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 Hasardons-nous dans les bois.

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Rinke Venetti
Rinke Venetti

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MessageSujet: Hasardons-nous dans les bois.   Hasardons-nous dans les bois. EmptyJeu 10 Mar - 23:16

Qu'il est bon le champignon !

Hasard & Rinke


De l'Autre Côté, on ne faisait pas les choses à moitié. Les champignons n'étaient pas ces petits chapeaux visqueux que l'on servait en guise d'assaisonnement, mais de formidables géants faisant concurrence aux arbres ordinaires. Et bien sûr, la tenancière d'un cabaret minable ne se contentait pas de servir du thé : elle avait aussi la prétention de proposer des repas à peine mangeables à ses clients de fortune. Il fallait bien nourrir ses troupes de serveuse au repas de midi, pourquoi pas quelques clients ? Les choses étaient ainsi, de l'Autre Côté : tout dans la démesure.
Surtout avec Rinke.
Seule, la jeune femme n'aurait pas pensé à aller chercher le plus grand champignon de la forêt. Ou plus exactement : elle y aurait pensé, en aurait rêvé, mais elle n'aurait pas mis son projet en œuvre parce qu'elle ne se sentait pas capable de scier le tronc de l'un de ces formidables champignons, et qu'elle aurait eu toutes les difficultés du monde à le ramener chez elle. Son impuissance l'aurait fait piaffer, mais au final, Venetti se serait rabattue sur un autre projet tout aussi peu réalisable dans les jours qui suivaient. Mais Rinke n'était pas seule, elle avait trouvé un camarade de jeu formidable dans la personne de Hasard, et elle était bien décidée à se servir de lui pour ramener sa formidable trouvaille.
Comme toujours, Rinke menait la marche, énergique et enthousiaste, des vagues de paroles incohérentes passant à travers les dents, tandis que derrière elle, Hasard était obligé de la suivre. Malheureusement pour lui, il avait eu la faiblesse d'accepter, et il n'aurait pas pu faire marche arrière sans s'attirer la colère de Rinke – et croyez-moi, vous n'avez pas envie de la voir se déchaîner, elle est encore plus hystérique que d'ordinaire. Ce moulin à paroles de tenancière ne pouvait s'empêcher de faire la moindre remarque à chaque nouveau mastodonte qu'ils croisaient, par exemple :

« Et celui-là, Hasard, tu en penses quoi ? Il est énorme, n'est-ce pas ? Tu crois que c'est le plus grand de la forêt ? »

Pour aussitôt s'émerveiller devant un autre champignon un tout petit plus grand quelques pas plus loin. Pas de doute, même avec toute la patience du monde, supporter Rinke lorsqu'elle partait dans ses délires était un véritable sport de compétition.
Mais les deux aventuriers n'étaient pas seuls dans leur périple, contrairement à ce que Rinke semblait affirmer. Les deux daemons, sous leur forme éthérée, étaient encore présents depuis la fête des Lanternes, même s'ils ne tarderaient pas à disparaître. Hasard avait peut-être l'habitude de vivre avec Mididisse, cette espèce de singe au nom tout aussi douteux que le sien, mais ce n'était pas le cas de Rinke, qui ne prêtait pas vraiment attention à son rat nommé Furgule. Il est vrai que la jeune femme avait quelque peu honte de ce daemon minable, qui n'avait ni la grâce d'un félin ni la force d'un loup. Ce n'était cependant pas une raison pour traiter Furgule avec tant d'indifférence : la tenancière ne le chassait pas, mais elle ne faisait pas non plus d'efforts pour le garder avec elle. De son point de vue, c'était à lui de rester avec elle, et non l'inverse. S'il voulait gagner une place dans son cœur, il allait devoir la mériter. Pauvre Furgule. Alors que Rinke l'aimait déjà, et que son cœur se serrerait lorsqu'il se dissiperait. On ne pouvait cependant demander à Rinke de faire preuve d'une compassion qu'elle ne ressentait que pour ceux qui la payaient.
Le soleil était déjà bien haut dans le ciel, le zénith. Rinke prit la peine de regarder dans cette direction, éblouie par la trop forte lumière qui perçait à travers les dômes des champignons. Sa gorge lui paraissait soudainement sèche, ce qui justifiait une petite pause thé. Quoique, contrairement à ce que pensait Avaïane, il n'y avait ni heure ni moment pour prendre le thé, juste des occasions à saisir quand elles se présentaient. En voici. Elle fit signe à Hasard de s'arrêter, et se posa sous un grand champignon jaune. De son sac, elle sortit sa théière :

« Un peu de thé, camarade ? Il est un peu froid, mais c'est mieux que rien. »

Elle-même avait déjà commencé à se servir une tasse qu'elle vidait sans aucune délicatesse afin de se désaltérer le gosier. Une fois cela fait, elle s'occupa de la tasse qu'elle destinait à Hasard – qu'il le voulût ou non, cela n'avait aucune importance.

« Ils vont rester encore longtemps, ces petits trucs sur pattes ? » demanda-t-elle innocemment en désignant Furgule sur son épaule.

