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 La petite, la grande et le cadran.

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MessageSujet: La petite, la grande et le cadran.   La petite, la grande et le cadran. EmptyDim 29 Nov - 21:31

La petite, la grande et le cadran

 


Tic tac, tic tac.

Le bruit des horloges résonnait tout autour d’elle, dans une cacophonie assourdissante. Pourquoi fallait-il que le temps fasse tic-tac ? Ce bruit était stupide, il ressemblait à un bonbon. Le temps n’avait jamais rien eu d’un bonbon pour Nym. Il n’était pas doux, il n’était pas agréable. Il avançait même parfois trop lentement pour qu’elle puisse l’apprécier. Pourquoi ne pouvait-elle pas simplement passer ses jours, assise dans un fauteuil à contempler les cieux ? Pourquoi fallait-il toujours remplir, remplir, remplir. Rajouter toujours des cases à l’emploi du temps. Le temps n’était pas un bonbon, c’était un ventre. S’il n’était pas rempli on pensait que votre vie était vide. Et un ventre vide, c’est le début de la faim.
La main de Lili la sortit de ses pensées. Autre inconvénient de ce bruit incessant. Tous ensemble, c’est une cacophonie, mais allez vous concentrer sur l’un d’entre eux et son rythme bien réglé emportera votre esprit. Nym secoua la tête de gauche à droite pour s’éclaircir la tête, ne se rendant pas compte qu’instinctivement elle vint caler le rythme sur celui de la petite aiguille d’une horloge non loin d’elle. Bon, bien. Que venaient-elles faire dans l’atelier d’Ava ? Ha ! Qu’il était dur de réfléchir avec tout ce brouhaha ! Au fond, tout au fond, les braises s’allumèrent. Il n’était pas encore temps de tout faire flamber. Mais il ne faudrait pas grand-chose pour mettre le feu aux poudres. Contrariée, elle tordit sa bouche en un rictus agacé.

Des yeux, elle chercha sa sœur. Un point d’accroche, quelque chose pour réfléchir. Étaient-elles venues embêter Ava sur un coup de tête de sa sœur ? Lorsque sa sœur s’ennuyait, elle mettait souvent cela sur le dos d’Ava, arguant que si la jeune femme était horlogère et s’occupait du temps c’était à elle de remplir ce moment d’inaction. Remplir, remplir, remplir. Toujours. Non. Sa sœur n’avait pas sa tête amusée. Au contraire. Ses sourcils plissés, son nez tout froncé. Ainsi contrariée elle lui ressemblait plus que jamais. Elle attendait devant le comptoir, les mains dans le dos, serrant quelques choses entre ses doigts.

Une montre à gousset.

Nym se plaqua la main contre le front. Stupide. Les horloges autour d’elle lui avait fait oublié. Elle était là parce qu’elles avaient fait une bêtise. Ou bien une erreur ? Peut-être était-ce un écart de comportement. Bref, elles avaient cassé la montre. A vrai dire, Nym avait cassé la montre. A vrai dire Lilial avait mis en colère Nym et celle-ci, s’emparant de la première chose à sa portée, avait envoyé valser la montre. A vrai dire Lilial avait cassé la montre. Elle n’avait qu’à pas la mettre en colère. Mais en attendant –et notons que c’était ce qu’elles étaient en train de faire !- la montre avait vu son cadran brisé et ses aiguilles arrêtées. La colère retombée, elle s’était rendu compte de son geste. La montre à gousset appartenait à maman. Enfin la montre à gousset appartenait à papa. Mais il l’avait donné à maman. Alors elle appartenait à maman.

Et maintenant elle était cassée.

Après avoir maîtrisé une seconde colère, ayant pour sujet sa première colère et ses actions inconsidérée, elle avait, d’un commun accord avec sa sœur, décidé de voir Ava. Elle pourrait surement réparer la montre.

Elle devait réparer la montre.


Dernière édition par Nemys Greenhill le Sam 5 Déc - 12:40, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: La petite, la grande et le cadran.   La petite, la grande et le cadran. EmptyMer 2 Déc - 10:40

La petite, la grande et le cadran.

On ne brise pas des souvenirs.


La montre était cassée, l’écran brisé avec des aiguilles immobiles. Le temps s’était arrêté pour lui, le chant du temps, le tic, le tac ne résonnerait plus. Il paraissait triste, gris avec sa vitre en mille morceaux sur le parquet du couloir. De rouge, les joues de Nemys passèrent au blanc.
Comme d’habitude, nous n’étions pas d’accord, comme d’habitude la colère avait possédé notre âme, anesthésiant ses pensées, rendant mes paroles inutiles. Je l’avais pourtant prévenue de ne pas jeter ça, pas cette montre. Elle aurait pu prendre le pot de fleurs un peu plus loin, mais non, c’était la montre que la colère avait choisi et ce n’est qu’après qu’elle ait (la montre pas Nemys) rebondi sur le mur dans un bruit mat, des petits éclats de verres jonchant le sol, que la colère était partie. Remplacé par l’horreur.
C’était de la faute de Nemys, elle disait que c’était la mienne. Je savais que j’avais raison puisque nous n’avions pas le même avis. C’était de la logique, mais le fait était que la montre était cassée, savoir à qui en revenait la faute n’était donc pas le problème principal.

