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 Orpheo Tholath

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MessageSujet: Orpheo Tholath   Orpheo Tholath EmptyDim 31 Jan - 22:51


Orpheo Tholath


Toute beauté n'est qu'une attente comblée après laquelle la seule mort est désirable



NOM ❧ Tholath PRÉNOMS ❧ Orpheo SURNOM(S) ❧ Sa fiancée le surnommait "Phéo". ÂGE ❧ 28 ans EN CE MOMENT JE SUIS A ❧ Balgram ORIENTATION SEXUELLE ❧ Hétéo par défaut STATUT CIVIL ❧ Célibataire aigri CLASSE SOCIALE ❧ Bourgeoisie aisée MÉTIER ❧ Professeur de physiqueGROUPE ❧ Rouage SOSIE ❧ Jensen Ackles

Caractère

à première vue, Orpheo est un homme ennuyeux à mourir. Un fils aîné de bonne famille, allant sans se presser sur la trentaine, confortablement confit dans sa petite vie qui débute, cramponné à un poste de professeur, arborant sans cesse un masque de rigueur, de courtoisie vaguement insolente et de bienséance compassée qui ennuient même les grand-mères pourtant si disposées à traquer les défauts et les vices chez les jeunes gens. Il ne lui manque que la bedaine et la calvitie pour achever le tableau. Regardez bien : il n'y a rien qui dépasse ou presque, ni dans sa mise proprette d'enseignant encore jeunot, ni dans ses costumes noirs de veuf prématuré qu'il peine encore à quitter, ni dans ses manières un peu raides empreintes de cette froideur un peu lointaine qui sied aux intellectuels retirés du monde.

Rien à dire, donc, passez chemin, allez voir ailleurs s'il y a quelque chose digne d'intérêt. Orpheo ne réclame que cela, en vérité : il fait le mort pour se faire oublier et que personne n'aille fouiner dans ses petits secrets, ni même savoir ce qu'il est vraiment. Pourtant, si on gratte un peu ce vernis trop lisse, on débusque comme un soupçon de soufre. Derrière les portes closes, dans les vapeurs des fumoirs, dans la pénombre d'un soir feutré où l'alcool coule un peu trop, cela se fissure, se craquelle, et on croit pouvoir saisir un autre homme. C'est subtil, il faut bien le connaître pour comprendre. Le sourire se fait un rien plus acerbe, la noirceur afflue, et ce grand homme très digne semble se défaire de son inertie trop fade. On lui trouverait des airs de chats, quand il ricane du monde qui l'entoure et se laisse aller dans une gorgée de brandy à laisser filtrer une ou deux boutades cruelles. Un grand chat noir et des yeux pleins de poisons, de ce vert olivâtre qui hésite et se noie dans l'ocre, l'or, le fauve. Incertains et trompeurs, ces yeux-là. Tout comme lui.

C'est un incurable solitaire, pour commencer : il n'aime ni la compagnie des autres, ni leurs bavardages. Il préfère le silence de son bureau, des bibliothèques et rester en tête-à-tête avec sa table de travail parce que le travail, il n'a que ça : seule échappatoire, seule passion autorisée, seule excentricité permise, seule chose qui lui permette un peu de respirer et de dissimuler au reste du monde ce qui lui reste de personnalité et de passions. C'est un acharné, en vérité : têtu, voire un peu borné, on ne lui fait pas facilement passer une idée quand elle est ancrée dans sa tête, et des années de lavage de cerveau parental n'ont servi qu'à le convaincre du bien-fondé de sa démarche qui visait avant tout à garder hors de portée tout ce qui lui appartient réellement, tout ce qu'il est. Orpheo est de ces gens à qui il ne manquerait qu'une étincelle d'audace pour mener double vie, pour le meilleur et surtout pour le pire.

C'est un homme d'une intelligence rare, d'une sensibilité et d'une curiosité extrême envers tout ce qui l'entoure. C'est un de ces esprits qui ne cesse jamais de s'agiter, qui veut tout faire, tout comprendre, tout essayer, qui ne vit que pour la science, pour la connaissance, pour le décryptage minutieux de tout ce qui constitue le monde. Mais hélas, cela n'a jamais été vraiment compatible avec l'existence bien rangée d'une famille respectable. Alors, Orpheo a appris le secret et c'est sans doute cela qui le caractérise, au-delà de sa personnalité moribonde. Il se cache. Il est passé maître dans l'art de dissimuler ses émotions, ses pensées, tout, tout hors d'atteinte d'un monde qui, de toute manière, ne le comprendrait pas. C'est donc un menteur de toute première force, et il n'a aucun scrupule à ne jamais faire preuve de la moindre franchise, voire à se montrer d'un cynisme vaguement détaché en toutes circonstances, parce que c'est le comportement qui semble aller avec son statut. Il s'autorise même quelques pointes d'une ironie élégante et d'un humour parfois acide qui font rire les vieilles dames et pouffer les jeunes filles, ce qui lui donne juste ce qu'il faut de charme pour ne pas le faire passer pour totalement insipide.

