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 [Flashback] The Half Killed doesn't need a kiss ☩ Ava & Empyr

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MessageSujet: [Flashback] The Half Killed doesn't need a kiss ☩ Ava & Empyr   [Flashback] The Half Killed doesn't need a kiss ☩ Ava & Empyr EmptyDim 15 Nov - 18:11

Avaïane & Empyr

IT'S EASIER TO STEAL WHAT YOU WANT THAN IT IS TO EARN IT. IT'S EASIER TO BEAT A CHILD THAN IT IS TO RAIS IT. HELL, LOVE COSTS: IT TAKES EFFORT AND WORK.



[Flashback] The Half Killed doesn't need a kiss ☩ Ava & Empyr Fufu10Quintette des idées qui s'échinent à passer outre le brouhaha des pensées les plus discordantes, jouant en accord sur quelques mesures usagées, désuètes, dont personne ne se fait l'auditeur. Clinquante splendeur d'un univers où se cognent, buttent et trinquent les vivants pour se féliciter de quelques accordes savamment ouvragés, et les éclats de rires qui s'élèvent sous les effets d'une bonhomie trompeuse, tronquée, se font ravageurs. Festival des faux-semblants ourlé de quelques sourires séducteurs, habillés de belles paroles qui n'ont pour but que celui de flatter les ego, et ne cessent de s'encourager de quelques cupides remarques. Parés de ces masques aux personæ toutes semblables, il n'est aucun être pour rattraper les vices de l'autre, personne pour se faire vertus dans ce monde fait d'autant de politiques que de comédies mesquines. Lui, aussi, fait parti de ce paysage.

Il est aussi de ces créatures fratricides qui se présentent comme les sauveurs d'un idéal, un de ces assassins qui se font bien pensants pour une société déjà que trop déviante. Créature moribonde qui se laisse emporter le temps d'un instant, échappant à ses mœurs naguère irréprochables pour tanguer au grès de quelques tangos macabres. Il écrase sous la semelle de ses chaussures tout ce qui l'aura jusqu'alors poussé à être ce qu'il est, ce qu'il semble être. Ces choses qui le font apparaître, à tous, comme digne. Sans commune mesure, il semble plus sobre que jamais, peut être aussi plus guindé. Tout n'est qu'un simple question d'apparences, tirant sur les ficelles de son âme pour ne pas oser un pas de travers, pour ne pas trébucher sur la bienséance exigée de toute part et à part entière qui, néanmoins s'en retrouve bafouée  par ses quelques éclats qui marque sa chute. La monotonie s'échappe, l'homme amorce sa fuite sur les douze coup d'un minuit résonné.

Son manteau sombre posé sur ses épaules, il expire de ces vapeurs enfiévrées, hagardes. Il avale l'air frais de la nuit qui, pourtant, n'arrive à le dégriser, à le soustraire de cette envie folle de fuir, de s'extirper de ses réalités qui ne sont les siennes.  Guillerettes se font alors ses pensées, se tournant inexorablement vers l'objet continuel de ses quelques obsessions les plus maladives. Hors-normes. En d'autres instant, il se serait repris, se serait accablé de maintes injures et autres fustigations qui l'aurait fait reculer... Mais son sang n'est plus en état de rejeter le bon du mauvais, sa conscience s'enfouit sous les dénégations d'une âme brisée, et il se retrouve incapable de renier ce qui devrait l'être. Désespérément il s'empêtre dans le besoin de la voir, d'en effleurer la présence, de la sentir tout près de lui quand bien même se serait pour lui faire du mal. La nuit l'avale, le dévore, et le fait oublier de tous tandis que ses veines se chargent d'avantage des vices les plus immondes.

Sa moralité est en berne, et lui qui s'en pare pour ne pas avoir à franchir le pas de trop s'en trouve à l'instant délesté. Il apparaît, monstre de ses histoires enfantines, au creux des limbes abyssale. Se fait loup à la recherche de son agnelle égarée. Amour détestable, instable, qui dévore ses réflexions les plus saines pour ne laisser que les passions les plus cruelles. Obsessions lancinantes  dont il ne parvient à se délivrer, pas même au travers de ses soupirs douloureux. Il se sent tiraillé aussi bien physiquement que mentalement. Douleurs inextricables qui lui vrillent les reins tandis que monte cette vague répréhensible, et avant même que sa conscience pernicieuse ne puisse l'en empêcher, il se retrouve face à la demeure de l'horlogère. Ses doigts pianotent contre sa cuisse, se font les joueurs d'une mélodie drapée de ses mutismes. Bientôt ne résonnent plus ses pensées chaotiques. Juste les battements assourdissants de son cœur.

