❧ Intrigue: Strange Happenings

Pas de chance, Palareth, Sereryse, à croire que la fortune vous a abandonné depuis votre retour de l'Autre Côté. Ce qui devait n'être qu'une sortie hors de la ville semble être devenu nettement plus compliqué depuis que vous avez croisé Elspeth dans les faubourgs.

Voyez-vous cet homme au visage hagard agenouillé au sol, tentant désespérément de saisir l'air ? Regardez-le mieux. Ces particules qui flottent devant lui, qui se mouvent et se désagrègent, vous ne le savez pas, mais c'est son daemon. Un daemon qui a perdu toute capacité à adopter une quelconque forme.

L'un de vous bouge, vous ignorez lequel, attirant l'attention de l'homme qui reporte aussitôt son attention sur lui, vous suppliant de l'aider, de l'aider à leur échapper. Tenterez-vous de l'aider ? Ou prendrez-vous la fuite ? Décidez-vous vite, des gens approchent, et il n'est pas dit que la présence d'une Amputée et de cet homme en un lieu pareil soit très bien prise.

Déroulement de l'intrigue: Chaque joueur aura dix jours pour répondre au tour, sauf circonstances exceptionnelles (absence avec date de retour). En l'absence de réponse d'un participant à un tour, il sera considéré comme ne faisant plus partie de l'intrigue. Du fait de la durée des tours, merci de privilégier des posts courts.

Elle déteste les faubourgs, Sereryse, déteste l'ombre inexistante des remparts, l'odeur si différente de celle de Balgram même, Limbes y comprises (même si cela elle ne l'avouera jamais, pas là où Palareth peut l'entendre, pas quand elle sait comme il réagirait mal de savoir qu'elle s'est rendue dans les Limbes et a commencé à troquer son Thé contre des informations, analysant patiemment chaque bribe reçue et tissant une nouvelle toile), déteste la foule qui se presse, puante et vulgaire, les cris des dockers et les apostrophes des prostituées. Ses lèvres sont pincées, serrées en une grimace qui retient difficilement l'expression haineuse que ses traits veulent prendre, son identité dissimulée par la robe modeste et fichu qui couvre ses cheveux et son cou, son port différent de celui que l'éducation puis son mariage ont inscrits en elle. Juste une Amputée parmi d'autres, seulement reconnaissable par ceux qui la connaissent, par ceux qu'elle pensait sincèrement ne pas croiser aujourd'hui. Palareth, Elspeth. Fils, nièce. Une surprise qui la laisse quelque peu incertaine, hésitante face à eux.

Et puis il y a l'homme sur qui son regard vient de se poser, affaisser au sol, mains tentant vainement de retenir les particules d'or qui dansent autour de lui, qui se rapprochent les unes des autres sans parvenir à s'agglomérer, comme si elles se repoussaient les unes des autres. Sa posture est familière, le désespoir dans ses épaules, ses mains qui tentent de rassembler ce qu'elle devine d'instinct être de la Poussière et de lui redonner forme. Elle a agi de même il n'y a pas si longtemps, gouffre palpitante de plus belle au fond d'elle à cette idée, ses membres se glaçant, insensibles si ce n'est pour la morsure au bout de ses doigts, main glacée cherchant à l'aveuglette celle de son fils avant de la lâcher tandis qu'elle approche de l'homme et s'agenouille devant lui, ignorant la foule autour, les murmures qui commencent.

"Que s'est-il passé ?"

Ce n'est pas naturel, c'est Balgram, pas l'Autre Côté. Ce n'est pas naturel et elle a besoin de comprendre, besoin de savoir. Cet homme... les responsable de son état sont peut-être ceux qu'elle cherche. Elle a besoin de savoir tout ce qu'il sait. Elle pensera à sa douleur ensuite.

Les griffes de Guinerain se cramponnent aux poils flamboyants du martre, installée fièrement sur le dos de l'autre mustélidé plus imposant qu'elle. Il y a du monde dans les faubourgs aujourd'hui, ça grouille et nous entravons probablement la ronde d'Elspeth qui devait certainement être sur une énième piste de passage qui était beaucoup plus réelle que ce qu'elle pensait. Qu'importe, je suspectais qu'elle préférai probablement discuter et gambader entre les marchands en tout genre plutôt que de tourner en rond à ne rien faire. J'avais même acheté quelques pâtisseries au préalable, lui en glissant une presque dans la bouche pour la convaincre de me laisser la suivre, une façon moins visible que celle de Guine sur Areldil pour les retenir en otage pour la journée.