On serait surpris de savoir ce à quoi il s'adonne, quand il est certain que personne n'est là pour épier : s'il fait passer l'entomologie et la botanique pour d'inoffensifs passe-temps d'intellectuel, c'est en réalité un faible reflet de l'intérêt qu'il porte à tout ce qui l'entoure. Il dessine, beaucoup, tout ce qui lui passe à portée des yeux, et il consigne toutes ses observations dans une foule de petits carnets qu'il entrepose, sous des noms rébarbatifs, dans les casiers de son bureau qu'il ferme soigneusement à tous, sous prétexte de garder hors d'atteinte des brevets et des découvertes quelconques. Orpheo sait combien on méprise les artistes, mais il ne peut s'empêcher d'admirer le monde pour ce qu'il a de plaisant à l'œil, de passionnant et de mystérieux, sans qu'il n'y ait besoin que cela soit utile. Il aime les choses infimes et belles, le fragile, l'éphémère. Il écrit, souvent, des pages et des pages d'une écriture serrée et nerveuse qui trahit la délivrance que ce peut être de se livrer un peu, de tout laisser s'écouler au fil d'une plume rageuse et tourmentée. Il écrit, il dessine, il évacue et il se défait de ses fardeaux, ses pensées, ses passions, il se vide peu à peu, comme on vidange une âme trop pleine, comme on tire l'eau croupie d'un vieux puits. Il exorcise le souvenir, la mémoire, la souffrance, il conjure les fantômes de la mémoire pour mieux les chasser, quand au milieu d'une nuit sans sommeil il jette des proses et des sonnets qui répètent inlassablement le nom de sa Ieva.

Si l'on cherche, si l'on creuse, encore, encore plus profond, il n'y a plus que l'ombre. La solitude froide d'une vie coulée dans un moule de bienséance sévère et d'utilitarisme forcené, une foule d'espoirs fanés, et la certitude de ne jamais avoir eu la vie qu'il souhaitait dans le monde dont il rêvait. La douleur le rend aigri, dur, renfermé ; elle n'en fait pas un mauvais homme, mais dans ses colères, dans ses froideurs, dans ses cruautés et ses péchés, c'est toujours la souffrance qui laisse sa marque. Il se sait condamné, à présent : il n'y aura plus de lumière dans l'obscurité, plus de main secourable tendue pour le soutenir, plus de bouffée d'air frais dans cette prison qui se refermera sur lui jusqu'à tuer dans l’œuf tout ce qu'il est. Orpheo se regarde mourir depuis trois ans, à son tour : il regarde périr les idées, les poèmes, les dessins, les rêves d'enfants, les ailes de papillons et les fleurs qui sèchent entre les pages de ses livres. Tout s'en va. Un jour, il ne restera plus rien de tout cela.