Le problème principal, c’était maman, si le tempérament volcanique qu’avait pris Némys n’était rien en face de celle de notre mère. Heureusement pour nous, elle n’était pas là, encore si ma moitié avait brisé la mienne ou sienne, cela n’aurait pas posé un problème, mais ce n’était pas le cas… Elle était a maman, un cadeau de Papa, cet homme inconnu aux visages changeants dans les histoires de Nym’. Pour notre mère, il n’était pas inconnu, il était important et ses souvenirs aussi. Ce que ma moitié venait de casser en faisait partie….C’était comme briser un souvenir et ce n’était vraiment pas bien, pour maman et nous par conséquent.

Montre en main, d’un côté, celle de ma tendre sœur de l’autre, nous étions donc partis en courant voir Ava.

La jeune femme était une camarade de jeu toute choisie. A peine nous voyait-elle qu’elle prenait presque ses jambes à son cou, c’était comme si elle lisait nos pensées et savait déjà qui était le chat. Cependant, aujourd’hui il n’était clairement pas question de jouer, nous risquerions d’éparpiller un peu plus les souvenirs de maman si nous n’y prenions pas garde. Nous avions besoin des moindres fragments si nous voulions que la bêtise passe inaperçu. Celle de Nym’, pas la mienne. C’était important de le préciser.

Avaïane était aussi l’horlogère du village, elle était toujours à parler du temps, celui qui passe, celui qu’on manque, celui qui arrivera. Quand elle commençait, c’était d’un ennui mortel et vous devez savoir comme je détestais l’ennuie. C’était pour ça que j’aimais l’embêter, pour faire fuir l’ennuie et voir son visage rougir d’embarras. C’était bien plus drôle.
Pour le moment, nous étions en train d’attendre devant le comptoir d’Ava. Je m’acharnais contre la petite sonnette posée dessus. Tentant de faire passer le temps en essayant de recréer une mélodie. Mais cette fichue cloche ne réussissait qu’a sortir une seule et même note….
Le tic de la montre était muet empêchant le tac de résonner par la suite, ou peut-être était-ce le contraire, le tac en début et le tic à la fin. Enfin bon, ce n’était pas la montre à gousset cassé qui aller me donner le tempo… C’était frustrant que de devoir être sérieux, j’aurais bien aimé dérégler toutes ces horloges. Mais ce n’était pas l’heure (sans mauvais jeu de mots).
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Avaïane L. Maulindath
Avaïane L. Maulindath

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MessageSujet: Re: La petite, la grande et le cadran.   La petite, la grande et le cadran. EmptySam 5 Déc - 0:01

The lament of the broken watch

Where did the time go ?


La journée avait pourtant bien commencée. Parfaitement comme il fallait, parfaitement à l'heure. Je m'étais faite plaisir en passant une de mes robes les plus violettes, une montre-pendentif élégante se nichait contre la courbe de ma poitrine, et je mettais au point une nouvelle montre pour Palareth, une dont il ne pourrait simplement pas affirmer qu'elle retardait de plusieurs jours. Tout allait bien. Journée calme rythmée par les secondes filant à l'heure dite, au rythme dite, journée sans incident, sans visite imprévue, sans rien qui puisse chambouler mon emploi du temps. Cette journée aurait dû être parfaite. Et puis la sonnette posée sur le comptoir a retenti, encore et encore, rythme saccadé faisant saigner mes oreilles et mes belles machines temporelles dont les battements se trouvaient entachées. Je n'aurai jamais dû lever la tête de mon établi. Et pourtant, je viens de la lever, et je sais déjà que cette journée vient s'être sabordée.

Parce que la sonnette ne cesse de retentir, et je ne vois qu'une personne pour agir de la sorte, appuyer encore et encore sur cette malheureuse sonnette, soupir m'échappant. Lilial, bien sûr. J'espère que Nemys sera présente, trouvant sa présence moins terrifiante que celle de sa sœur. Nemys n'est pas en quête constante de choses pour s'occuper, Nemys est simple à comprendre. Lilial est un inconnu permanent, et je ne supporte simplement pas cette incertitude, soupirant tandis que je retire ma loupe et range mes instruments. Laisser l'établi en désordre reviendrait à inviter une perte de temps future. Et cela m'achète quelques précieux instants pour me composer, sourire aux lèvres aussi pâle fusse-t-il. Tout ira bien cette fois, la journée a trop bien commencé pour être entièrement gâchée. Malgré tout, mes mains tremblent, dissimulées dans les plis de ma robe, tandis que j'entre dans ma petite boutique. Et le sourire tombe malgré lui.

Les jumelles ont souvent l'air malicieuses, ou l'air préoccupés par quelque tour qu'elles s'apprêtent à me jouer. Mais en cet instant, je ne vois que préoccupation, crainte et culpabilité dans leurs traits, et l'instinct me fait me figer, regard passant de l'une à l'autre, de Nemys en retrait (la plus coupable des deux, celle qui semble comme espérer quelque chose, ou peut-être que je me fais des illusions, qui sait avec elle, avec elles) à Lilial au poing serré, chainette s'en échappant. C'est une chaîne de montre. C'est la chaîne d'une montre que je connais bien, leur mère en prend merveilleusement bien sien. Si les jumelles l'ont, si les jumelles me l'amènent, c'est que la montre ne va pas bien. Que la montre a un problème. Et si les jumelles sont celles qui me l'amènent, plutôt que leur mère, c'est qu'elles sont responsables. Je peux sentir le sang affluer à mes joues, ma mâchoire se contracter, mes épaules se rejeter en arrière, tandis que je tente d'imaginer ce qui peut bien ne pas aller chez cette montre que je n'ai pas encore vu et de retenir la colère qui gronde en moi. Sans succès, mots m'échappant, mus par une volonté qui leur est propre. Je dois passer trop de temps auprès de Palareth, ses mots rebelles sont contagieux.