Mutisme empreint d'une immobilité pleine de ses langueurs extrêmes. Longueurs qu'il s'impose pour recouvrir un calme qu'il ne maîtrise plus. Son souffle est rauque, ses envies contrites. Puis, tout se met en branle. Les rouages s'activent et son corps endolori de ses gestes lacunaires vient se heurter à la réalité. Ses mains piochent de ces petites pierres qui jonchent le sol, et bientôt, à l'image de ses adolescents amoureux, il en envoi quelques unes qui  ne rencontrent pas toujours leur cible. Fenêtre ébranlée de quelques claquements fugaces. Il voudrait recommencer, encore et encore, se défaire de ses dernières retenues pour mieux la dévorer toute entière, la goûter sous toutes ses coutures, pour mieux la posséder. Profondément. Suavement. Intimement. Son souffle se fait court à cette pensée, il en gémit de cette douleur à jamais inapaisée.

Fragmenté. Brisé. Anéanti d'une once de désirs dont il ne peut se défaire. Il voudrait crier et se perdre un peu plus, se défaire de ce besoin que trop dévorant dont il est la victime, mais ne peut déjà que prier sur l'autel du déjà vu. Mauvaise créature qu'il est, infâme persécuteur dont l'image se fait lourde. Il voudrait plus, toujours plus. Et quand bien même la nature de ce désir qui le dévore se fait imparfaite, lui ne peut oublier le goût de cet interdit qui se dépose sur ses lèvres, la chaleur de la censure exposée sous sa langue. Délices infernaux offerts aux affres de son indélicatesse, il y pense encore bien, il y pensait toujours. Curieuse rengaine sur laquelle il aurait alors pu danser durant des heures, valses effrénées où leurs souffles alanguis se seraient ainsi mêlés jusqu’à ce qu'on lui offre enfin l'extase du bout des doigts. Du bout des lèvres. Ses yeux clairs alors se lèvent sur cette fenêtre sous laquelle il attend, sous laquelle il espère obtenir un signe de la belle tant souhaitée.



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Avaïane L. Maulindath
Avaïane L. Maulindath

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MessageSujet: Re: [Flashback] The Half Killed doesn't need a kiss ☩ Ava & Empyr   [Flashback] The Half Killed doesn't need a kiss ☩ Ava & Empyr EmptyDim 15 Nov - 22:48

The half-killed doesn't need a kiss

All extremes of feeling are allied with madness


Seul le son des aiguilles résonne dans les différentes pièces, dans une unisson parfaite semblable aux battements d'un cœur mécanique soumis à la lubie du temps plutôt qu'aux nécessités d'un organe de chair, me faisant sourire tandis que je finis calmement mon thé, tournant une dernière page de mon livre pour achever le chapitre, parfaites lignes d'encre se déroulant sous les yeux et peignant un univers si différent de celui où je vis. Un monde où l'herbe est uniforme, où les daemons ne se font pas dévorer par l'éther, où des machines étranges parcourent le ciel et les mers,où les hommes explorent leur univers et repoussent leurs limites, où les machines sont douées de conscience. J'ignore où la frontière entre fiction et réalité se trouvent tandis que mes yeux rencontrent le point final, chapitre touchant à sa fin et engrenage de bronze impossiblement fin glissé entre les pages avant que je ne referme le volume, préservant ses secrets jusqu'à demain. Un instant le son du cuir heurtant le bois résonne en dépit de la légèreté de mon geste, interrompant le concert du temps qui fuit, la fausse note faisant froncer mes sourcils. J'aime pouvoir n'entendre que le passage du temps. Il est la seule chose sûre, la seule constante. Une seconde sera toujours une seconde, en dépit des efforts des gens. Et cette constante me rassure.