 
Questions

CE QUE JE PENSE DE LA POUSSIÈRE ❧ C'est de ces choses qui fascinent Orpheo. Il cache cela, et en public il confesserait une complète ignorance, hormis ce que l'on en dit ordinairement. Il ne la pense pas mauvaise, pas plus que ne l'est la vapeur : c'est une force comme une autre, pour ce qu'il en comprend, mais ce qu'il voudrait plus que tout au monde, c'est la voir : il connaît les rumeurs, les récits, plus ou moins véridiques, les contes qu'on en fait, mais ce qu'il veut, c'est vivre cela, lui aussi. Sans doute que cela lui est nécessaire, comme une façon d'assouvir sa soif d'absolu, une sorte de quête dans laquelle il cherche la contemplation de quelque chose qui le dépasse et le transcende. À défaut de mystère, à défaut de mystique, voilà sa foi, cet élan viscéral qui ramène toujours la créature à l'adoration de son créateur.
CE QUE JE PENSE DE L'AUTRE COTE ❧ Un jour, l'idée l'a traversé : et s'il commettait un délit quelconque, juste assez pour écoper de quelques heures de l'autre côté ? Juste pour voir. Juste pour savoir comment y est le ciel, comment y est le monde, ce qui s'y trouve, quelles gens y vivent... Mais la hardiesse ne compte pas vraiment au nombre de ses qualités et il n'est jamais allé au bout de son entreprise. Il est toujours follement curieux de cet univers qui n'est pas le sien, et il cherche sans cesse à en savoir plus, comme s'il croyait pouvoir y déceler comme un espoir, celui de la possibilité irréelle d'avoir un monde à portée de main où il aurait pu naître, et vivre à son aise.
CE QUE JE PENSE DES AMPUTES ❧ Comme toutes choses, ils sont fascinants. Comment peut-on vivre sans une partie de son âme ? Lui qui se sent déjà mort à l'intérieur, privé de ce qu'il est, il a déjà une petite idée de la chose et en secret, il compatit à leur sort parce qu'il croit savoir ce que cela peut faire. Il ne montre évidemment jamais son intérêt, mais dès qu'il a l'occasion, il ne manque jamais de les presser de questions au sujet de leur séjour. Peut-être les envie-t-il, en secret : Phalaena n'est rien d'autre que la sinistre image de tout ce qu'il a eu de plus sombre. Se défaire de lui, ne serait-ce pas délester son âme d'un peu de sa noirceur ?  lignes.



NOM DU DAEMON ❧ Phalaena APPARENCE ❧ Phalaena est un Grand Paon de Nuit (Saturnia pyri) femelle à dominante gris-bleu, reconnaissable à ses quatre ocelles noirs et orangés qui marquent ses ailes. L'extrémité de celles-ci est marbrée de larges bordures beige et fauves. Souvent, comme une sorte d'écusson un peu sinistre, le daemon se pose sur la pochette de son veston et y demeure accroché tout le jour durant.  QUAND S'EST-IL FIXE ❧ Vers l'âge de quinze ans POURQUOI CETTE FORME ❧ Orpheo a toujours été fasciné par les insectes, et particulièrement les papillons. Des choses si petites qui volent si bien, avec une économie de moyens remarquable et en même temps une complexité subtile qui défie l'entendement, voilà qui avait de quoi fasciner sa petite tête d'intellectuel. Sans doute est-ce parce que Phalaena se changeait souvent en petite bête volante pour que Orpheo puisse en décortiquer les façons de se déplacer et l'anatomie qu'à force de l'habitude, cela s'est fixé ainsi.

Il y a aussi une autre raison, plus profonde : ce papillon de nuit aux ailes immenses et duveteuses a toujours exercé un attrait morbide sur le jeune homme, qui y a vu comme un reflet de lui-même dans l'immobilité, dans les masques et les faux semblants de cette petite chose qui se camoufle si aisément, qui joue des apparences pour se protéger et pour garder par-devers lui, secrète, une certaine vulnérabilité. Feindre la menace, la force, écarter les autres pour rester en paix, voilà qui était une image fidèle, une semblance parfaite de ce qu'il était au fond de lui.

Enfin, le choix s'est porté sur cette race de papillon parce que le dimorphisme sexuel de cette espèce est assez faible pour satisfaire Phalaena qui ne s'est jamais défini comme un daemon féminin. On s'étonnerait de les entendre, en privé, et de constater que de fait, ils usent toujours de pronoms masculins ou neutres, qu'ils ont eux-mêmes inventés à cette fin.  S'IL DEVAIT CHANGER D'APPARENCE ❧ Sans doute un autre papillon, l'un de ceux avec une tête de mort, peut-être.

Caractère

Phalaena parle peu et observe beaucoup. En public, personne ou presque n'entendra sa voix ; tout au plus pourra-t-on saisir une pique acerbe, ou plus souvent juste un filet de voix qui s'élève et qu'on saisit à peine. Phalaena se tait, le plus souvent. C'est une âme obscure, une âme profonde comme un gouffre, un reflet déformé, sans la lumière, sans les apparences, sans tout ce qu'Orpheo a bâti pour être ce qu'on attendait de lui. Si on veut vraiment savoir qui il est, profondément, intimement, on a plus de chances de l'apprendre du daemon que de son alter ego, si seulement le papillon n'était généralement d'un mutisme absolu en présence d'étrangers.