"Qu'avez-vous fait ? Vous avez l'air coupables, et je connais cette chaine, elle appartient à la montre de votre mère ! Qu'est-ce que vous faites avec sa montre ? Vous savez combien elle y tient, vous le savez aussi bien que moi, alors pourquoi est-ce que sa montre est ici ? Nom d'une clepsydre ébréchée, qu'est-ce que vous attendez pour mettre cette pauvre montre sur le comptoir ?! Elle devrait déjà y être ! Ne me dites pas qu'elle n'est pas cassée, elle ne serait pas là sinon !"

Mes bras se croisent, mon pied tape contre le sol, sourcil défiant se levant. Je suis dans mon élément, et je suis en colère, assertive face aux jumelles pour l'une des premières fois de ma vie, une petite part de moi savourant cette étrange confiance née de mon indignation à l'idée de cette si précieuse montre abîmée de quelque manière que ce soit, le reste tremblant de crainte devant les dégâts que je ne vais pas tarder à devoir évaluer et les représailles qui ne manqueront pas d'arriver.
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MessageSujet: Re: La petite, la grande et le cadran.   La petite, la grande et le cadran. EmptyMar 8 Déc - 15:59

Et flambe la culpabilité.

C'est pas moi, c'est elle.


Le tic tac bien huilé était interrompu par le bruit constant et irrégulier de la cloche que sa sœur actionnait. Si la mélodie n’était pas là , Nym reconnaissant dans le rythme une musique que sa sœur appréciait tout particulièrement. De façon étrange, elles aimaient toutes les deux la musique alors que l’on aurait pu s’attendre à ce que, comme pour tout le reste, l’une en soi férue à l’inverse de l’autre. Peut-être était-ce parce que tout le monde aimait la musique ? Ou parce qu’il existait assez de musique sur terre pour que chacune y trouve son compte ?
Sa réflexion poursuivant son chemin, Nym se mit à triturer ses cheveux. Aujourd’hui, elle les avait attachés en une queue haute, libérant deux mèches autours de son visage, qu’elle entortillait autours de ses doigts. Ses yeux allaient d’une horloge à l’autre. Certaines étaient richement sculptées, d’autres simples mais jolies tout de même. Elle se demanda à quoi elle aurait pu ressembler si elle avait été une horloge ? Elle s’imaginait bien en bois noble, majestueuse, sculptée, mais pas trop. La fantaisie irait à sa sœur horloge jumelle. Elle serait comme aujourd’hui, semblable mais pourtant différentes. Peut-être pourrait-elle laisser voir ses rouages travailler… cela serait beau.

Ses pensées furent brisées par l’arrivée d’Ava dans la pièce. Comme d’habitude la vue des jumelles sembla lui inspirer une détresse soudaine. En réalité, Nym savait que seule sa sœur procurait à l’horlogère ce sentiment de panique et d’inconfort permanent. Elle, elle ne faisait pas aussi peur que Lili. Au fond, savoir cela, la gonflait d’un orgueil mal placé. C’était comme si quelqu’un reconnaissait qu’elle avait quelque chose de mieux que sa jumelle, quelque chose de positif. Jusqu’alors, elle avait toujours eu le sentiment d’avoir été lésée dans le partage de leur personnalité. Là où sa sœur était souvent décrite comme pétillante, rayonnante et sociable, elle n’entendait que le murmure gêné des gens lorsqu’ils annonçaient « Elle est… sympathique ». Sympathique, voilà tout. Pour ne pas dire colérique. Pour ne pas dire triste, lasse, terne. Pour ne pas dire ennuyante. Alors quand le regard d’Ava passait sur elle, un regard un peu plus doux et presque rassuré alors que ses yeux s’emplissaient de terreur devant Lili, elle se sentait flattée.
Cependant le regard d’Ava venait de se transformer. La terreur avait fui, c’était muée en quelque chose que Nym connaissait bien. Elle recula d’un pas, saisi devant la colère qui passait sur les traits de la demoiselle en robe violette. Et soudain les mots jaillirent en un flot incessant et accusateur. L’espace d’un instant le corps entier de Nym fut saisi par un sentiment qui lui pinça le cœur, lui serra l’estomac. La culpabilité peut-être ? Entendre que d’autre savait que sa mère tenait à cette montre, c’était mettre en avant une pensée qu’elle essayait de tenir à l’écart dans un coin de son esprit. Parce qu’elle avait quelque chose qui pouvait blesser sa mère.
Elle ? Non ! Parce que Lili l’y avait obligée ! Alors pourquoi avoir si peur, espérer autant qu’Ava puisse réparer son… l’erreur de sa sœur ? Pourquoi sentir son cœur se frigorifier à l’idée que sa mère puisse avoir mal ? Les sentiments, ceux qui prenaient son cerveau et son corps n’avaient rien d’agréable, ils lui faisaient trop peur. Une fois de plus elle décevait tout le monde. La pensée gela tout en elle. Et la colère flamba pour bruler tout. Consommer sa terreur et ce sentiment de culpabilité. Comme toujours, lorsque les braises prenaient feu, un voile rouge tomba sur son cerveau. Elle se campa sur ses pieds, serra les poings. Soudain sa position se mit à ressembler à celui d’un animal acculé. Pourquoi Ava la criait-elle ? De quel droit ? Elle n’avait rien fait ! Elle n’était responsable de rien ! Elle n’avait pas le droit. Elle serra les dents, sa lèvre supérieure prise de soubresaut.