Même maintenant, alors que je suis enfin blottie au fond du lit après avoir délaissé le fauteuil, les couvertures m'enlaçant et me réchauffant aussi sûrement que si elles étaient vivantes, le son sonore des aiguilles apaise l'angoisse dévorante au fond de mon estomac et m'assure que ce rendez-vous que j'attends depuis ma naissance en vain ne me passera pas. Le jour où j'aurais trouvé ce que j'attends, ce jour-là peut-être que je bâillonnerai mes horloges. Mais pour l'instant elles sont ma berceuse alors que mes paupières s'abaissent et que mon souffle ralentit, se calquant sur le son qui emplit ma résidence et mon esprit, m'entrainant dans un repos réparateur. Rien ne peut l'interrompre, pas même une visite surprise de Palareth; si il vient, je ne le saurai qu'en m'éveillant demain.

Et pourtant un son parvient à filtrer à travers le cliquetis des secondes et à se glisser jusque dans mon esprit embrumé de rêves, m'extirpant lentement du sommeil. La lueur du feu qui couve me fait un instant cligner des yeux, bâillement m'échappant, couvertures me délivrant alors que le son du tissu qui se froisse me parvient. La différence de température me fait frissonner, mais la curiosité s'est emparée de moi et je me glisse entre les lourdes tentures qui obscurcissent ma fenêtre, l'ouvrant dans un soupir de gonds usés par le temps et de bois gonflé par les intempéries. La lune me prête sa lueur pâle, silhouette sous ma fenêtre suffisamment distincte pour qu'un frisson glacé ne parcourt mon dos, odeur entêtante de champignons et d'humus envahissant mon nez en un rappel du danger. Qui est en bas ce soir ? Le kidnappeur, ou la connaissance ? Le piège, ou la compagnie étrange ? L'incertitude me mord, mes dents se refermant sur ma lèvre brièvement avant que je ne rende les armes. Refermer la fenêtre ne servirait à rien, maintenant, et j'opte à la place pour m'y pencher davantage, natte suspendue dans le vide oscillant tel un balancier, comptant la mesure d'une mélodie dont je ne discerne pas encore les notes.

"Bonne nuit ? Avez-vous besoin de quelque chose ? Faut-il examiner votre montre ?"

Je ne peux m'empêcher de lancer un coup anxieux aux fenêtres obscurcies, consciente de l'absurdité de la situation. Me voilà en simple chemise de nuit, ayant oublié de passer une robe de chambre pour me couvrir, la fraicheur nocturne faisant disparaître la douce chaleur qui emplissait ma chambre, m'enquérant du bon fonctionnement de la montre d'un homme qui semble ne pas savoir s'il m'apprécie ou désire causer ma mort tandis qu'une petite part de moi s'inquiète du maigre décolleté de ma tenue et prie pour que nul ne décide de sortir se promener en cet instant et ne nous voit de la sorte. Je préfère ne pas imaginer les commérages que cela engendrerait, les regards lourds de sous-entendus qui s'ensuivraient, le jugement et la commisération, et l'appréhension que cela m'inspire me pousse à rouvrir la bouche, mots m'échappant comme l'eau tente de fuir sa clepsydre.

"Désirez-vous entrer ? Cela sera sans doute plus confortable."

Je n'aurai sans doute pas dû, j'aurais dû braver la possibilité d'être surprise de la sorte, mais l'offrande reste, teintée d'inquiétude, alors que la fenêtre se referme dans un bruit sec et que je passe rapidement une longue robe de chambre, trop endormie encore pour m'embarrasser d'une robe, ma main se refermant sur ma peluche et la ramenant contre mon sein. Mes pieds nus se déplacent sans un son, les battements de mon cœur noyant le chœur des horloges.

Le son discret de la clé dans sa serrure est comme un coup de tonnerre dans mes oreilles. J'ignore encore si je viens de commettre une erreur ou non, et la crainte fait se resserrer mes mains autour du lapin d'étoffe, recherchant son confort.
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MessageSujet: Re: [Flashback] The Half Killed doesn't need a kiss ☩ Ava & Empyr   [Flashback] The Half Killed doesn't need a kiss ☩ Ava & Empyr EmptyDim 22 Nov - 2:11

Avaïane & Empyr

IT'S EASIER TO STEAL WHAT YOU WANT THAN IT IS TO EARN IT. IT'S EASIER TO BEAT A CHILD THAN IT IS TO RAIS IT. HELL, LOVE COSTS: IT TAKES EFFORT AND WORK.