Rinke n'avait pas forcément envie de les voir partir, mais s'ils ne devaient pas rester, autant qu'ils disparaissent le plus rapidement possible, ces petits daemons. La séparation serait bien moins douloureuse.
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Sereryse Y. Balshilek
Sereryse Y. Balshilek

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MessageSujet: Re: Hasardons-nous dans les bois.   Hasardons-nous dans les bois. EmptyJeu 31 Mar - 20:01

Hasardons-nous dans les bois

Promenons-nous dans les bois, tant que le fou n'y est pas


Midi court et bondit devant moi, revient en arrière pour m'escalader, me tire un instant les cheveux et s'enfuit, grimpant lestement le long d'un tronc pourtant lisse avec autant d'aisance qu'elle escaladait les mâts, riant tout du long, son à peine audible au fond de mon esprit et joie qui me réchauffe le ventre comme une bonne tasse de rhum. Je peux sentir mes lèvres étirées en un sourire tandis que je la suivais, l'observant d'un œil alors que j'écoute Théière d'une oreille. Elle se répète telle une enfant, s'extasie sur chaque champignon, et mon sourire n'en est que plus grand. On dirait un peu Midi quand elle est excitée par quelque chose, vraiment. Pour le coup, je ne reconnais pas la tenancière qui refuse de lâcher ne serait-ce qu'une piécette. Celle-ci est nettement plus sympathique.

Un instant, mon regard dérive sur l'épaule de la tavernière, notant le rat aux vibrisses immobiles et au regard alerte qui observe les champignons lui aussi. Rien à voir avec ma gourde qui se défoule d'avoir passé tout ce temps dans mon ventre, et je siffle, un sifflement perçant qui lui fait redresser la tête et me sauter dessus du haut de son champignon de perchoir quand je passe dessous, poids invisible qui fait plier mes genoux par habitude, ma main s'enfouissant dans cette fausse fourrure dorée que je remarque à peine. Vraiment, elle est presque normale. Le silence est beaucoup plus perturbant, bouche de mon daemon s'agitant sans qu'aucun son en sorte. Même dans ma tête c'est le silence complet, mots à peine audibles ricochant entre eux et s'emmêlant jusqu'à devenir incompréhensibles.

Je suis silencieux aussi, hochement de tête approuvant la suggestion de Théière de prendre un thé et haussement d'épaule répondant à sa question quand au temps que nos daemons passeront dehors. Qui sait, ils resteront peut-être pour de bon, ou ils disparaitront dans deux minutes, j'en sais rien et je m'en fiche, je sais déjà que Midi retournera dans mon ventre après tout, et elle pense pareil. C'est pour ça qu'elle s'agite autant, pour se dégourdir tant qu'elle le peut. Et parce qu'elle a jamais été fichue de tenir en place, mais ça, c'est du détail. En tout cas, le thé est pas mauvais, même si Midi me lance un regard noir en me voyant voir et montre les dents, pelage se hérissant quand je lui tire la langue en réponse. Elle est pas dans mon ventre, elle risque pas de se noyer, je compte bien boire tranquille. Enfin, cul-sec. Distraitement, je rend la tasse à la tenancière avant de me relever, me dirigeant vers un champignon à quelques mètres de celui qui nous sert d'ombrelle.

"L'est pas mal, ce champignon, non ?"

Se ressemblent tous à mes yeux, mais je trouve ce champignon plutôt sympa, avec son long tronc épais. En tout cas, son chapeau abrite bien. Puis du peu que je peux voir de sa couleur, il est rouge à point blancs, c'est marrant. Midi s'élance sur mon épaule, grimpant le long du tronc, encore et encore, jusqu'à ce que mon souffle se raccourcisse et que je la siffle pour lui dire de redescendre. Quinze bons mètres de haut, il est monstrueux, lui, et je jette un regard en coin à Théière en attendant sa réaction. Surtout que bon... j'y connais rien en champignons, moi. J'suis même pas sûr qu'il soit comestible, lui. J'suis marin moi, c'est les poissons que j'connais, pas les moisissures géantes.
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Rinke Venetti
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MessageSujet: Re: Hasardons-nous dans les bois.   Hasardons-nous dans les bois. EmptyDim 10 Avr - 17:59

Qu'il est bon le champignon !

Hasard & Rinke


Hasard ne répondit pas à la question de Rinke, soit parce qu'il n'en savait rien et ne pouvait donner une réponse qu'il ne possédait pas, soit parce qu'il lui tenait rigueur de l'avoir servi après qu'elle eut bu sa propre tasse. Bien que la première hypothèse fût de loin la plus probable, Rinke aimait à penser que la seconde était la bonne, qu'il ne pouvait se passer de son thé et qu'il était prêt à tuer pour quelques gouttes. Quelle vanité de sa part, le thé, le sien ou celui d'un autre, était toujours aussi addictif. Elle pouvait rêver. Et s'imaginer qu'il allait lui tenir rigueur de ce qui s'était passé. Cela la changerait agréablement du caractère étrangement plat d'Hasard. L'homme était marin, et sa personnalité avait la constance la mer par temps calme : horriblement monotone la plupart du temps, mais heureusement animé par quelques vaguelettes qui lui donnaient un peu de cachet. Ceci dit, rien de honteux à ce constat : il était bien difficile de faire preuve d'autant d'enthousiasme qu'une Rinke à la recherche de son champignon géant, n'importe qui paraissait fade en comparaison. Pendant que Hasard recevait sa tasse de thé, Rinke s'était déjà jetée au sol, appréciant la chaleur du tapis mousseux dans son dos. Puisqu'il n'y avait pas d'arbre, en toute logique, les feuilles mortes étaient absentes, ce qui n'empêchait pas la mousse de venir. Les parasites résistaient à tous les environnements, après tout. Rinke appréciait en tout cas ce moment de délassement qui lui donnait l'impression de laisser derrière elle la pesanteur de son corps et de se laisser flotter. Cette position lui donnait toujours envie de rire.
Toujours très sérieux, même pour une quête aussi débile, Hasard lui désigna un champignon qui lui paraissait convenir aux critères de la tenancière. Se relevant à moitié, Rinke tourna la tête pour observer le mastodonte. Oh, pas de doute, ce champignon était de fort belle taille, mais elle était persuadée qu'elle pourrait trouver mieux. Hasard en avait peut-être assez de leur petite escapade, car quoi de plus semblable à un champignon géant qu'un autre champignon géant ? Il pouvait être logique pour lui de présenter un spécimen qui pouvait convenir en espérant rentrer le plus tôt possible à la maison – si possible, avant le coucher du soleil, car avec Rinke, ils pouvaient être partis pour des jours entiers alors qu'ils n'étaient pas pour une aussi longue randonnée.