Je ne remarque pas de suite la curiosité qui se dresse à proximité, regard avant tout attiré par la familiarité des traits de la blonde aux mains glacées qui se saisirent de mes doigts. Je reste sceptique, m'interrogeant sur sa présence ici qui ne collait certainement pas. Probablement qu'elle s'étais mis en tête de vendre son Thé par ici, prétextant un Daemon miniature. Je devrai probablement lui parler du coup du phasme, un moyen radical que j'aurai aimer tester en profondeur pour voir si cela fonctionnait vraiment.  

J'étais en train d'inspirer pour ouvrir la bouche alors que la pensée de Guinerain me distrait instantanément, plongeant le regard dans ce phénomène étrange qu'elle me signale avec effroi alors qu'elle escalade mes vêtements pour rejoindre mon épaule et s'enrouler dans ma nuque, effrayée par ces étranges particules qui voletaient sans aucun sens. Mes doigts passent dans ses poils, probablement par peur qu'elle ne fasse de même, qu'elle ne s'évapore à nouveau, qu'elle devienne intangible et tout un tas de particules minuscules, ici à Balgram. Et si c'était un homme dont le Daemon était réapparu ? Si cette Poussière n'était pas assez forte pour durer éternellement ? Et si le cauchemar de la fête des lanternes revenait ? Ôtait à nouveau les Daemons ?

Je cherche une explication, en vain, regard hagard alternant entre l'homme, la matriarche et la rouquine, restant sur cette dernière probablement la plus informée en matière de passages et autres phénomènes de Poussière. « Tu as déjà vu un tel phénomène ici ? C'est un amputé ? Tu l'as dans un registre ou quelque chose ? » Tâchons de garder notre calme, de ne pas paniquer, bien que ma moitié n'aide pas, tremblante à l'idée même que les particules soient un Daemon en train de disparaître, à l'idée qu'elle puisse elle aussi s'évaporer. « On ne peut pas le laisser là. » Je glisse la furette dans la poche de ma redingote, faisant signe à Elspeth de venir m'aider à le porter pour l'emmener loin des regards trop curieux, tels des vautours.

C'était le hasard qui l'avait amené dans ces faubourgs, pour une fois elle ne patrouillait pas, la rouquine avait décidé de laisser son bureau vide et ses collègues croulé sous les dossiers qu'elle a refusé de prendre en charge. Douce vengeance, aujourd'hui elle enquêtait pour elle-même, elle cherchait toujours à comprendre l'origine de cet étrange atmosphère qui s'était installé au cœur de la métropole du jour au lendemain. C'est alors qu sa route croisa celle de son cousin qui décida finalement de l'accompagner une nouvelle fois dans ses investigations. C'est alors au détour d'un grand axe du faubourg qu'un phénomène étrange attira l'attention des deux Balshilek. Un homme au milieu de la foule, agenouillé et au regard désespéré. Elle n'avait rien vu de ce qui venait de se passer, mais cette poussière d'or l'encerclant était loin d'être naturel... Quelque chose n'allait pas, immédiatement la rouquine eu un très mauvais pressentiment. Elle tenta en vain d'attraper son cousin par la manche pour l'empêcher d'approcher cet homme d'un peu plus près. Elle était incapable de faire un pas de plus, comme tétanisé par la peur. C'est alors qu'elle reconnu cette chevelure blonde ressortant un de la masse qui s'éloignait peu à peu de cet inconnu en murmurant sinistres rumeurs, ragots de bonne femmes absurde. Pourtant, certains échos parvinrent à la troublée encore plus. Le martre, ressentant l'inquiétude de son humaine, s'agrippa sur son épaule, comme pour apaiser le trouble de la jeune femme.