[Flashback] The Half Killed doesn't need a kiss ☩ Ava & Empyr Fufu10Petits cailloux blancs escamotés aux sentiers de ses croyances , petites croix enneigées marquant les lieux de ses espérances, le voilà petit Poucet perdus dans les landes villageoises d'un outre-monde que le sien. Il se perd dans cette vision nocturne qu'il s’octroie, se laisse emporter par les turpitudes de son attente qui ne se fait que plus infernale à mesure que les secondes s'égrainent. Son regard d'acier perd de son assurance sur la mélodie d'un bonheur de plus en plus lointain, et le voilà, curieux personnage, qui dégringole au creux d'un gouffre fait des effrois les plus sombres. Il est oublié. Oublié de tous, solitaire sans vraiment l'être, sous la blonde sélené qui ne lui est d'aucun réconfort. Un long soupir se fraye alors un chemin jusqu'au creux de sa gorge, et s'expire dans un émoi qu'il ne peut contrôler. La déception est de mise sous la fenêtre obscure qu'il aimerait tant voir illuminée de cette présence iconique. Il s'en mord la langue jusqu'à s'en faire terriblement souffrir, se fait surprendre par son autre qui gémit d'une douleur partagée, et n'en ressent qu'une vague, épuisante, de culpabilité. Le voilà le trouble qui le noie de quelques menaçantes perplexités. Les voilà les eaux sombres qui le submergent et le font douter.

Sa main pantelante vient à la rencontre du pelage dense de son reflet, se pelotonne entre les poils doux et sombres de sa moitié. C'est un réconfort, une excuse pour cette autre qui souffre de ses obsessions les plus maladives comme les plus innocentes. Rien de plus qu'une once de pardon qu'elle lui accorde à contrecœur et sans, pourtant, pouvoir s'en empêcher. Il est la moitié de Belladona. Il est son tout autant que son unique. Rien de plus que l'éclat d'une âme partagée qui double cette peine qui naît en lui, qui surpasse la douleur qui émane de ce qui tiraille ses entrailles. Bientôt, elle vient agripper la manche de Empyr entre ses dents trop longues dans son museau trop fin, elle le tire en arrière pour mieux le faire renoncer à cette lubie qui ne lui est que trop mortelle. Il renonce un instant, le cœur lourd de ses regrets qui le plombent, le rendent trop lourd et gourd dans ses mouvements chamarrés. Le voilà pantin désarticulé de ces peines qu'il ne peut rejeter, le voilà entrelacé, étiré à l'extrême entre le besoin de partir et celui d'à jamais rester pour la guetter.

Le retour s'amorce alors, mise en retrait des désirs pour se faire salvateur de cette autre partie de lui-même. Un pas en arrière, peut être deux avant qu'il ne se retourne et tourne le dos à l'objet de ses pensées. Il peut sentir la nervosité de Belladona diminuer sans pour autant disparaître. Elle ne sera jamais vraiment délivrée de cette peur qui se nourrit de ses entrailles, de cette putréfaction qui lui bouffe le ventre, qu'au moment où il renoncera à cette lubie qui le tourmente. Elle sait, pourtant, que rien ne saurait le défaire de ces idées illuminées qui les accompagne quand il en vient à penser à cette ombre de l'outre monde, cette silhouette lunaire qui le rend nerveux tout autant qu'extatique. Elle témoigne, embourbée dans son mutisme, que sa moitié derrière son apparence singulière de cruauté mêlée de guinderesse  est une créature toute montée de passions et d'émois tus.  Il soupire quand elle soupire, mais pas de cette même façon. Lui se débat avec son désespoir tandis qu'elle relâche cette pression qui lui pèse sur le cœur. Moment étrange, irrationnel, où deux éclats d'une seule âme prennent des chemins radicalement différents. Opposés imparfaits qui se déchirent entre passion et raison.