« Hum, je ne sais pas... minauda Rinke. Il était un petit peu petit à mon goût... oh, mais j'ai une idée. »

Se relevant tout à coup fièrement, Rinke s'épousseta par réflexe, puis alla se planter vers le champignon, les deux mains postées sur les hanches dans une attitude guerrière. Son esprit réfléchissait à toute allure, et essayait de trouver une solution concrète pour faire ce qu'elle envisageait. Elle scruta les champignons qui l'entouraient, jusqu'à faire deux fois un tour complet sur elle, puis elle se dirigea vers un endroit qui lui paraissait plus accessible et elle dit à Hasard :

« Le meilleur moyen de savoir quel est le plus grand champignon de la forêt, c'est de monter dessus et de se diriger vers celui qui dépasse. »

Rarement Rinke avait eu un raisonnement aussi logique. Comme vous devez vous en douter, il y avait un piège, qui ne tarda pas à se manifester. Toujours aussi logique, Rinke se dirigea vers un champignon à sa hauteur et commença à grimper dessus. Ce n'était guère facile, même avec sa robe de randonnée, mais elle y parvint par on ne sait quel miracle. Elle monta ensuite sur le voisin du champignon, puis sur un autre voisin, jusqu'à se retrouver approximativement à deux mètres du sol. Jusque là, tout allait bien, même si toute chute risquait de laisser des traces si jamais elle survenait. Rinke, heureusement, n'avait ni le vertige ni la peur de tomber et n'envisageait pas du toute cette fin comme un risque possible. Mais elle allait devoir bientôt revoir cette position. Plus elle montait, et plus les champignons étaient espacés l'un de l'autre, car ils prenaient beaucoup de place. Elle avait pratiquement un bond d'un mètre à faire pour se réceptionner sur le chapeau suivant. Toujours aussi courageuse, Rinke prit son élan, sauta... et manqua de tomber par terre. Elle réussit à s'accrocher au champignon suivant de toutes ses forces, mais elle avait un peu de mal à monter dessus.

« Tout... tout va bien. » signala-t-elle en essayant de cacher tous les efforts qu'elle faisait pour ne pas tomber.

Le champignon n'offrait aucune prise, c'était difficile. Rinke se sentait glisser de secondes en secondes. Foutue robe, sans elle, la tenancière était persuadée qu'elle aurait pu parvenir au sommet. En attendant, elle entamait une lente descente vers le sol. Deux mètres, moins sa propre taille, cela devait faire une quarantaine de centimètres de chute. Ce n'était pas la mer à boire, mais assez sans doute pour se fouler la cheville.
Serre les dents, Rinke, ça va faire mal.
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Sereryse Y. Balshilek
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MessageSujet: Re: Hasardons-nous dans les bois.   Hasardons-nous dans les bois. EmptyMar 12 Avr - 16:32

Hasardons-nous dans les bois

Promenons-nous dans les bois, tant que le fou n'y est pas


Un sourcil se hausse, incrédule, alors que Théière parle. Elle est bizarre, sa voix, toute sirupeuse et maniérée... peut-être qu'elle a une feuille de thé coincée dans la gorge ? Ça doit pas être très agréable... Et puis, ça a l'air de faire un truc bizarre à ses yeux, pour qu'elle trouve le champignon petit. Je le trouve grand, moi. Et puis elle compte en faire quoi ? Le couper et le ramener ? Si c'est le cas, vaut mieux qu'on en prenne un plus petit, ou je vais me faire écraser par le tronc en le coupant. Ou faire du sur place en essayant de le trainer jusqu'au cabaret. Je sais pas trop encore. Juste que Midi et moi, on vient de lancer un regard stupéfait à Théière.

Ça fait qu'empirer, parce qu'elle vient de rouvrir la bouche, et je suis presque sûr que ma mâchoire s'est décrochée en entendant ce qu'elle propose. Monter sur un champignon et aller sur le plus haut. En passant par les champignons. Elle se prend pour un singe ? Machinalement mes mains vont pour se refermer autour de sa taille, conscientes du danger, sans succès. Elle est déjà en train de grimper, dans sa robe, pendant que je la regarde comme un crétin, obligé de rester au sol pour pouvoir la réceptionner quand elle tombera. Elle est pire qu'un mousse, cette femme ! Si elles sont toutes comme ça, je veux bien comprendre pourquoi elles portent malheur à bord. Des vraies plaies. En tout cas, ça explique pourquoi Midi est une fille. Trop chiante pour être autre chose.