C'est une âme profonde et tranquille, vertigineuse dans sa mélancolie, comme un plongeon vertigineux dans les noirceurs du cœur endeuillé. L'aigreur est piquante, l'indulgence absente. Il a le cynisme détaché de quelqu'un qui n'a jamais eu la vie qu'il souhaitait et il porte généralement sur le monde un regard dénué de toute illusion et de toute bienveillance. La petite voix qui chuchote dans le noir que tout est vain, c'est lui, la face obscure, le ténébreux, le veuf, l'inconsolé jamais revenu des Enfers et qui n'aurait de sa vie touché une lyre. Pourtant, Phalaena n'a rien de mauvais, comme Orpheo : il est simplement la triste résultante d'une vie sans amour, ou d'un amour venu trop tard et trop vite arraché.
 

Anecdotes

❧ Orpheo assiste régulièrement aux cours de ses collègues, dès que cela concerne l'entomologie ou la botanique. ❧ Durant son temps libre, Orpheo collectionne les insectes rares, les papillons, les orchidées et les fleurs exotiques vénéneuses. ❧ C'est un as du vol : il s'amuse souvent à dérober de petits objets qu'il trouve jolis et les garde dans les double-fonds de ses tiroirs ❧ Toxicomane patenté, il consomme régulièrement de l'opium pour apaiser ses crises d'anxiété et l'aider à dormir (officiellement) et a un net penchant pour les absinthes et les liqueurs au haschich. ❧ Depuis ses dix-sept ans, il publie de temps à autre, de façon anonyme, des recueils de poèmes, de dessins ou de divagations ésotériques sur le deuil, l'art, la symbolique des choses... ❧ Depuis l'accident de Ievgenia, il a une peur panique du feu. ❧ Paradoxalement, c'est un gros fumeur, mais il considère comme un combat quotidien le simple fait d'approcher une flamme de son visage. ❧ On le verra rarement quitter ses gants qui cachent les cicatrices laissées par l'accident de Ievgenia. ❧ Il est passionné par les anciens mythes, les légendes, les vieilles religions et cherche souvent à se procurer des opuscules à ce sujet. ❧ Certaines choses, comme les feux de grande ampleur, l'odeur de la cendre et du métal brûlé ou les bruits d'explosions sont capables de lui faire revivre l'événement traumatique de la mort de Ievgenia.




Bonjour ! Moi c'est Pha. J'ai 25 ans et je vis à Poityeah. J'ai trouvé le forum via Emeline et je le trouve vachtement chouette, ça fait tout drôle de revenir dans l'univers de la Croisée des Mondes qui a éééénormément marqué mon enfance et que du coup je compte relire à cause de vous bande de gens ! Pour finir je dirai : coin coin.

LES BOTTINS:



   

    

Ma vie, mon histoire


A l'impossible je suis tenu
Que croyez-vous trouver en fouillant le passé d'une personne aussi insipide ? Quand on cherche l'enfance d'Orpheo, on ne trouverait guère que le souvenir de longues journées pluvieuses sur les bancs de l'école, l'odeur de la craie et des uniformes neufs, le claquement des semelles sur les parquets cirés de ces instituts privés où la bourgeoisie fortunée enferme ses rejetons pour les momifier avant l'âge et les plonger dans un bain de naphtaline qui fera mourir bien tôt toute la fantaisie du jeune âge.

Orpheo est un fils aîné, mais pas n'importe lequel : un Tholath. Et si l'on naît affublé de cet encombrant patronyme et de tout ce qu'il présuppose d'ascendance prestigieuse et d'attentes sociales, on a fort intérêt à avoir les épaules solides. C'est pour cela qu'Orpheo n'a jamais pu être autre chose que le petit héritier, le fils de son père, juste une figure souriante et bien sage, la raie sur le côté, les souliers cirés, pas un seul faux pli dans son veston, fut-il rempli de cailloux aux formes étranges, de feuilles et de brins d'herbe glanés ça et là. Depuis tout petit, on lui a fait la leçon : tiens-toi droit, sois sage, ne fais pas de bruit. Rend tes parents fiers, sois digne de ta famille, pas un pas de travers, pas un saut de côté, non, mon fils, cela n'est pas digne de toi.