Puis le cœur bondit. Il danse quelque cabrioles tandis que l'homme reste digne sous l'annonce de sa libération. Il contrôle mal ce bonheur qui vient à le bercer de quelques contre-coups mortels. Son cœur heurte sa poitrine au doux son de quelques mélodies barbares, violence faite à cette cage d'os qui menace de céder sous les envolées lyriques de son palpitant à l'agonie. Belladona le supplie du regard, lui demande sans un bruit de ne pas y retourner, de braver cette force qui le retient à ce lieu, qui le noue à ce lien qu'il ne veut défaire. Peine perdue qui la contraint à observer la scène qui se joue sous ses yeux attristé de cette déraison qu'elle partage sans partager, qu'elle vit sans vouloir la vivre. Infâme scission qui la contraint à ressentir toutes ces onces de bonheur qui vont contre sa raison, leur raison, qu'il met involontairement de côté. La voilà la cruelle défaillance de son autre, la terrible chute de sa grandeur pour les tréfonds de l'humanité.

La coriace bestialité des Balshilek éclate en un million de paillettes de glaces, une myriade de flocons qui retombe sur les épaules de l'homme qui déjà se découvre la tête de son haut de forme. Il en caresse les bords de ses longs doigts agiles, se fait tremblant en ressentant sous son toucher la différence entre le feutre et le ruban. Curieux parallèle qui se fait entrevoir. Elle est le doux ruban de satin qui ceint le feutre rêche de son existence. La nervosité est de mise tandis qu'il cherche les mots qui ne lui viennent pas. Il hésite bute sur la simplicité d'un phrasé qui lui manque, et ne peut que jeter sur elle l'opprobre de ses actes. Elle est celle qui arrive à le désarmer, celle qui lui fait perdre tout ce qui, jusqu'alors, faisait de lui ce qu'il avait toujours pensé être. Tout ce que l'on voulait qu'il soit. Aucun mot ne vient rouler sur sa langue, et seuls ses yeux perdus cherchent à trouver son regard, à capter sa vue, pour mieux se faire pardonner de cette gêne qu'il lui impose.

Pourtant, de cette maladresse dont il fait preuve, elle semble en avoir cure, et déjà se fait parfaite maîtresse de la situation. Hôte chérie qui vient à offrir l’invitation en sa demeure à l'obsessionnel qui se présente à sa porte. Innocence rare dont elle fait preuve et qui le rend d'autant plus honteux d'en profiter. Il se sent laid, presque trop misérable pour accepter cette invitation qu'elle lui fait. Il en serait alors, presque, pour écouter Belladona. Presque assez fou pour se mettre à courir dans le sens inverse. Incompréhensible sensation qui, néanmoins, le clou au pas de cette porte qui bientôt s'éveiller de quelques claquements reconnaissables. Mécanismes anciens qui dénotent des cliquetis caractéristiques d'une clé qui tourne au creux d'une serrure. Sa lèvre est mordue par nervosité, hachée par ses dents pour ne pas avoir à hurler de cette frustration qui émane de la trop lente ouverture de ce battant de bois. Comme il aimerait que tout soit déjà écrit, qu'il en ai les lignes les plus terribles sous les yeux pour ne pas avoir à jouer avec le destin.

Son souffle, cependant, se coupe. Belladona se gargarise. La créature qui se présente sur le pas de cette porte, celle-là même qui lui fait face, est d'une beauté rare. Créature diaphane qui se découpe sous la lueur chancelante des cierges. L'éclat de ses cheveux dorés ne se montre que plus éclatant sous leurs ondulations les plus hypnotiques. Il ressert son chapeau contre son ventre, inspire puis expire plus longuement, plus profondément à mesure que ses yeux descendent sur les pans immaculés de sa longue chemise de nuit. L'ombre de son corps se découpe entre la lumière et l'obscurité, laisse assez de place à l'imaginaire du curieux qu'il est, laisse entrevoir tout ce qu'il voudrait étreindre de quelques caresses. Il détourne les yeux alors que son corps s’électrise sous le coup de ses pensées impures, sous le contre-coup de ces images qui s'imposent à lui.