Mes pieds trainent dans la mousse tandis que je suis Théière qui s'en tire pas aussi mal que j'aurai pu pensé, Midi la suivant juste au cas où, nettement plus légère et habile. Elle pourra pas la récupérer si elle glisse, mais ça me rassure, de voir ma singe dorée me faire des grands signes de main pour m'assurer que tout va bien. Jusqu'à ce que la brune glisse et manque s'écraser au sol, mes bras se tendant par réflexe pour la rattraper avant que mes poings se crispent en la voyant entamer une descente incroyablement lente et frustrante. Si elle voulait voir le champignon le plus haut, elle avait qu'à demander à celui de nous deux qui sait grimper ! A moins qu'elle se prenne pour un singe ? Sauf qu'elle a un rat en daemon... Ça me donne mal à la tête, tiens, de penser à ça, et à la place je la regarde glisser toujours plus près, me plaçant sous elle en essayant de ne pas trop lever les yeux. Si elle se rend compte que je vois sous sa robe, même si je vois pas grand chose, je suis presque sûr d'avoir une scène. A moins qu'elle soit comme Lanterne, une exhibitionniste ? Elle fait peut-être ça pour que je regarde sous sa robe, alors... Du coup, je jette un coup d’œil, juste pour être sûr de pas la vexer. Nope, toujours rien à voir. Ça valait bien la peine de faire tout ces efforts...

Mon souffle se coupe lorsque Théière tombe dans mes bras, genoux flanchant pour absorber son poids avant que je la repose sur ses pieds et que je croise les bras. Temps de prendre le contrôle de la situation. On va naviguer ça comme des écueils, ça sera plus facile.

"Changement de plan. Midi va rester sur les champignons, elle nous fera signe quand elle en aura trouvé un assez grand. Vous, vous restez à terre, vous faites gaffe à vos chevilles et à vos poignets, et vous prévenez si vous avez mal quelque part. Si y'a un champignon à escalader, je le ferai. Je suis pas en robe, ça sera plus pratique. Une fois qu'on a le champignon, je le coupe, on passe des cordes autour, et faudra qu'on le traine derrière nous et qu'on déblaie un passage, selon la largeur de son chapeau. Ou alors, qu'on débite son chapeau en morceaux pour diminuer sa circonférence, et qu'on mette les morceaux dans nos sacs. Si on trouve rien avant le couchant, on reviendra demain avec plus d'hommes. Des questions ?"

Si elle en a, elle a intérêt à les poser vite, parce que je me remets en marche, Midi bondissant de champignon en champignon au-dessus de moi. Je me sens confiant, d'un coup. C'est pas plus difficile que de naviguer en pleine tempête, vraiment. Même si ce qui m'est arrivé pendant ma dernière tempête inspire pas confiance. Si ça se reproduit, qu sait où on va finir...
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Rinke Venetti
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MessageSujet: Re: Hasardons-nous dans les bois.   Hasardons-nous dans les bois. EmptyJeu 21 Avr - 22:54

Qu'il est bon le champignon !

Hasard & Rinke


Les doigts de Rinke, ne trouvant aucune prise sur le chapeau lisse du champignon, glissèrent, encore et encore, jusqu'à ce que la chute tant attendue devînt réalité. Le choc fut cependant moins rude que prévu, car un tronc de chair et d'os se trouvait juste en dessous d'elle – le torse d'Hasard, contre lequel Rinke s'écrasa sans la moindre délicatesse. Le pauvre homme, il ne doit pas avoir l'habitude de charges lourdes lancées à toute vitesse vers le sol. Il se montra fort brave, toutefois, supportant le choc avec mutisme avant de la reposer sur le sol. Pas du tout choquée par ce qu'elle venait de vivre, la tenancière se dégagea avec aisance et tourna son regard foncé vers le champignon incriminé. Elle n'en était pas au point d'accuser le champignon de sa chute, mais elle gardait une certaine rancune à son égard. Elle aurait pu proposer à Hasard de ramener celui-ci à sa place.
Celui-ci ne l'entendait pas de la même oreille. Se sentait-il inquiet à cause de son escapade malheureuse ? Rinke trouvait cela curieux, et pas forcément désagréable – du moment qu'il ne la couvait pas trop, ce qui pour l'instant restait supportable. La solution qu'il lui proposa était logique : laisser le véritable singe faire les singeries sur les champignons pour trouver le fameux champignon. Venetti acquiesça de la tête. Hasard proposait même de grimper à la place de Rinke, sous prétexte qu'il n'avait pas de robe. Au lieu de le remercier pour la sollicitude, une image de Hasard en robe lui traversa l'esprit... et fit naître un large sourire sur son visage contrarié. Elle perdit donc sa concentration pour la fin du monologue, ce qui n'était pas vraiment important, puisque cela portait sur des détails techniques qui n'intéressaient pas franchement la jeune femme – celle-ci ne réfléchirait au transport du mastodonte qu'à partir du moment où elle aurait la bête sous les yeux, tout simplement.
Hasard attendait peut-être une réponse sérieuse, mais Venetti n'était pas disposée à lui en donner une. Seul son regard et son ton étaient véritablement sérieux.

« Hasard. Tu as raison. Il te faut une robe, et vite. »

Et une robe adaptée à sa morphologie, sans quoi elle aurait échangé leurs vêtements sur le champ. Il faut dire que les loques un peu miteuses d'Hasard n'étaient pas du goût de Venetti – qui disait qu'il n'y avait pas des puces là-dedans ? Mieux valait s'en méfier.
Il ne restait plus qu'à attendre que le singe trouvât quelque chose. La patience n'était cependant pas le point fort de Rinke. Chez elle, elle trouvait toujours de quoi s'occuper, mais ici... que faire ? Les champignons n'avaient pas besoin de son attention. Hasard non plus, c'était plus l'inverse, d'ailleurs. Elle s'empressa de le rattraper, tirant sur sa manche en dépit du dégoût que celle-ci lui inspirait pour attirer son attention.