« Merci Ava ! Cria-t-elle soudain, bien plus fort qu’elle ne l’aurait voulu, agitant les bras au-dessus de sa tête. Merci pour cette analyse de la situation. Bravo inspecteur ! Si Lili savait se tenir, on ne serait pas là ! Alors puisque tu as, SI BRILLEMENT, comprise seule la situation, bouge-toi et répare moi ça. Si quelqu’un doit sermonner mon imbécile de sœur, c’est uniquement maman ! On a pas besoin de toi pour ça ! »
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MessageSujet: Re: La petite, la grande et le cadran.   La petite, la grande et le cadran. EmptyMer 9 Déc - 14:39

Il ne faut JAMAIS provoquer un animal blessé

Encore moins les jumelles.


Avaïane daigne enfin sortir de sa cachette, l’échine courber, la tête rentrée dans les épaules. Son regard croise le mien et elle pique un fard. C’était mignon. Je savais que je l’impressionnais, il faut dire qu’elle était timide la petite. Mais bon, l’ennui n’attend pas et pour le repousser je ne peux me permettre de me reposer sur mes lauriers, même pour une chose aussi fragile. Chose qui se fait le soudainement le reflet de la colère de Nemys. Sa voix gonfle, le ressentiment rend son visage beaucoup moins avenant. Je n’aimais pas trop. Je me cale contre une horloge en croisant les bras, un sourire mesquin sur les lèvres. Elle croyait vraiment m’impressionner comme ça ?  Si elle voulait s’amuser à cafter ce n’était pas un problème, car avant de le faire, cela sous entendait qu’il fallait qu’elle arrive jusqu'à ma mère. J’étais certaine de pouvoir l’en empêcher et je deviendrais beaucoup moins gentille par contre. Tranquillement, je pose le corps meurtris à la mécanique brisée sur le comptoir. Derrière mon dos, je sens Némys bouger. J’aurais voulu en placer une, je crois que je n’en aurais pas l’occasion.

Je la sentais sur ma peau, la brulure si caractéristique annonçant la tempête. Le tempérament volcanique de Nym’ était en train de prendre le dessus, elle bouillonnait de rage. Bientôt elle lâcherait la bride et ça serait l’explosion. Qui des deux hurlerait le plus fort ? Je reprends ma place, plutôt confortable contre le bois de l’énorme horloge. Ma moitié ressemble à un fauve, ces yeux crépitent, ces poings blanchissent. Des griffes et des crocs lui iraient tellement bien, rendant le tableau encore plus réaliste. Elle était une guerrière, intraitable, dévastant tout sur son passage. Les mots finissent par sortir, fort, majestueux et destructeur. Ava ne fait pas le poids devant Nym. Elle EST la colère. Elle ne fait pas que la ressentir. Ces propos par contre sont un peu agaçants. Je pose mes mains à ma poitrine en faisant une grimace, pour lui signifier la blessure qu’elle m’infligeait en m’accusant ainsi.

-Alors là non, tu as cassé la montre, pas moi !

Ma voix se fait douce et tranquille, il fallait calmer le jeu. Si l’horlogère avait la mauvaise idée de rentrer dans la danse de Nemys, elles finiraient par rameuter tout le village à gueuler comme des putois. Même si ma sœur n’était pas un de ces animaux nauséabond, Ava peut-être, pas Nym’. Nym était un fauve.
Je module ma voix, elle se fait plus suave et mauvaise, alors que je m’adresse à Ava. J’aime la demoiselle, mais qu’on me, non…qu’on NOUS menace, beaucoup moins. Sans parler de l’état dans lequel elle avait mis ma jumelle, c’était inacceptable.

-Tu as un sens de l’observation sans pareille Avaïane, oui la montre est cassée, oui nous l’avons amené pour que tu l’a répare. Ce qui c’est passé ne te concerne en rien. Maintenant, libre à toi de prévenir qui tu veux. Mais cela sous-entendrais me laisser seul dans ton magasin. Avec tooooooooouuuute ces montres, ces jolis jouets. Et si je suis seule, je risque de m’ennuyer, tu sais comme je déteste m’ennuyer… Donc il faudra bien que je m’occupe.


Le temps était son obsession, un fétichisme qu’elle avait reporté sur un amour sans borne envers de simple objet cliquetant. Menacer le temps, tout ces bébés qu’elle entretenait avec tant de soins aurait le mérite de la remettre à sa place. Elle me connaissait, elle savait que je ne parlais pas en vain. Sinon, hé bien, elle l’apprendrait à ces dépends. Je ne faisais jamais de menace en l’air et elle en avait déjà fait les frais.
Un problème à la fois, il fallait que je calme Némys, sinon la destruction du magasin serait à envisager dans les minutes à venir et elle pouvait être tellement plus violente que moi quand elle était dans cet état.

-Némys, regarde moi maintenant, ma voix se fait caresse, je lui attrape le visage pour ficher son regard dans le miens, miroir de ces prunelles voilés de rage. Le risque était de me prendre une droite bien sentie, mais bon, au moins ca devrait la calmer instantanément.
«  Elle va la réparer t’en fait pas, pas vrai Ava ? Quand ca sera fait on ira boire du thé ensemble dans la prairie des fleurs. J’ai découvert un petit coin que tu va adorer. On ira prendre des gâteaux, ceux que vend la vieille dame les jours de beau temps. Tu sais comme ils sont bons quand il fait beau. Ils sont toujours meilleurs. Alors respire, on s’en fiche de qui l’a cassé, c’est pas important, puisque Ava va le réparer, ni vu ni connu. Les souvenirs seront saufs.