Digne. C'est un mot qu'Orpheo abhorre pour l'avoir toujours vécu comme un mètre étalon à l'aune duquel chacune de ses actions était jugée, jusqu'à la plus infime. Alors, très vite, il a appris à tout cacher, tout dissimuler, à feindre, à feinter, à tromper. Son esprit toujours en éveil, son attention vive, sa curiosité, il les a canalisées pour exceller suffisamment dans les domaines de son choix pour qu'on le laisse en paix sur d'autres, et qu'il puisse à loisir laisser s'épanouir son jardin secret. Sans doute était-il précoce, ce petit qui a très vite assimilé une chose primordiale : il y avait dès la naissance, dès les premiers mots, les premiers pas, une irrémédiable distance entre sa personnalité, ses aspirations, son mode de pensée, et le monde qui l'entourait. C'était une âme d'artiste dans un monde de rouages et de science, dans un univers qui ne concevait les choses que pour leur utilité dans une société bien rangée où rien ne dépassait. La chose n'aurait pas été bien grave, elle aurait sans doute été plus supportable, s'il n'en avait pas été conscient à ce point et aussi jeune. Dès lors, la fracture fut consommée et Orpheo se retrouva à observer sa propre existence comme s'il se tenait sur une autre rive que le reste de ce qui l'entourait.

Alors, par la force des choses, c'est la solitude qui l'a marqué, dès l'enfance : l'isolement à cause de ce qu'il était, mais aussi parce qu'il était toujours un peu étrange, un peu froid, un peu figé. Il a vite compris comment se conformer aux attentes des adultes, et il a fait de son mieux, toujours, pour réussir l'impossible auquel il était tenu par sa naissance. Triste, oui, mais seulement en apparence, car en grandissant Orpheo a laissé libre cours à ses rêves et ses espoirs, il a créé, créé encore, dessiné mille papillons enfermés là où personne ne pourrait rien trouver, écrit mille poèmes, dessiné, peint, modelé, conçu des machines et des appareils à voler, étudié le vol des abeilles et la formation des fleurs, jusqu'à ce que la vigilance de la domesticité surprenne les fantaisies du garçon.

L'affaire vint aux oreilles du père, qui fustigea vertement Orpheo pour tout cela : broutilles ! Foutaises ! Il n'y eut pas de mots assez durs, pas de paroles assez assassines pour exprimer le mépris de Harvald pour ces fantaisies stupides. Les remontrances furent homériques, et sans doute qu'elles scellèrent pour toujours quelque chose, dans le cœur d'Orpheo. Il se rendit compte alors que tout l'amour que ses parents avaient pour lui n'était pas destiné à ce qu'il était, réellement, profondément, mais à ce personnage de marionnette docile qu'il jouait à longueur de temps.

Il apprit, et retint la leçon : personne ne l'aimerait jamais pour ce qu'il était. Qu'à cela ne tienne ! Le monde n'en saurait rien. Il ne renonça pas à ses passions, car il était aussi entêté que son père, mais hélas bien trop libre dans sa tête, bien trop à l'étroit dans un monde étriqué pour se satisfaire des seuls horizons fades qu'on lui offrait. Il lui fallait plus, tellement plus ! Le garçon apprit à se cacher, plus prudemment encore qu'auparavant, à mener plusieurs vies, jusqu'à l'épuisement. Ses journées pleines à craquer s'étiraient dans la nuit à la lueur d'une chandelle quand il dessinait, et il mettait à profit chaque minute de libre pour s'adonner à ce que le reste du monde considérait comme des penchants coupables.

Était-ce sa faute, si l'on avait décidé de ne voir que l'aspect utile des choses et non leur fascinante beauté intrinsèque ? Rien ne filtra, cependant. Personne ne fut au courant, jamais. La façade était solide, et Orpheo était doté de ces caractères d'une patience rare qui savaient filer doux pour mieux s'épanouir quand tout le monde avait le dos tourné. La filouterie lui était passée dans le sang aussi sûrement qu'il avait appris à respirer et se mouvoir, le mensonge comme une seconde peau, jusqu'au jour où il pourrait enfin être libre.

Car il n'a rêvé que de cela, ardemment, jusqu'à ce que l'adolescence et ses tracas sonnent le glas de ces beaux espoirs. Franchissant les étapes d'un cursus brillant, Orpheo s'aperçut que le monde des adultes, à l'orée duquel il se tenait, n'avait rien de plus plaisant que celui de l'enfance. Il y aurait toujours des yeux pour épier, des bouches pour dire, des fureteurs, des curieux, et l'opinion publique qui couvrait d'opprobre ceux qui sortaient du droit chemin. Orpheo avait le monde en horreur, n'avait que mépris pour ses semblables, ceux qui étaient vraiment comme lui.