« Elle a intérêt à trouver vite fait, ta minuit, parce que maintenant, je m'ennuie un peu. Je n'ai pas l'habitude de ne rien faire pendant longtemps. Donc, à moins que tu ne trouves un moyen de m'occuper, je vais me mettre à bâiller. »

Ce que Rinke fit, bien entendu, pour illustrer ses propos. En vérité, elle n'allait pas mourir d'ennui pour si peu, mais elle espérait mettre un peu de pression à Hasard pour se dépêcher. Scier le tronc du champignon demanderait du temps, encore plus s'il le fallait le débiter, et elle tenait à être rentrée pour la tombée de la nuit.
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Sereryse Y. Balshilek
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MessageSujet: Re: Hasardons-nous dans les bois.   Hasardons-nous dans les bois. EmptyDim 1 Mai - 17:37

Hasardons-nous dans les bois

Promenons-nous dans les bois, tant que le fou n'y est pas


Une robe ? Mes yeux cillent, cherchant à comprendre. J'ai l'impression qu'elle a ignoré tout ce que je viens de dire pour à la place répondre la chose la plus absurde qui soit. A moins que ce soit un expression ? Midi ricane tandis que je me fais songeur, main grattant machinalement ma barbe que je ne me soucie plus de tailler. Une robe. Pourquoi ? Je viens de lui dire que je grimperai spécifiquement parce que je n'étais pas en robe, est-ce que c'est sa façon de dire qu'elle ne veut pas que je grimpe ? Elle trouve peut-être ça dangereux, même si elle est grimpée. C'est une femme, je ne pense pas que la logique soit son fort... mais bon, elle aurait pu le dire clairement, au lieu de parler de robe. Ou alors...

Ma tête se redresse, mains se frappant l'une l'autre tandis que je saisis enfin ce que Théière veut dire. Elle pense que nous sommes égaux, je parie, qu'une femme est l'équivalent d'un homme, c'est pour ça qu'elle veut que je mette une robe ! Sauf que... nous ne sommes pas égaux, si ? C'est une femme, et une native de l'Autre Côté, et je suis un homme, et un Amputé... quoique, si on fait le calcul, ses origines sont supérieures aux miennes, ici, et mon sexe est plus avantagé que le sien, donc ça doit nous mettre à peu près à égalité, je suppose. Je ne sais pas, pensées me saisissant de nouveau, jusqu'à ce que ma comparse ne reprenne la parole, mon daemon plus dorée que d'habitude montrant les crocs avant de lui tourner le dos, bondissant sur un autre champignon, lien s'étirant sans difficultés. On a l'habitude d'être éloignés l'un de l'autre, Midi a toujours eu tendance à se percher dans les cordages ou en haut des mâts au lieu de rester sur le pont.

"Arrête de bouder, espèce de gourde, et cherche, la nuit se rapproche. Oh, et fais gaffe, tu perds ta Poussière, va pas retourner sans prévenir au chaud."

Elle se retourne, queue s'enroulant autour de son cou et serrant, grimace déformant son visage tandis que je ris. Oui oui, j'exagère, je sais, et je lui ordonne en levant les yeux au ciel de retourner chasser le champignon, me remettant en marche au passage, certain que Théière me suivra. Elle veut son champignon après tout, et si elle s'ennuie, marcher l'occupera. Mais il faut que je trouve autre chose, quelque chose de bien, d'efficace, qui la distrait pendant que Midi bondit sur un nouveau champignon, regard rapide dans ma direction me laissant certain qu'elle en a vu un bien non loin. J'espère pour nous, alors que je tousse un instant, m'éclaircissant la gorge avant de commencer à chanter, un bon vieux chant de marin comme il y en a tant dans mon village natal.

"Ho les gars la grand voile a besoin d'nos bras
Cric crac sabot cuillère à pot
Plus y a de la voile plus on étalera
Le grand mat veut d'la route, on ira ça ira
Embraque dur cric crac, embraque bien matelot
Cric crac sabot cuillère à pot
La grand voile et nous on s'arrangera
Oh l'filin dans nos mains fait craquer la peau.
Oh l'filin dans nos mains fait craquer la peau."


Ma voix gagne en assurance et je continue de chanter, Midi jacassant en haut, probablement en train de chanter elle aussi même si je ne peux pas l'entendre. Elle bondit une dernière fois, sautant aussitôt sur le chapeau du champignon qu'elle a choisi tandis que nous approchons plus lentement, mes yeux enregistrant distraitement la Poussière dorée qui tombe lentement du pelage de mon daemon. Elle est moins solide, tandis que les particules chutent comme de la neige. Flemmarde, je parie qu'elle se sent juste mieux dans mon ventre, là où elle a aucun effort à faire, ma tête se secouant, amusée.

"Oh les gars les huniers ont besoin d'nos bras
Cric crac sabot cuillère à pot
Comme dans un lit le vent s'y couchera
Le grand mat veut d'la route on ira ça ira
Embraque dur cric crac, embraque bien matelot
Cric crac sabot cuillère à pot
Le hunier et nous on s'arrangera
Oh l'filin dans nos mains fait craquer la peau.
Oh l'filin dans nos mains fait craquer la peau."


La hachette dans ma main, poids familier avec lequel je prends un instant pour vérifier le coupant du fil avant de l'abattre une première fois sur l'épais pied. Machinalement, je continue de chanter, mots rythmant mes coups tandis que l'entaille se fait de plus en plus profonde, mon daemon bondissant du chapiteau qui nous abrite pour m'escalader, membres m'encerclant et queue se nouant autour de mon cou, comme pour m'étrangler. Mes doigts se perdent un instant dans la fourrure qui se fait de plus en plus fine, singe se pressant dans mon dos comme pour s'y glisser.

"T'as qu'à le dire si tu veux retourner dans mon ventre, idiote. Comme si j'allais te dire non."

