Let's drink to complaining ❧ Oz

Claquement des talons contre le sol, pierres boueuses et enneigées couvrant le sol des Limbes impuissantes face à ma colère tandis que je marche, Ed glissant à mes côtés, allant au plus rapide plutôt qu'au plus propre. Mon dos est libre du poids d'Hélionne, sensation étrange à laquelle je ne me suis pas encore faite, mais je refuse de l'amener dans un tel endroit et j'ai foi en Pala et en sa capacité à l'amuser et s'en occuper. Si nécessaire, nous réparerons les dégâts à notre retour, je doute fortement de passer des heures ici après tout tandis que je me glisse dans la taverne si semblable vu de l'extérieur à celle où je travaille. L'intérieur pourtant n'a rien à voir, salle longue et étroite plutôt que large, longues tables et bancs de bois plutôt que la foultitude de tables rondes disséminées dont j'ai l'habitude. Qu'importe, je ne suis pas là pour travailler, bien au contraire, gesticulant rapidement pour un thé et me laissant glisser en face de Cesare dans un soupir exaspéré.

"Ton frère est bon à étrangler."

Ed se secoue rapidement, râlant en silence tandis qu'il tente de se défaire de la boue et de la neige qui collent à ses plumes avant de renoncer et d'incliner la tête en direction de l'imposant rapace qui accompagne ce Cesare en particulier. Un net progrès par rapport au kinkajou qui accompagne celui des deux frères que je côtoie le plus, même si ce n'est certainement pas par choix. C'est regrettable, l'apparence d'Amy est des plus intéressantes, et je ne me priverais pas de l'observer si elle n'était pas l'âme de cette personne en particulier.

Le thé arrive, et j'en prends une gorgée avec gratitude avant de fixer mon vis-à-vis, forçant un sourire le long de mes lèvres, Ed droit et silencieux à mes côtés. Il est plus sombre, plus morne, depuis le retour de Pala, endeuillé, même si son humour et son immaturité subsistent, brillant et disparaissant aussitôt, comme des éclairs. Je me demande ce qu'il adviendra de ces rencontres pour boire et nous plaindre, si mon mari en a vent. Peut-être qu'il se joindra à nous ? Peut-être qu'il tentera de m'en empêcher ? Qui sait. Pour l'instant, je tente de ne pas y penser davantage tandis que je salue enfin Oz correctement.

"Comment vas-tu ? Pas trop épuisé ? Tu as enfin ton appartement pour toi seul ?"

Je suis sincèrement curieuse tandis qu'Ed gigote doucement à mon côté avant de se figer de nouveau, bec baissé et regard sombre perdu dans le vide. Il n'a aucun désir de lancer piques et insinuations pour tenter d'engager une conversation avec l'autre oiseau, se contentant d'écouter les bruits et conversations autour de nous.