S'efface l'image de l'ingénue tenant entre ses bras graciles sa peluche aux formes d'un rongeur enfantin, et ne reste plus que la femme. Cette femme. Belle, terriblement revêtue de ses enchantements, de ses envoûtements, qui le font suffoquer de désir. Il ne reste plus que cette image onirique qui place son corps dans une caresse terrible tandis que son âme couve d'un plaisir langoureux. Sensation lancinante qui vient le prendre en entier, qui s'empare de tout ce qu'elle est, à ravir toute l'innocence dont elle fait preuve. Douloureuse expression de ses envies qui se fait au creux de l'empire de ses sens, creusant un peu plus la tombe de la sainteté de son esprit, de l'agonie de son éducation. Passions sulfureuses qui découlent de son imagination florissantes alliées à cette réalité qui s'étale sous son regard fuyant et, néanmoins, brillant d'une luxure incommensurable.

Difficile sensation à laquelle il n'échappe que par un indélicat rappel à l'ordre, morsure sommaire de cette main restée ballante offerte aux dents de Belladona. Elle laisse s'écouler sa hargne et jappe de cette douleur partagée. Il en souffle autant qu'il en souffre, et en lâche son chapeau pour mieux le rattraper agilement d'une main ensanglantée. Béatement, il en observe les carmins qui s'en écoulent, et jette un regard curieux à son autre, source de sa raison, de son pragmatisme. Fébrilement, il relève les yeux vers son hôtesse dévêtue. « Excusez-moi. », finit-il par bredouiller, c'est une première pour cette soirée que trop habitée d’étrangetés et d'autant de ces silences qu'il s'impose. Il tend son chapeau à son Daemon, tremblant de cet afflux d'adrénaline qui déjà tend à disparaître. Elle le prend du bout de sa gueule sans trop y réfléchir, comme un moyen de se faire pardonner de sa traîtrise, comme un moyen de ne pas se faire oublier de cet autre qui se fait absorber par les pensées les moins chastes.  « Je ne voulais pas vous déranger. Pas plus que je ne voulais vous faire peur. », dit-il de sa voix la plus douce, la plus mensongère, tandis qu'il extirpe de la poche de sa redingote un mouchoir de coton blanc, ses initiales y sont brodées avec soin et bientôt se colorent de l'écarlate de son sang. Le grenat de sa vie fuyante.


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Avaïane L. Maulindath
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MessageSujet: Re: [Flashback] The Half Killed doesn't need a kiss ☩ Ava & Empyr   [Flashback] The Half Killed doesn't need a kiss ☩ Ava & Empyr EmptyVen 27 Nov - 12:53

The half-killed doesn't need a kiss

All extremes of feeling are allied with madness


La clenche bascule dans un son qui retentit dans mes oreilles telle une condamnation, lourde porte de bois aux gonds grinçants glissant vers moi alors que je l'ouvre. La silhouette familière se révèle, angoisse nouant ma gorge tandis que je m'efface, tissu léger de ma robe de chambre bruissant contre la chemise de nuit immaculée, peluche étreinte de plus belle. Mes yeux hésitent, cherchent un endroit sauf où se poser, élisant après de longues délibérations mes pieds. Ils sont bien, mes pieds. Biens pour des pieds, s'entend. Pâles, nerveux, leur plante probablement trop calleuse, fines cicatrices courant autour de mes orteils et talons, de leur arche comme de leur surface, vestige de ces heures passées pieds nus à arpenter des routes plus clémentes pour rentrer chez moi. Dix orteils, aux ongles courts et clairs, que j'observe se recroqueviller sur eux-mêmes, comme si ils anticipaient une énième nuit d'errance. J'espère qu'ils se trompent. Je ne veux pas délaisser le confort de mes horloges ni le son de leurs aiguilles tandis que j'attends que mon sanctuaire se fasse asile.

Un son de douleur perce le silence, mes yeux se levant aussitôt à la recherche de sa source. L'étrange forme de l'âme sombre se saisit du chapeau, tandis que des excuses bredouillées rompent la tension, mains se perdant à la recherche d'un quelconque tissu, un pan immaculé émergeant d'une poche. Je ne comprends pas, pourquoi s'excuser de m'avoir faite peur ? J'ai toujours peur, s'excuser de ce fait est inutile, ne fait qu'augmenter mon appréhension en fait. Pourquoi s'excuser de m'avoir dérangée, quand il aurait suffi de me laisser en paix ? Je ne peux simplement le comprendre. N'est-ce pas une perte de temps, de regretter de la sorte ? Et pourquoi cette blessure ? Elle ne peut provenir que du carcajou à ses côtés, mais quelle logique étrange a bien pu les mener à se blesser ? Pourquoi vouloir se blesser soi-même ? C'est insensé. Ne faudrait-il pas se haïr, pour agir de la sorte ?