Enfin bon, on savait bien que la fautif, c’était Némys, pas moi.
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MessageSujet: Re: La petite, la grande et le cadran.   La petite, la grande et le cadran. EmptyDim 13 Déc - 19:04

The lament of the broken watch

Where did the time go ?


J'aurai dû savoir que les jumelles n'accepteraient pas ma colère ni mes reproches, mes craintes confirmées par la rage redoublée de Nemys. Mais pour une fois je ne tremble pas, ma propre colère bouillonnant dans mes veines et me gardant forte. Non, elles ne me rendront pas responsables de leur irresponsabilité, je me moque de savoir qui est responsable et qui ne l'est pas, je note juste qu'elles ont abimé la montre de leur mère, et elles ne m'empêcheront pas de leur reprocher. Elles ne sont pas seules à avoir des souvenirs associés à cet objet, j'ai travaillé dessus alors que je n'étais qu'une apprentie, mon maître me guidant, se tentant à mes côtés tandis qu'il m'instruit et s'assure de la sûreté de mes gestes.

Face à de tels souvenirs, même les insinuations de Lilial ne peuvent rien, ne servant qu'à faire se crisper mes poings et se serrer mes mâchoires. Je n'ai pas l'habitude d'être en colère, vraiment, mes mains tremblant légèrement tandis que je me saisis de la montre brisée, n'écoutant même plus Lilial. Je sans ce qu'elle raconte, des menaces, encore des menaces, toujours des menaces, insinuations sirupeuses et mots venimeux, promesses de s'ennuyer et de faire subir à mes œuvres le même sort que cette pauvre montre a subi. Je pourrais la gifler je pense, ravie de la voir se détourner pour s'occuper de Nemys. Je n'ai jamais autant détester Lilial qu'en cet instant, crainte se changeant en une haine aveugle. Oui, je vais réparer la montre, comme si j'allais la laisser dans cet état ! Mais elle va d'abord devoir se mettre dans la tête qui rend un service à qui, mes mâchoires se débloquant pour laisser échapper ma voix, gelée comme l'hiver au sommet du Pic de Glace.

"Oui, je vais réparer la montre, bravo Lilial de tirer d'aussi évidentes conclusions, pensais-tu vraiment que j'allais la laisser dans cet état ? Comme si je ne savais pas que vous me l'avez amenée parce que je ne pourrai pas résister à lui rendre sa beauté. Mais ne crois pas une seconde que je le fais pour vous. Je me moque de savoir qui a détruit cette montre, et je me moque de savoir ce que vous faites encore là, j'aurai cru que vous seriez déjà parties loin d'ici ! Soyons claires, je vous rends un service, je ne vous ferai même pas payer la réparation pour éviter que votre mère note un changement dans vos comptes, mais à la seconde où vous toucherez à une de mes pièces, votre mère saura ce qui s'est passé. Je te conseille donc de contenir ton ennui Lilial, si tu ne veux pas te retrouver devant votre mère à lui expliquer les évènements et qui exactement est responsable."

Mes mains restent serrées autour du précieux objet, l'enserrant doucement alors que je me tais, mâchoire de nouveau crispée, tête haute et regard défiant. Pour une fois je ne suis pas l'effrayée, pour une fois c'est moi qui ai la main haute dans ce jeu terrifiant qui existe entre les jumelles et moi, mon regard s'adoucissant légèrement tandis que j'observe Nemys. Elle est ma jumelle préférée, celle dont je comprends le fonctionnement, celle qui sait actuellement faire preuve d'empathie à mon regard, et je ne dissimule pas ma préférence pour une fois tandis que je ne m'adresse qu'à elle. Que Lilial boude, je m'en moque.

"Pourquoi est-ce que vous n'iriez pas à la Table du Thé, boire et manger un peu ? Je vais devoir passer à l'arrière pour voir l'étendue des dommages et commencer à la réparer, et il vaudrait mieux que je trouve seule de sorte à ce que la montre puisse retourner à sa place ce soir."

De ce que je peux voir, le verre doit être remplacé, et le mécanisme est de toute évidence arrêté, mais je ne peux pas savoir combien de temps la réparation me prendra sans ouvrir le précieux objet, et Nemys n'a pas besoin de voir ça. Elle n'a pas besoin de voir les rouages, les fragiles ressorts, et de se rendre compte des dégâts infligés à la montre. Et je n'ai pas besoin de jumelles tristes ou menaçantes ou en colère tandis que je travaille. Juste de calme et de paix.
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MessageSujet: Re: La petite, la grande et le cadran.   La petite, la grande et le cadran. EmptyLun 21 Déc - 18:12

La fureur rouge

Parfois la colère effaçait jusqu’à sa propre existence.


Il se passait des choses autour d’elle mais c’était comme si elle n’en avait pas conscience. Elle, elle vivait soudain dans un brouillard rouge. Les bruits étaient lointains, perdus dans un grésillement permanent. Ses yeux ne cherchaient plus à voir, ils passaient trop vite d’une chose à l’autre, son cerveau ne prenant pas le temps d’évaluer ce qui passait dans son champs de vision. Elle avait le sentiment d’être une radio sur laquelle ne passait qu’une bande de parasites. Ses muscles se tendirent, sa respirant s’accéléra stupidement, la faisant hyperventiller alors que qu’elle montait en pression. Elle ne pensait plus, ou du moins elle pensait trop. Toutes ces pensées se bousculaient dans son cerveau, un brouhaha constant se mêlant au grésillement qui arrivait à ses oreilles. Perdue comme elle l’était dans ses sensations, elle avait du mal à se retrouver elle-même.