Prenant son courage à deux mains, elle avança de quelques pas avant de tenter d'articuler. « Palareth... Ce n'est pas un amputé... Je l'ai déjà vu ici, c'est... Un commerçant, il me semble... Je... Je pense que... Son Daemon... A... Exploser ?... » Rien que d'imaginer cela, la jeune femme déglutit. Comment une telle chose était possible ? Elle n'arrivait pas à comprendre. « Ma tante... Palareth, je crois que nous ne devrions pas... Quelque chose ne tourne pas rond... Un Daemon ne peut pas... Disparaître ici... Non ? »

La jeune femme était complètement perdue, apeurée. Jamais de sa vie elle n'avait vu ça, jamais elle n'aurait cru cela possible, les questions se bousculèrent dans son crâne. Tant de questions, mais aucune réponse... Étais-ce ainsi que cela se passait de l'Autre-Côté ? Est-ce qu'un daemon disparaissait ainsi dans un nuage de poussière dorée ? Est-ce que le désespoir qu'on ressentait à cet instant était aussi intense que celui qu'on pouvait percevoir dans les yeux de cet homme ? Si c'était le cas, cette sentence est d'une telle cruauté... Toute ses fondations s'ébranlent, tout est remis en doute à cet instant.

L'homme lève les yeux vers Sereryse en entendant votre question avant de porter son attention sur Elspeth, son expression confirmant ses mots. Il s'agit bel et bien d'un innocent, ces particules à ses côtés sont bien son dæmon. La question de savoir qui a bien pu commettre tel acte, et de quelle manière, ne trouvera par contre pas de réponse de suite. Autour de vous, les passants s'agitent, curiosité et dégoût luttant entre eux.

Ils ne s'approchent pas pour autant, un cercle vide de toute autre personne clairement dessiné autour de vous alors que le commençant s'agrippe aux mains de la matriarche, son regard toujours accroché aux particules qui se pressent comme elles le peuvent contre lui.

Plus haut dans l'avenue, du bruit commence à se faire entendre alors que quelques hommes vêtus d'un uniforme que nul ne parvient à identifier tentent de se frayer un chemin, n'hésitant pas à poser une main menaçante sur le bâton métallique à leur ceinture. S'ils ne sont pas encore à votre niveau, ils en approchent lentement mais sûrement, escortés par les protestations des passants.

Il a les mains usée par le travail, cet homme, Sereryse le sentant aussitôt qu'elles se referment sur les siennes et s'y agrippent désespérément, pression faisant comme grincer ses os entre eux sans qu'elle ne proteste, trop occupée à le fixer en quête de réponses. C'est Elspeth qui les apporte, expression du malheureux la confirmant alors qu'une de ses mains lâchent les siennes et tente de retrouver les particules dorées, la matriarche l'observant faire en silence un instant avant de reporter son attention sur son fils et sa nièce, expression solennelle dans ses yeux. Un simple regard aux curieux alentours et elle baisse la voix, confiante dans la capacité des deux nobles à l'entendre malgré tout.

"Rien n'a jamais indiqué que c'était possible, non... mais pour peu que le lien existe encore, je peux imaginer un certain nombre de situations où il serait considéré comme acceptable d'infliger cela à quelqu'un. Peut-être est-ce encore le fruit d'une machine, comme lors de la Fête des Lanternes ?"

Une seconde ses dents mordent sa lèvre, enregistrant vaguement les bruits provenant de plus haut dans l'avenue sans chercher à les identifier, ses mains pressant légèrement celles du commerçant avant qu'elle ne se redresse, dos courbé du fait de la prise qu'il a toujours sur ses doigts. Elle lui sourit comme elle le peut, l'incitant doucement à se redresser à son tour, homme hésitant finissant par s'exécuter, ses gestes maladroits comme ceux d'un nouveau-né. Aussitôt les particules se pressent contre son dos, le geste presque affectueux aux yeux de la matriarche tandis qu'elle les observe. Quelle forme avait son dæmon ? Peut-il encore sentir le lien qui existe entre eux, échappe-t-il à cette douleur atroce ? Si c'est le cas, il lui sera difficile de ne pas le jalouser. Au moins son dæmon existe toujours. Il pourra peut-être le rassembler. Elle n'a pas la même certitude, elle. Mais qu'importe. Ses épaules se rejettent en arrière, son attention reporté sur sa famille.

"Palareth a raison, mieux vaut partir... il faudrait lui trouver un abri, espérer que le temps règle le problème... Avez-vous une idée d'où nous pourrions aller ?"

Elle n'en a pas la moindre idée, elle. L'arrière-boutique de Palareth comme sa maison sont hors de question, et elle n'a guère d'abri à offrir, hésitation teintant ses yeux un instant avant d'être remplacée par un masque d'attente patiente.