Le travail et la science virent en salvation : il trouva là de quoi s'abîmer l'esprit, tout en ayant toute permission pour s'y perdre à n'en plus dormir. On louait cela, et il prit goût à ce qui n'avait été qu'un passe-temps de plus. L'étude de la physique et du fonctionnement du monde, réduit à des séries de chiffres, de calculs et d'équations satisfaisait sa soif de comprendre et d'admirer les beautés abstraites de la mécanique secrète des choses. Faire voler un zeppelin, d'accord, mais savoir comment, par quels principes, et pouvoir reproduire cela, c'était merveille à ses yeux.

C'est à cette époque-là que Phalaena trouva sa forme définitive. Le daemon silencieux venait clore du baiser poudré de ses ailes tout le secret enclos en dedans, l'âme cynique, amère et tourmentée du jeune étudiant qui eut son lot de perditions adolescentes qu'on permit de bonne grâce à cet aîné travailleur. Après tout, c'était à cet âge qu'on apprenait la vie, et le père, sans doute mû par une bienveillance faussée par la vision qu'il avait de son fils, le laissa s'abîmer quelques fois dans l'alcool et lutiner quelques demoiselles, sans que cela n'aille guère plus loin, bien évidemment. Même dans les frasques de la jeunesse, Orpheo garda le train des apparences, sans excès, sans fantaisies, et ne fit rien d'autre que ce qu'on attendait de lui. Il n'était pas exempt de vices, pourtant. Sans doute avait-il déjà, pour la noirceur et l'intensité des liqueurs opiacées les plus délétères un amour grandissant pour ce que ces substances lui faisaient miroiter de paradis artificiels où son esprit était libre de s'épanouir sans limites.

Une fois ses études terminées, Orpheo sortit diplômé de son école et travailla un temps comme physicien au service de quelques entreprises qui construisaient des aéronefs. On loua son efficacité, sa sobriété, sa discrétion, jusqu'à ce que son père décide qu'il serait plus approprié pour un jeune homme de bonne famille d'embrasser une carrière universitaire où il ne risquait pas de se salir les mains et encore moins de côtoyer le bas peuple. Orpheo obéit comme il l'avait toujours fait, et accepta le poste d'enseignant qu'on lui proposait, car cela avait l'avantage de lui fournir le temps et les moyens nécessaires pour ce qu'il préférait : la recherche. Chercher, étudier, comprendre, dans la solitude monacale de son bureau ou des bibliothèques, voilà quelque chose qui lui plaisait follement, et il se saisit de cette chance, comme une échappatoire, pour se libérer un peu, se ménager un recoin où s'adonner pleinement à ce qu'il aimait.

C'est à cette époque-là que Ievgenia entra dans sa vie. Elle était la sœur d'un de ses collègues de l'université, de ces vagues amis qu'il côtoyait simplement parce qu'il n'avait pas d'autre choix ; sa conversation vive et son esprit fantaisistes attirèrent vite Orpheo près d'elle, d'autant qu'elle avait de ces caractères piquants propres à attirer l'intérêt d'un homme aussi noyé dans l'ennui et la morosité. Au début cependant, le jeune professeur la courtisa sans enthousiasme, parce qu'encore une fois, il avait ce don rare de comprendre très vite ce qu'on attendait de lui. C'était ainsi que cela fonctionnait, non ? Mais sans y prendre gare, il en était déjà tombé amoureux, peut-être même aux premières paroles échangées, parce qu'elle était de ces personnes qui semblent être un reflet fidèle de ce qu'on aurait voulu être, si la vie n'avait pas été ainsi. En vérité, il en fut follement épris.

Ievgenia arrangea de son côté les fiançailles, et bien vite, les deux jeunes gens purent échanger leurs vœux en prévision d'un mariage qui allait arriver d'ici un ou deux ans, sans doute, le temps que les familles se mettent d'accord sur les conditions et que l'on prépare les futurs époux à leur vie conjugale. On ne mariait pas l'aîné d'un Tholath sans un peu de décorum, qui plus était !