Tic. Tac. Tic. Tac. Encore et encore les secondes s'égrènent, infimes, si courtes et pourtant si longues. Enfin mes pieds se mettent en marche, ma main se saisissant d'un poignet bien plus large que le mien en dépit de l'élégance de son ossature, ma peluche abandonnée au sol laissant mon autre main libre de tracer les contours de la plaie et d'estimer les dégâts. Je ne suis pas étrangère aux blessures, mes mains et poignets portant les traces de mes maladresses pâlies par les années, légères brûlures, ressorts s'étant enfoncés dans ma chair pour échapper aux mécanismes auxquelles ils étaient destinés, engrenages glissant entre mes doigts, outils parcourant ma peau en plus du bois ou du métal. Les erreurs se sont faites nettement plus rares tandis que je m'améliorais, mais les marques restent, éternel rappel que je ne maîtriserais jamais entièrement mon métier.

"Inutile de vous inquiéter, vraiment, ce n'est pas si grave, j'étais juste endormie, vraiment, quand l'on pense à tout le temps passé à dormir, une ou deux ou vingts nuits blanches ne sont pas si graves en comparaison ! Enfin, peut-être pas d'affilée quand même, ça ne doit pas être très bon pour la santé, de ne pas du tout dormir... Mais ça serait peut-être un gain de temps.. enfin, qu'importe. Ca n'a pas l'air trop profond comme plaie, Poussière merci, il ne devrait pas y avoir besoin de points. Vous vous sentez bien ? Votre tête ne tourne pas, j'espère ? Vous devriez vous asseoir, je reviens dans un instant ! Ah, si, j'allais oublier, désirez-vous boire quelque chose ? Un thé, un lait au miel et à la bergamote ?"

Mes mots trébuchent les uns contre les autres tandis que la tête me tourne, lignes de pensées se croisant et s’entrecroisant, priorités se réarrangeant à la recherche de la ligne de conduite la plus efficiente. C'est à peine si mes jambes daignent me laisser attendre une réponse, m'entrainant sitôt celle-ci entendue à la recherche de ma boite de premiers soins, doigts soulevant le couvercle le temps de vérifier que tout s'y trouve. Je peux voir les ciseaux argentés se colorer à la lueur de la bougie, les bandes soigneusement pliés, les pots de verres colorés protégeant les différents onguents et pommades, flacons dissimulant leurs propres secrets, solution apaisante, mélange désinfectant, rien de bien compliqué à utiliser mais une bénédiction en cas de blessure. Même le fil et les aiguilles sont là, dans leur pochette de gaze, attendant sagement d'être nécessaires. Une vague de nostalgie me traverse, laissant une vive douleur derrière elle, visage de mon maître d'apprentissage me souriant tandis qu'il pansait la longue plaie qu'un ressort fugueur m'avait causée, première blessure que j'aurai reçu dans l'exercice de mon métier. La poignée de métal de la boite est toujours aussi froide contre ma peau tandis que je m'en saisis. Il faudra d'abord que je soigne mon invité nocturne. Je ne lancerai les boissons qu'ensuite. Au vu de l'heure, quelques tartines seront sans doute bienvenues aussi, ou un bol de soupe chaude, de quoi lui permettre de reprendre quelques forces.

Une part de moi s'inquiète de me voir de la sorte, occupée à soigner celui qui m'a causé tant de plaies visibles et invisibles, si souvent tiré avantage d'une tasse de thé délaissée dont le contenu se refroidissait alors que le métal obéissait à mes doigts et se laissait soumettre à mes désirs comme aux affres du temps. Mais je ne peux contenir la part de fascination que leur dualité m'inspire, envieuse de la forme sombre à ses côtés, désireuse de les comprendre comme si cela pourrait m'aider à saisir cette absence que nulle montre et nulle peluche ne peut entièrement apaiser, curieuse de la complexité qui se dissimule sous cette façade si lisse qui parfois semble si ébréchée.
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