Les mots sont murmurés, là juste pour nous, avant que je retourne à ma tâche, prenant juste un instant pour suggérer à Théière de regarder si elle trouve pas des truffes sous les pieds massifs. Si on trouve un coin à truffes ici, notre fortune est assurée ! Sauf si ils aiment pas ça, ici...
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MessageSujet: Re: Hasardons-nous dans les bois.   Hasardons-nous dans les bois. EmptyVen 6 Mai - 14:37

Qu'il est bon le champignon !

Hasard & Rinke


Pour autant que Rinke pouvait en juger, la perspective de porter une robe ne faisait ni chaud ni froid à Hasard. Il ne sautait pas de joie à cette idée, sans doute parce qu'il n'avait jamais envisagé cette possibilité et devait prendre un peu de temps pour comprendre l'opportunité qui s'offrait à lui, mais il n'avait pas nié énergiquement, un signe que Rinke savait reconnaître. Lorsqu'on ne voulait pas de quelque chose, on le faisait savoir haut et fort. Même une personne aussi secrète qu'Hasard aurait dû avoir une réaction, un spasme de dégoût lui tordant le visage ou un plissement de sourcil indiquant un froid mécontentement. Mais il n'y avait rien de tout cela : Rinke s'estimait donc victorieuse. Bientôt, elle convaincrait Hasard qu'un homme avait tout autant le droit qu'une femme de porter une robe. Les pauvres, se voir refuser un plaisir aussi simple ! La jeune femme était persuadée qu'il devait bien y avoir quelque part, sur une autre planète ou dans une autre dimension, une société où les hommes portaient des robes avec élégance. Une société où les hommes s'assumaient enfin, plutôt que de se cacher derrière une prétendue virilité qui n'était que le signe de leur faiblesse. Engoncés dans leurs lourds costumes épais, ils avaient honte de leur corps et n'osaient pas imaginer un seul instant que ce corps pouvait être beau et délicat, que les courbes plus droites de leur morphologie étaient tout aussi voluptueuses, que le renflement de leurs fesses évoquait le moelleux des coussins, que les traits anguleux de leur visage rappelaient l'innocence d'un enfant. Ces grands yeux soulignés de fins cils, ces joues piquetées d'une barbe soyeuse comme une chevelure de femme, cette bouche bien dessinée aux teintes vermeilles, ces petites oreilles que l'on pouvait recueillir dans une main, cette taille si fine qu'elle se passait de corsets... tant d'attributs masculins que Rinke parvenait d'une façon ou d'une autre à retrouver chez Hasard, mais aussi chez tous les hommes qu'elle rencontrait, et qui faisaient battre son petit cœur. Mais pas trop non plus.
Elle avait donc bon espoir de convertir Hasard à sa juste cause, si bien qu'elle ne protesta pas lorsqu'ils se lancèrent à la poursuite de Minuit... ou plutôt, qu'ils marchèrent lentement derrière elle, à la regarder s'amuser tandis qu'eux étaient bloqués sur Terre. Rinke aurait bien aimé pouvoir bénéficier de la même liberté et de la même agilité. Les conventions étaient parfois pesantes, mais moins que les lois de la physique et de la pesanteur, qui elles, ne pouvaient être impunément transgressées. Hasard semblait ne pas souffrir de cette limitation : il se satisfaisait assez de la terre et de la mer pour avoir envie d'explorer les hauteurs. Aux yeux de Rinke, cela trahissait un cruel manque d'esprit d'aventure.
La tenancière ne pouvait cependant se plaindre de son compagnon de route : il se mit à entonner un chant que Rinke ne connaissait pas, mais qu'elle trouvait très entraînant. Après avoir entendu les premières paroles, elle pensa tenir le rythme et comprendre la logique de la chanson et essaya de le suivre, mais cela ne ressemblait pas à grand chose, juste à une suite de « la la la » qui avait une vague parenté avec la chanson de Hasard. Il avait en tout cas trouvé la bonne parade pour empêcher Rinke de parler : une chanson était très efficace pour captiver son attention.
Le singe finit par désigner un champignon de taille tout à fait honorable qui surplombait bien tous ses congénères. Rinke avait un doute quant à fait qu'il s'agissait vraiment du plus grand champignon de la forêt, mais elle se tut : elle savait qu'elle aurait bien du mal à trouver une preuve pour confirmer ou infirmer cette intuition. Cela la faisait un peu rager de laisser quelqu'un d'autre qu'elle prendre une décision à sa place, surtout si cette autre personne était un daemon de poussière à appartenant à un type louche comme Hasard, mais elle n'avait pas le choix. Elle se posta contre un autre champignon et ordonna d'un ton royal :

« Cela ira, tu peux l'abattre. »

Rinke avait l'intuition que Hasard aurait de toute façon coupé son tronc même si la tenancière ne l'avait pas demandé. Mieux valait prendre les devants pour ne pas perdre la face. Hasard continuait à chanter, mais cela n'intéressait plus autant Rinke. La mélodie lui paraissait désormais un peu répétitive, et les paroles, trop étrangères à ses centres d'intérêt, ne la touchaient pas vraiment. Elle ne la dérangeait pas, cependant, du moment que Hasard continuait à mettre à terre l'élu de son cœur. Ce qui arriva à un moment, lorsque le marin se mit à parler à son daemon pour une raison que Rinke ne voulait même pas entendre.

« Eh là, feignasse, au boulot ! Le champignon ne va pas se couper tout seul ! » le rappela-t-elle à l'ordre.