Ce furent sans doute les seuls véritables moments heureux que Orpheo partagea avec quelqu'un d'autre que lui-même ou son daemon. Elle était comme lui, curieuse de tout, vive, passionnée, et elle fut sans doute la seule à qui il fit part de ses secrets. La seule oreille qui se tendit pour recueillir la précieuse écume de ses rêves et de ses écrits, ce fut celle de Ievgenia, sa Ieva. Il y avait une connivence sans pareille entre ces deux-là, qui laissait présager une vie conjugale aussi heureuse que remplie d'une descendance nombreuse si l'on en jugeait par l'empressement fiévreux qui les réunissait souvent en secret pour goûter par avance aux délices du mariage. Il s'en fallut souvent de peu pour que les jeunes gens outrepassent les limites, mais Orpheo ne s'en souciait pas : il était passionnément amoureux de celle qui allait devenir sa femme, il était jeune, et il était grisé par cette ivresse incomparable qui lui donnait enfin l'impression de vivre, pour de vrai. Elle était le centre de son monde.

Hélas, cela ne dura pas. Ievgenia était de santé fragile et plutôt insouciante, et elle n'aimait rien moins que de voler à bord des appareils qu'elle contribuait à concevoir. Orpheo, qui préférait rester les pieds au sol, l'accompagnait souvent, mais restait simple spectateur des essais auxquels elle prenait part, et il fit bien : un fatal accident arriva bien vite. On testait un nouveau moyen de propulsion sur un prototype que Orpheo et Ievgenia avaient partiellement mis au point avec une équipe de chercheurs de l'institut. Fierté, ô combien ! Mais tout alla de travers, et au premier essai, l'appareil où Ieva et son équipe se trouvait s'écrasa après que les gaz qu'il contenait aient pris feu à cause d'un dysfonctionnement. De fait, les chances de survie furent quasiment nulles. Orpheo n'écopa de que de vilaines brûlures sur les mains et les avant-bras quand il se porta à leur secours et se rua vers les flammes pour espérer en tirer sa fiancée qui n'était déjà plus, sans doute, qu'une carcasse noircie.

L'accident tragique fit la une des journaux pendant plusieurs semaines, mais comment souvent, qui pouvait être responsable, sinon la fatalité ? C'était le travail d'un scientifique, après tout. On connaissait les risques.

Orpheo porta le deuil pendant plusieurs années. Trois ans, jour pour jour, sans que rien ni personne ne puisse le faire dévier de son idée fixe. Recommencer sa vie, épouser une autre femme ? Comment ! Ce fut le seul moment où il sortit de sa réserve, laissa entrevoir à ses parents qu'il n'était peut-être pas tout à fait l'enfant parfait qu'ils croyaient avoir élevé : enfin, il fit front, il se révéla un peu dans ce qu'il pouvait être. Plus question de masques ou de faux semblants, la chair à nu, à vif, l'indicible dureté du deuil qui affleurait comme une roche noire et aigue. Orpheo n'écouta rien, ni personne. Il ferma sa porte, se retira du monde, il cessa de vivre, un peu, quelque temps. Plus rien, plus rien d'autre que le travail pour lui faire oublier le goût des larmes et des cendres, et cette affreuse odeur de brûlé qui lui avait imprégné la chair et les vêtements pendant des semaines, et le souvenir de cet ouragan de flammes qui avait tout consumé.

Il avait cru pouvoir faire un mariage d'amour, qui avait l'avantage de satisfaire socialement les deux parties, de trouver une échappatoire en compagnie d'une femme qu'il aimait, et qui, pour une fois, l'avait aimé pour ce qu'il était. Il avait cru toucher du doigt le bonheur, mais il lui avait été enlevé et il ne lui restait plus qu'à revenir à cette vie qu'il haïssait, cette vague existence molle dans laquelle il ne lui restait plus qu'à se glisser pour s'y laisser lentement dépérir. On diagnostiqua divers troubles psychologiques consécutifs : syndrome post-traumatique, dépression, et ainsi de suite. Rien de digne, là dedans, mais contre toute attente, on le laissa en paix, un peu. Le temps que les choses passent, disait-on, mais sont-elles vraiment passées ?

Orpheo a repris du poil de la bête, dit-on. On le voit revenir à la vie, un peu, il se mêle de nouveau aux autres, il parle, il rit parfois. On ne l'avait plus rire depuis l'accident... Il redoute toujours les flammes, ah, on ne peut que le comprendre, le pauvre homme.

