Correspondance entre soeurs [PV Heidi]

La plume grinçait sur le papier. Les yeux clairs de la procureure suivait l’alignement des lettres qui se dessinaient au fur et à mesures que sa lettre avançait. Ingrid avait hésité avant de la commencer. C'était l'une de ces lettres qu'elle écrivait à sa jeune sœur. Heidi, depuis quand ne l'avait-elle pas vu sa chère petite sœur. Elle ne l'avait pas revu depuis que la jeune fille avait été envoyée de l'Autre Côté. L'Autre Côté, Ingrid en frissonnait rien qu'en y pensant. Ce monde il signifiait tellement de chose pour elle, tellement de regrets surtout. Elle a laisser deux personnes aux quels elle tenait y être envoyé. Et bien que les situations étaient différentes, Ingrid s'en était mordu les doigts de n'avoir rien pu faire que ce soit pour Palareth ou pour sa petite sœur. Alors oui évidemment si pour le fils Balshilek elle avait su faire face en restant présente pour Liscialle, pour Heidi c'était différent. Heidi, ce qu'elle se reprochait surtout c'était de ne pas avoir vu avant qu'elle allait aussi mal. Elle avait tout fait pour la protéger, être présente comme sa mère l'aurait été. Cependant, elle devait bien admettre que cela n'avait pas été suffisant. Comment elle avait-elle pu laisser sa sœur devenir ce qu'elle était à présent. Jamais elle n'aurait du ne pas voir que cette dernière allait aussi mal.
Ingrid s'était finalement décidée à écrire à sa sœur après de longue années de silence. Elle devait lui dire, lui dire tout ce qu'elle avait sur le cœur. Elle devait lui dire à quel point elle s'en voulait. Elle s'était installée à son bureau et avait sorti du papier et de l'ancre. Elle avait commencé à écrire le petit billet sans la dater précisément de peur que quelqu'un ne l'intercepte. Elle en était consciente, elle ne devrait pas avoir de contact avec Heidi. Mais la jeune femme ne pouvait plus faire autrement.

Balgran,
An 625,

ma chère petite sœur,

Je ne sais par où commencer. Je te l'avoue, j'ai même longuement hésité avant de t'écrire ce billet. Oh ma petite Heidi, si tu savais comme je m'en veux. J'aurai du voir que tu vivais aussi mal la perte de maman. J'aurai du le voir, mais je ne l'ai pas fait. Si tu pouvais juste me le pardonner. Je ne demande pas grand chose. Je voudrai juste que tu me pardonnes de n'avoir rien fait pour empêcher ta sentence. Je n'ose imaginer la douleur que tu as du ressentir lorsqu'il est parti. Mais je veux que tu saches que je suis toujours là pour toi. J'aimerai juste que nous nous reparlions. Je t'en conjure ne brûle pas ce mot. Réponds-moi vite petite sœur.

Ingrid

La jeune femme plia le papier une fois son billet écrit et appela la servante. La femme entra dans la pièce et récupéra le billet. Ingrid soupira avant d'aller regarder par la fenêtre la femme qui s'en allait déjà en direction des limbes. Les limbes, les bas fonds, la Nivrail en était toute retournée. Jamais elle n'aurait imaginé que sa sœur allait se retrouver là-bas. Pourtant leur père avait été clair. Jamais Heidi n'aurait le droit de revenir chez eux.