N'ayant pas été habituée à faire attention à son daemon, Rinke avait bien entendu totalement oublié son Furgule, qui s'accrochait pourtant solidement à elle, réclamant un peu d'attention. Discuter avec un animal, même s'il représentait votre âme, quel intérêt ? Surtout s'il ne rendait pas utile ? Rinke n'aimait pas les rats. On les chassait à coup de balais pour les empêcher de prendre racine dans votre foyer. Pourquoi donc avait-elle été affublée d'un tel daemon ? Furgule n'était même pas mignon, avec ses petits yeux que l'on devinait rouges comme le sang. On le sentait prêt à vous mordre à la moindre seconde d'inattention. Pas de doute, le Furgule avait l'air mauvais, qu'il n'attende pas qu'elle, la sublime et splendide et bien sûr très maline Venetti l'accepte à ses côtés. Il ne l'avait pas mérité.
Ceci dit, elle devait reconnaître que Minuit et Hasard faisaient un très bon duo... mais Minuit avait plus d'intérêt qu'un rat. Rinke pesta intérieurement, croisant les bras contre sa poitrine dans une posture boudeuse. Ce n'était jamais à elle qu'arrivaient les choses intéressantes. À cet instant, elle aurait été prête à arracher la hache de Hasard pour effectuer le sale boulot elle-même. La fierté la retint – un chef laissait les autres travailler pour lui. L'idée que la hache puisse être trop lourde pour elle ? Mais d'où tenez-vous une idée pareille ? Ce n'était pas du tout pour cette raison que Venetti laissait Hasard travailler, voyons.
À force de s'attaquer au tronc, le champignon céda, et s'écrasa contre le sol. Le chapeau rebondit un peu, accompagné d'un son un peu spongieux – c'est drôle, on n'avait pas assez souvent l'occasion d'entendre le bruit d'un champignon qui tombe, et pourtant, c'est une expérience à vivre. Rinke laissa retomber la poussière soulevée par la chute, pour éviter de se la prendre dans les poumons. Une fois que ce fut fait, elle inspecta le spécimen. Il ne semblait pas avoir été trop cabossé par la chute, grand merci. Il avait une couleur verte qui ne lui plaisait pas vraiment : les champignons se devaient d'être parés de tons automnaux pour paraître vraiment appétissant. Il valait mieux éviter les tâches également, qui rappelaient les tâches de vieillesse que Rinke craignait de voir apparaître sur ses bras tous les jours. Ses jolis sourcils se froncèrent, en une mimique de mécontentement... non, attendez, elle était vraiment contrariée.

« Est-ce qu'il est comestible, au moins ? » demanda-t-elle d'un ton soupçonneux.

Question qu'elle avait oublié de poser lorsqu'ils avaient choisi leur champignon, et par laquelle il aurait sans doute fallu commencer. Rinke se rémémorait à présent l'histoire de personnes décédées après avoir mangé une espèce vénéneuse... à moins que ce ne fut venimeux ? Ou venimaux ? Flûte qu'est-ce qu'on disait déjà ? Bref. Ils étaient morts, et ça, Rinke n'avait pas du tout envie que ça lui arrive, elle avait encore de belles années, tant de choses à vivre. Un champignon n'aurait pas raison d'elle.
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Sereryse Y. Balshilek
Sereryse Y. Balshilek

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MessageSujet: Re: Hasardons-nous dans les bois.   Hasardons-nous dans les bois. EmptyMar 24 Mai - 15:09

Hasardons-nous dans les bois

Promenons-nous dans les bois, tant que le fou n'y est pas


Apparemment, Théière n'est pas très intéressée par les truffes et ne se soucie que de son champignon, rappel à l'ordre sec résonnant lorsque je prends un instant pour mon âme. Il est inutile, mais bon... Mes épaules se haussent tandis que je coupe et coupe et coupe, hache retombant rythmiquement, épais pied tremblant à mesure que je le heurte, jusqu'à ce qu'enfin il ne cède et ne tombe, seuls mes réflexes m'empêchant de finir écrasé sous lui, os broyés en une poussière aussi fine que celle qui anime Midi ou que celle qui emplit l'air autour de nous, soulevée par la chute de la moisissure géante. Je tousse tandis que Midi sème un peu de Poussière en un éternuement muet, pelage doré de plus en plus clairsemé, comme celui d'une peluche miteuse.

La poussière retombe, laissant voir le chapeau vert et les lamelles d'un blanc verdâtre, tandis que mon nez se fronce, tentant d'identifier l'odeur qui émane de la chair. On dirait une épice, une de celles qu'on met dans le pain d'épices que Midi adore, et je me creuse la tête et renifle de plus belle avant de me rapprocher encore, doigts de ma singe s'enfonçant dans mon crâne sans me causer la moindre douleur. Je peux les sentir, fins et manquant de consistance, comme si elle semait sa Poussière, et je suppose qu'elle le fait exprès. La connaissant, elle doit préférer être dans mon ventre en dépit de l'étroitesse et de la douleur qu'elle me cause parfois. Elle n'a pas à faire d'efforts, quand elle est dans mon ventre, et le fait de ne pas pouvoir réellement parler devient un détail quand elle peut si aisément me transmettre son insatisfaction d'une morsure dans l'estomac ou d'un coup de pied dans la rate. Elle ne peut pas le faire ici, et ses griffes s'enfoncent dans mon cou tandis que je ramasse un petit morceau de chair verte tombée au sol et l'époussette, notant distraitement les tâches translucides qui le couvrent. Pas très appétissant. Mais l'odeur de l'épice emplit mon nez, et je mords dans la chair sans prudence, goût envahissant mon palais identifié bien plus facilement que je n'avais identifié son odeur. C'est bon, et je me tourne vers Théière, sourire aux lèvres.