Parfois la colère effaçait jusqu’à sa propre existence.

Lorsqu’ainsi elle entrait dans une rage teintait de rouge, elle s’oubliait. C’était loin d’être agréable. La sensation de honte qui la submergeait quand le feu s’éteignait était horrible. Mais pour le moment elle n’y prêtait pas attention. Elle ne pouvait pas y prêter attention. Seule une chose existait alors et c’était la colère. Il fallait la diriger sur quelqu’un, sur quelque chose, s’exprimer. Alors qu’elle allait hurler quelque chose, la mécanique se grippe, les soupapes se figent. Deux mains viennent de se poser sur son visage, une caresse irritante. La colère voudrait les retirer, les chasser comme on chasse une mouche agaçante mais ce qui reste de Nym reconnait un regard devant elle. La jeune femme bande ses muscles pour ne pas frapper. Elle bande ses muscles tellement forts que la douleur finit par les traverser. Mieux vaut que ce soit elle qui souffre plutôt que sa sœur. Aujourd’hui, elle ne frappera pas.

Devant elle deux yeux l’observaient, tentaient de draguer son âme au-dessus de la colère. La seconde moitié de son être cherchait à la sortir de sa torpeur rouge. Les mots se font caresses à ses oreilles, dispersant les grésillements. Elle était maintenant capable de les capter plus nettement. Des mots rassurants. Sa sœur fait appel à son estomac. Un sourire fleurit sur son visage. Oui tout ira bien. Lilial ne serait pas capable de lui mentir sur ce point. Mais soudain quelque chose de féroce vibre dans l’air. Une seule chose peut ainsi faire vibrer les cordes d’une pièce : la menace. Qui, comment, qui ose seulement les menacer ? Qui ose seulement leur parler ainsi ?

Qui, nom d’un nounours en peluche, qui ose s’approprier sa colère ?!

Nym arracha soudain les mains de Lilial de son visage pour la bousculer. Elle ne tenta même pas de réprimer sa colère, sa fureur. Comment oser seulement leur adresser la parole sur ce ton. Alors que ses membres étaient raides comme la pierre, sa mâchoire serrée à en faire exploser ses dents quelques millième de secondes avant, voilà Nym devenu un félin souple. Il lui fallut moins d’un battement de cil pour fondre sur Ava. Se jetant par-dessus le comptoir, elle empoigna le col de la robe violette pour atterrir sur l’horlogère, poussant un cri plus proche du rugissement. Dans la chute, son genou cogna violement contre le comptoir. Qu’importe, elle n’avait pas le temps d’avoir mal. A califourchon sur la jeune femme, elle planta ses yeux dans les siens, sa lèvre supérieure se retroussant sur ses dents.  La fureur faisait vibrer ses membres au rythme des pulsions folles de son cœur. Elle aurait voulu lui répondre de manière cinglante, mais elle n’avait rien écouté de son discours.

« Personne. »

Le mot était dur, sa voix rauque.

« Personne ne nous menace. Jamais. »
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MessageSujet: Re: La petite, la grande et le cadran.   La petite, la grande et le cadran. EmptyLun 4 Jan - 15:19

Il ne faut JAMAIS provoquer un animal blessé

Encore moins les jumelles.


Tic, tac.


Un son claquant et assourdissant. Ava devient aussi froide que ces horloges chéris. Même si personne n’osait le lui dire, ces créations avaient beau être magnifiques elles n’en restaient pas moins glaciales. Le métal n’avait jamais eu aucune chaleur et si j’osais pousser encore un peu plus loin, ses mécanismes défaillants. Elles tournaient toutes dans le même sens, à la même allure, tellement synchronisées que ça en devenaient terrifiants. N’était-ce donc pas un signe de leurs défauts ? Sa conception de temps était tellement étriquée, comme celle nous concernant. Les menaces sont claires, mais sa colère glisse sur moi. Si son attitude m’irrite, je dois bien admettre que ces conditions me conviennent. Tant qu’elle fait ce pourquoi nous étions venus la voir, elle pouvait feuler autant qu’elle le voulait, cela ne me touchait pas.
Par contre Nym’… Elle étai certainement en train d’absorber toute l’agressivité d’Ava. Et ça, croyez moi, ce n’était pas bon. Pas bon du tout.

-Fais donc Ava. Et tu devrais te calmer. Ca m’arrangerait.

Outre le fait que j’avais les oreilles sensibles. Je sentais Nemys bouillonner, ça chatouillait dans mon ventre comme si sa colère, notre colère, noyait tout sur son passage. La seule différence était que je ne pouvais pas la ressentir telle quelle, comme Nemys ne ressentais pas mon insouciance. Deux moitiés d’un tout. Et la voix cajoleuse de l’horlogère n’y fera rien. Quelle idiote. On le lui avait pourtant expliqué, comme à tout le monde d’ailleurs. Nous n’étions pas des entités propres. L’une était la moitié de l’autre, ensemble nous étions un. Seules, nous étions incomplètes. Elle en attaquait une pour être gentille avec l’autre, c’était un non sens monstrueux et Némys était tellement plus prompte à réagir à la colère….