Personne ne semble se douter que tout cela n'est que poudre aux yeux. Il est triste, immensément triste, et il noie ce chagrin dans l'amertume pour contempler de très loin, comme d'une autre rive, ce monde qu'il méprise et déteste. Pas d'amour ici, non, pas de tendresse ni même de pitié, ou si rare... En apparence, il a repris sa vie. Il va toujours en noir, comme une sale habitude dont il ne peut se défaire, mais il a repris ses cours, ses recherches, tout le reste, après avoir bien évidemment évacué avec soin toute trace de sa Ieva adorée. On dit qu'il a tout jeté au feu : ses notes, ses carnets, tout ce qu'il avait gardé d'elle. Ce que personne ne sait, c'est qu'il a tout entreposé avec soin quelque part, sous clef, à l'image de tout ce qu'il reste de ses sentiments passés. Il fait bonne figure, maintenant, juste un peu plus triste, juste un peu vieilli par ce qu'il a traversé. Les stigmates, les blessures, les cicatrices se cachent, dérobés, escamotés aux yeux du monde pour paraître guéri. Il sait qu'on ne lui laissera pas plus de temps pour se languir et se lamenter : il faut continuer, coûte que coûte, à marche forcée s'il le faut, continuer à faire bonne figure, à sourire au monde, à faire comme si avec le temps tout s'était refermé. Ne pas perdre pied, ne pas perdre son utilité.

Mais pourquoi donc, au final ? Voilà une question qu'il ne s'est jamais posée. Mais tout informulée qu'elle est, elle existe. Elle gît comme un monstre noir au fond de sa poitrine : pourquoi ? Ce pourquoi qui ébranle les murs, et renverse les civilisations en remettant en cause ce qu'on n’a jamais interrogé. Pourquoi. Pourquoi ce dévouement, ce sacrifice, pourquoi s'être toujours conformé aux attentes de personnes qui ne l'ont jamais aimé ? En attendant le séisme et la remise en cause, Orpheo s'est laissé convaincre : depuis peu, paraît-il, il aurait enfin accepté de se fiancer à nouveau. Après tout, il prend de l'âge et ne pourrait rester seul indéfiniment... Trois ans, c'est bien assez pour un jeune veuf !


Dernière édition par Orpheo Tholath le Jeu 31 Mar - 13:04, édité 8 fois
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MessageSujet: Re: Orpheo Tholath   Orpheo Tholath EmptyDim 31 Jan - 23:03

Hooooow ♥️ Bienvenu à toi, ton personnage à l'air de tellement claqué Orpheo Tholath 2059529096
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MessageSujet: Re: Orpheo Tholath   Orpheo Tholath EmptyLun 1 Fév - 0:54

Owiiii mon futur mari *^* Bienvenue officiellement (a)
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MessageSujet: Re: Orpheo Tholath   Orpheo Tholath EmptyLun 1 Fév - 13:16

Bienvenue officiellement !

Je suis déjà fan de ce petit Orphéo, et du grand paon de nuit en daemon brill

Comme dit sur la CB, si tu peux juste me régler ton petit problème de référence à Orphée et me rajouter deux-trois anecdotes, ça sera parfait et tu seras promptement colorié Orpheo Tholath 304860964
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MessageSujet: Re: Orpheo Tholath   Orpheo Tholath EmptyLun 1 Fév - 16:29

Bienvenue officiellement, j'arrive trois guerres en retard, mais bon Orpheo Tholath 1554988373 pq moi ola poele strip
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MessageSujet: Re: Orpheo Tholath   Orpheo Tholath EmptyMar 2 Fév - 10:52

Bienvenu à toi !
Hâte de lire des RP avec ce perso chap chap
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MessageSujet: Re: Orpheo Tholath   Orpheo Tholath EmptyMar 2 Fév - 16:45

Bienvenue petit Tholath sourcil
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MessageSujet: Re: Orpheo Tholath   Orpheo Tholath EmptyMar 2 Fév - 21:42

Bienvenue, futur mari à Emeline. (=
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MessageSujet: Re: Orpheo Tholath   Orpheo Tholath EmptyMer 3 Fév - 17:07

Il est des nôôôôôtre !!

Félicitation mon petit !



Je suis assez fan du daemon, un insecte ça en jette yy J'ai bien aimé ta plume et donc te lire, puis en tant que prisonniers des principes, on devrait s'entendre. Bref tu peux aller gambader Orpheo Tholath 1038426521

Félicitation ! Tu as fini ta fiche et tu viens d'entrer dans notre belle famille ! Orpheo Tholath 2059529096 Mais avant d'aller gambader joyeusement n'oublie pas d'aller référencer ton métier et ton Poste à Pourvoir de famille ici. Une fois fait, tu peux aller créer ta Fiche de liens et Sujets. Si tu as des questions ou des suggestions, n'hésite pas à en faire part ici. Orpheo Tholath 1038426521 Amuses-toi bien sur CA ! slip
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