"C'est marrant, il a goût d'anis ! Pas mauvais, franchement, c'est pas commun au moins comme goût... Vous devriez même pouvoir tenter d'en faire des pâtisseries, si vous voulez."

A moins que je ne meurs sur le chemin du retour, évidemment. Pas que je pense que ça se produise, le champignon avait trop bon gout pour être mauvais, mais bon, on sait jamais, et je sifflote joyeusement tandis que je harnache le mastodonte de sorte à pouvoir le trainer derrière nous, veillant à faire en sorte que le chapeau ne risque pas de s'abîmer. C'est long et compliqué, et je jure plus d'une fois à mi-voix, oubliant la présence d'une dame non loin de moi alors que je me presse pour échapper aux ombres qui grandissent autour de nous. Le couchant se rapproche, et il serait temps de rentrer. Mes muscles se bandent sous ma peau tandis que je me mets en marche, Midi se pressant davantage encore contre moi, sa Poussière s'insinuant contre ma Peau à mesure qu'elle se délite, manquant me faire éternuer en un mouvement réflexe. Le champignon est lourd tandis que je le traine, mais je parviens à avancer en dépit de tout, ravi tandis que je constate que le chemin est assez lourd pour qu'il puisse passer sans s'abîmer. C'est Théière qui va être contente !

Je commence à chanter tandis que je tire, rythme m'aidant tandis que la sortie de la forêt approche lentement, mousse, feuilles et humus laissant la place à l'épaisse herbe des plaines et la couleur rougeoyante du soleil au couchant, les rayons dorés comme la Poussière de Midi qui finit par céder et retourner dans mon ventre, douleur me coupant le souffle un instant lorsque sa Poussière m'entoure avant de se dissiper dans les airs. Mon allure se fait plus rapide, champignon trainant derrière moi jusqu'à ce que je l'abandonne devant le cabaret de Théière, m'excusant rapidement avant de m'enfuir en direction de la Table du Thé. Je peux sentir Midi recommencer à tourner en tout sens dans mon ventre, griffes et dents s'y enfonçant sans hésitation, et une théière ou trois me semblent soudain immensément attrayantes.
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Rinke Venetti
Rinke Venetti

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MessageSujet: Re: Hasardons-nous dans les bois.   Hasardons-nous dans les bois. EmptyDim 29 Mai - 11:04

Qu'il est bon le champignon !

Hasard & Rinke


Jamais de la vie, Rinke n'aurait osé s'approcher de ce champignon pour y goûter. L'étroitesse de son cerveau ne signifiait pas qu'elle était dénuée de tout instinct de survie, bien au contraire. Elle était courageuse, comme elle l'avait prouvé en se baladant de champignon en champignon tout à l'heure, mais alors que le doute l'assaillait quant à sa trouvaille, elle se faisait hésitante et peureuse. Bien sûr, Rinke aurait dû penser plus tôt à ce genre de détail qui n'en était pas un. Elle se sentait stupide, vraiment idiote, et se demandait comment vérifier la comestibilité du mastodonte sans avoir à l'ingurgiter à l'aveugle. Elle fut donc tout à fait soulagée – mais pas totalement – de voir Hasard s'avancer vers le champignon au péril de sa vie... et le mordre à pleine dents. L'instant était fatidique, Rinke retint sous souffle, attendant de voir si son compagnon de voyage allait s'écrouler à ses pieds raide mort. S'il tombait, elle n'aurait pas besoin de ramener le champignon, bien sûr, mais elle se voyait mal expliquer aux gens du village comment Hasard Tardigram avait trouvé la mort. Par sa faute. Elle serait considérée comme un criminelle, c'est sûr, et plus personne ne voudrait manger dans son cabaret. Le cauchemar. Si personne ne l'avait vu partir avec elle, peut-être Rinke pourrait-elle cacher le corps et faire semblant de ne pas l'avoir vu ? Et au pire, affirmer qu'ils s'étaient séparés à l'entrée de la forêt, et qu'elle n'avait pas réussi à le retrouver ? Mais si quelqu'un trouvait ses traces et prouvait que ce n'était pas le cas ? Que pouvait-elle faire ?
Ou alors, le champignon n'était pas du tout vénéneux, et Hasard se retournait vers elle parce qu'il était en parfaite santé. Il affirma que le champignon avait un goût anisé, une information que Rinke jugea intéressante, mais moins que de savoir s'il allait se mettre à convulser dans les secondes à venir. La façon dont elle le regardait montrait d'ailleurs assez bien son scepticisme. Alors, mort ou pas mort ? Hasard préparait le champignon pour le chemin du retour sans avoir l'air d'être infecté, ce qui était plus bon signe. Mais au cas où, elle devrait tout de même lui rendre visite le lendemain pour s'assurer qu'il ne souffrait pas d'hallucinations ou qu'il n'avait pas rendu son petit-déjeuner. Elle verrait à ce moment-là. Venetti s'autorisa à se détendre, puisqu'elle n'aurait rien à faire. Peut-être pouvait-elle s'amuser à grimper de champignon en champignon pour le chemin du retour ? Non, c'était une mauvaise idée. Elle avait déjà failli tomber, Hasard risquait de s'énerver. En plus, ce n'était pas une activité pour une femme de son âge. Elle n'était plus une gamine, malheureusement, même si elle se comportait souvent comme telle.
Tout ce que Rinke eut à faire pendant que Hasard traînait gaiement le champignon vers le village, ce fut de marcher derrière lui et de profiter du paysage. Une occupation un peu triste pour une personne de sa trempe, mais passons. Il fallait être rentrer avant la tombée de la nuit, pas d'enfantillages. Elle prit donc sur elle pour lui emboîter le pas sans faire de bruit.
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