Je tente d’attirer l’attention de mon autre moi. Charme son regard et l’allèche avec notre corps, de la nourriture, et tout ce qui pourrait mettre sa furie en repos. Elle ne me frappe pas, c’est un bon point. Je crois. Je pense avoir réussis, mais Ava ne m’a pas écouté, ou entendu, elle a continué.
Je soupirs, je l’ai perdu, je le vois dans son regard qui s’embrase. Elle ne m’écoutera plus, comme quand elle a jeté la montre. Ca va devenir sportif. Quelle idiote, vraiment, on lui avait pourtant expliqué. Comme à tout le monde, mais ils ne veulent pas comprendre, ils n’écoutent jamais et se contente de sourire en croyant à des histoires d’enfants. Quelle bande d’idiots.
Némys explose, j’ai presque du mal à suivre ce corps qui est si mollasson d’ordinaire. Elle se jette littéralement sur la jeune femme et je me masse les tempes. Notre colère me donne mal au crane, si je suis incapable de l’être, ce n’est pas pour autant qu’elle ne m’affecte pas aussi.

-Trop tard…

Mes yeux s’égarent sur le bleue qui commence à colorer discrètement le genou de ma sœur. Encore de la faute d’Ava ça, je suis agacée, elle mériterait que je la laisse se démerder. Mais la montre n’est pas loin de Nemys et si elle l’abime encore plus, on risque de ne plus pourvoir la réparer. Sans parler du fait qu’une Ava cassé ne servirait plus à grand-chose.

Je me rapproche souplement du conflit et pose une de mes mains sur la tête de Nemys en lui caressant doucement les cheveux. Dommage que je n’ai aucun seau d’eau à disposition, ca aurait été radical.

-Ava, Ava, Ava… Nous sommes une. Et honnêtement, ce n’est pas de moi dont tu devrais le plus te méfier. Notre colère la prive momentanément de toute réflexion. C’est assez compliquer de la raisonné une fois qu’elle est comme ça…

Je murmure à l’oreille de Nemys des mots doux, enjôleurs. D’une main j’essaie de lui faire lâcher prise, mais c’est à peine si elle ne resserre pas son étreinte.

-Franchement… vous êtes pénibles.

Comme plus tôt je prends la tête de la frangine à deux mains, sans aucunes douceurs cette fois. Elle ne m’accorderait de toute façon aucune attention. Et je l’embrasse à pleine bouche. C’était ça, ou me battre avec elle et honnêtement si nous voulions réparer la montre, ce n’était vraiment pas une bonne idée que de tout saccager dans l’une de nos disputes habituelles. Je tente de repousser tranquillement Nemys tant que son attention est tournée vers moi. De la faire reculer, de la faire s’asseoir, même si ça doit être sur le comptoir. Il faut aussi que je m’occupe de ce genou, la douleur la rend grognon. Mais bon, vous vous en seriez douté non ?

- Nemys, concentre-toi sur la montre. Tu crieras sur Ava plus tard si tu en as toujours envie, mais pense à la montre. On fait quoi si tu empêche Ava de la réparer ? Si notre colère l’en empêche ?

Mes lèvres susurrent à son oreille dès lors qu’elles ont quittées leurs consœurs. J’insiste sur le ’’notre’’. Si elle devait croire que j’insinuais que la montre ne pourrait pas être réparé par sa faute, cela risquerais de remettre le feu aux poudres. Au pire, il faudra que je cours pour l’attirer hors du magasin.

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Avaïane L. Maulindath
Avaïane L. Maulindath

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MessageSujet: Re: La petite, la grande et le cadran.   La petite, la grande et le cadran. EmptyMar 19 Jan - 14:54

The lament of the broken watch

Where did the time go ?


La situation est hors de contrôle, aussi hors de contrôle que je le suis, que Nemys l'est. Lilial est la seule à rester calme, tandis que la tension monte, et en d'autres circonstances je serai terrifiée à cette idée. Mais je suis trop en colère. Tout ça parce qu'elles sont incapables d'assumer leurs bêtises ! Ava, répare ça, Ava, règle ci, Ava, Ava, Ava... quand il s'agit de les couvrir ou de les amuser, il y a du monde, mais le reste du temps... Ma patience a atteint ses limites, alors que la rage et l'habituelle nervosité se battent en moi et font trembler mes mains, mes mains si calmes, même au sommet de la peur. Je n'entends même pas Lilial, mots perdus dans le sang qui bat mes oreilles. Je sais juste qu'elle est calme. Forcément, la colère est réservée à Nemys.

Je n'ai pas le temps de réagir tandis que cette dernière bondit, mon crâne heurtant douloureusement le mur avant que je glisse au sol, douleur résonnant à travers et brouillant ma vue. Mon coude est tout aussi douloureux, mais ça n'est rien en comparaison du corps enragé perché sur le mien. Nemys ressemble à un démon, comme ça. Et elle va me tuer. Son poids repose sur ma cage thoracique, ma poitrine se soulevant tandis que je lutte pour respirer, gris envahissant ma vision et éteignant le feu qui tient lieu de chevelure aux jumelles.

Je n'ai pas la moindre de combien de temps s'est écoulé avant que Lilial n'intervienne, n'enregistrant qu'à peine l'étrangeté de sa méthode pour distraire sa moitié, trop occupée à avaler de grandes gorgées d'air, respiration sifflante d'avoir été presque interrompue de la sorte. D'elles-même les larmes montent, dévalant mes joues. Il n'y a plus de colère en moi, juste la douleur dans mon coude, dans mes poumons et côtes, dans ma tête, et la peine. Je me sens presque trahie, face à la réaction des jumelles. Je savais déjà que je n'étais qu'un jouet, mais m'entendre accusée comme ça, alors que c'est leur faute à l'origine, est comme une lame de couteau dans mon cœur. Oui, j'ai mal géré la situation, je peux l'admettre. Mais c'est leur faute aussi. Même si elles ne l'admettront pas. Ou peut-être qu'elles l'ont admis. Je ne sais pas, cloches résonnant toujours dans mon crâne et me rendant à moitié sourde.

Je me recule dans un coin, péniblement, avant de me blottir sur moi-même, regrettant une fois encore l'absence de Palareth. Si il était en haut, à dormir ou lire, ou dans la cuisine à se faire un thé, il aurait entendu et serait intervenu, j'en suis sûr. Et sinon, j'aurai pu lui raconter lorsqu'il serait venu, et avoir un câlin, et me laisser verser une tasse de thé. Mais il est rentré, et je regrette de ne pas avoir essayé de le suivre, larmes redoublant à cette idée alors que j'enfonce mon visage dans mes genoux. Je ne veux pas voir les jumelles. Plus maintenant, plus jamais. Elles sont comme les autres.

"Laissez la montre sur le comptoir. Je la ramènerai à votre mère, je dirai que vous me l'avez amenée pour la nettoyer et lui remettre de l'huile. Mais je ne la toucherai pas tant que vous serez là."

Le murmure s'échappe, étouffé par le tissu et par mes larmes, mais toujours distinct. Qu'elles recommencent à me faire mal si elles veulent, je m'en fiche. Je veux juste qu'elles partent, et qu'elles me laissent pleurer et panser mes plaies tranquille. J'en haïrai presque la montre de leur mère, d'avoir déclenché tout ça, si je ne savais pas qu'elle est innocente. Pauvre montre, condamnée à cohabiter avec les jumelles. Elle doit avoir mal au cœur, elle aussi.

Spoiler:
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MessageSujet: Re: La petite, la grande et le cadran.   La petite, la grande et le cadran. EmptyLun 25 Jan - 19:17

Si tu savais comme je regrette

Ma très grande faute


Les lèvres sucrées de sa sœur. Un rappel soudain à la réalité. Le brasier s’éteint dans sa poitrine aussi vite qu’il s’est enflammé et Nym se retrouve l’espace d’un instant hébétée, perdue. Ses yeux cherchent machinalement ceux de sa sœur, furètent pour trouver quelque chose auquel se raccrocher, un point d’ancrage dans le brouillard qui entoure soudain son cerveau. Rien de plus normal… il n’y a pas de feu sans fumée. Et une fois les braises de son cœur éteintes, celle-ci envahissait toujours son crâne, embrumant ses pensées.

Lorsqu’elle reprit un semblant de conscience, elle se rendit compte qu’elle se trouvait assise loin de comptoir. Sa sœur l’avait éloignée d’Ava. Elle se souvenait juste de la profonde colère qu’elle avait ressentie envers l’horlogère, de la pulsion qui avait traversé ses muscles. Puis plus rien. Juste du flou, du rouge et des flashes rapides et incompréhensibles. Un doute horrible la saisi soudain, faisant exploser quelque chose dans son bas ventre. Avait-elle fait du mal à Ava ? Cela lui arrivait parfois quand la colère prenait le dessus. Elle frappait, incapable de faire autre chose, incapable de réagir autrement. Ses yeux se portèrent instinctivement du côté du comptoir où elle vit Avaïne, petite chose fragile, recroquevillée sur elle-même. Plus de doute, elle avait frappé.
Un dégout profond l’envahit. Comment avait-elle pu faire cela à Ava ? Jamais, au grand jamais elle ne se serait crue capable de blesser la belle horlogère, sa douce amie. C’était comme frapper un chaton sans défense. Elle se sentait sale, honteuse. Mais le pire n’était pas encore arrivé. Soudain Ava se mit à pleurer, cachant ses larmes dans ses genoux. Ses sanglots, c’est sa faute, sa très grande faute et elle voudrait les apaiser, faire quelque chose pour qu’Ava cesse de pleurer. Mais elle ne peut rien faire, elle en a déjà trop fait. Se mordant la lèvre, elle tend une main vers l’horlogère, esquissant un mouvement dans sa direction, pour tenter de se faire pardonner.
Mais les paroles assassines retentissent au milieu des sanglots, brisant son cœur, lacérant son âme. Les paroles n’étaient pourtant pas agressives, murmurer dans le tissu. Mais elle signait la fin de quelque chose. Nym sentit son cœur se serrer, si fort qu’il vint à lui faire mal. Elle sent un trou se creuser quelque part et elle voudrait le combler dès maintenant, avaler sa sœur toute entière pour ne pas ressentir ce vide horrible. Son visage se crispe sur une expression douloureuse, triste, blessée. Pourtant c’est elle qui a fait le mal.

Nom d’une théière… Comme elle pouvait s’en vouloir.

C’était toujours comme cela. La colère laissait place à la honte. Alors elle voulait disparaitre. Elle voulait ne plus exister, être consumer par sa colère, entièrement.

« Ho Ava… Ho… Si tu savais comme je regrette… »

Mais les mots ne servaient à rien pour le moment. Il fallait qu’elle s’éloigne d’Ava. Attrapant la main de sa sœur, Nym jeta un dernier regard en direction de l’horlogère.

« Merci Ava… »

Souffla-t-elle avant de sortir de la boutique, traînant derrière elle son autre moitie.
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