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 « I've come home » ❧ Ft. Liscialle

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Palareth L. Balshilek
Palareth L. Balshilek

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MessageSujet: « I've come home » ❧ Ft. Liscialle   « I've come home » ❧ Ft. Liscialle EmptyMar 22 Déc - 23:58

I've come home

All my nightmares escaped my head



C'est drôle, je n'aurai jamais pensé qu'une couverture pourrait autant me manquer, sentir son enveloppe sur mes épaules, sa caresse chaleureuse sur mes joues. Balgram se couvrait d'un manteau blanc et j'avais été stupide de ne pas penser à ce détail quelques jours plus tôt. J'aurai du prévoir le coup, demander à Avaïane de faire plus de provision de thé et de m'enrouler tel un morceau de viande dans les draps. Mais bon, je n'avais pas non plus prévu d'être jeté à coup de balais une fois face à ma propre demeure qui n'avait plus rien à moi. Liscialle s'était volatilisée, probablement dans les bras d'un autre, au Daemon imposant, et qui lui aurait assuré plus de protection que moi en cet instant qui ne parvenait même pas à me protéger moi de ce froid. J'aurai probablement mieux fait de rester de l'Autre Côté, blottis près de la cheminée de l'horlogère qui me manquait déjà, plutôt qu'assit sur le sol humide et peu ragoutant des Limbes, la tête baissée et à faire la manche. J'avais besoin de sa présence rassurante, de sa compagnie, de ce lien presque fraternel. Je n'osais même pas entrer dans une banque pourvoir s'il me restait un soupçon de ma fortune. J'étais blessé, indigné, humilié et je n'avais en réalité plus rien. Ma dignité en avait pris un coup lorsque je commençait à presque me battre pour quelques goûtes de thé.

La douleur revint, sourde, brûlante. Non non non ! Ce n'était pas le moment, pas encore. Mes dents se crispèrent, mes doigts se refermèrent sur eux même. Combien de jours s'étaient écoulé sans que je ne boive du thé, doux breuvage d'or et fumant venant de l'Autre Côté, bien trop rare ici pour que je puisse me permettre un tel luxe. Il n'y avait que des thés classiques, comparable à l'urine et incapables de calmer le mal en consistance. J’éprouvais les effets du manque de mon anesthésiant et le froid ne faisaient que les amplifier. J'étais épuisé, fatigué d'enchainer les crises et de devoir me réchauffer tant bien que mal.

Une main tremblante finit par compter les quelques pièces, recette peu fructueuse du jour, mais probablement de quoi m'offrir un thé tout ce qu'il y avait de plus basique et infecte. Au moins j'aurai peut-être mal, mais j'aurai chaud pour quelques heures. Je choisis l'auberge la plus proche, profitant d'une absence de gérant ou de serveur pour me glisser sur une banquette malgré mon état qui ne devait pas être très ragoûtant et digne d'être mis dehors. Ma redingote en avait pris un coup avec ce froid et le passage à Tulgey avant de rentrer, mes ongles étaient noirs, mes cheveux en bataille et je sentais mon menton piquer à cause d'une barbe d'à peine quelques jours qui fleurissait à peine.

La chaleur du lieu était agréable, si bien que je m'affalais sur la table, pièces visibles entre mes doigts pour montrer que j'avais bel et bien l'intention de consommer. Une micro sieste ne pourrait me faire que du bien. fermer les yeux, le front posé sur le bras. C'est drôle, je commençais presque à croire que le crissement du plancher était du aux pattes maladroites de Delenrorn, que le tintement des pintes et cliquetis des tasses couvraient la voix de Liscialle. C'était ridicule, une hallucination, un songe s'infiltrant dans mon presque sommeil. Enfin jusqu'à ce que je voie les bottines de la serveuse entre l'espace vide qui séparaient ma table et ma banquette. Il valait peut être mieux que je commande quelque chose si je ne voulais pas me faire mettre dehors. La tête lourde se redressa au bout d'une bonne minute, voyant qu'elle était toujours là, le tout avec un long soupir douloureux. Juste trois petit mots, un glissement de pièces dans une main et je devrais être tranquille pour le reste de l'après-midi.

Ou pas. Mon visage devait afficher une expression étrange, entre surprise et incompréhension, un sourcil haussé et l'autre froncé. Je délirais, c'était le froid, c'était le mal, le manque de thé ou alors j'étais mort. C'est ça, j'étais probablement mort et dans une sorte de paradis personnel. Enfin non, c'était idiot, Guinerain serait là elle aussi, à moins qu'ici les Daemons ne revenaient pas à la vie. Je me relevais tant bien que mal, perplexe, index s'approchant de la jeune femme pour s’enfoncer dans son épaule histoire de voir qu'elle était bien matérielle et réelle. Même avec ça, je n'en avait tout bonnement aucune idée. Aucun son ne parvenait à sortir de mes lèvres, tous les mots coincé dans mon esprit alors qu'ils auraient du sortir encore et encore. Est-ce qu'il valait mieux que je tente de me rendormir, de tomber en arrière pour me réveiller, la serrer dans mes bras ?

L'espèce de gazouillis étrange provenant de son dos me donna la réponse. Je me penchais vers la provenance du son, tombant nez à nez sur un regard émeraude aussi rond et surpris que le mien. D'instinct, je reculais d'un pas, main se posant sur le coin de la table. Là c'était clair, ça faisait beaucoup plus d'un an, ça devait même probablement faire plus d'une décennie ou alors j'étais dans un univers parallèle qui ressemblait à Balgram et la Liscialle de cette dimension était mariée à un autre et mère de famille en plus d'être serveuse dans les Limbes. Du thé, il me fallait du thé et vite ou j'allais défaillir, je reteins une plainte de justesse, la grimace ne passant cependant pas inaperçue, me tortillant un brin en serrant les dents et plissant le nez, le tout avec la crainte qui me prenait elle aussi aux tripes.
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Liscialle E. Balshilek
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MessageSujet: Re: « I've come home » ❧ Ft. Liscialle   « I've come home » ❧ Ft. Liscialle EmptyMer 23 Déc - 12:52

Finally

Maybe someday we will be two people meeting again for the first time


   
Les Limbes sont enneigées tandis que la chaleur de la Chope de Thé couvre les fenêtres d'une vapeur qui cache leur habituelle crasse. Il n'y a pas grand monde aujourd'hui, juste les plus désespérés, ceux qui cherchent un endroit où s'abriter et se réchauffer, n'ayant aucun autre refuge. Je ne prête même plus attention aux nouveaux venus, vaquant mécaniquement à ma tâche, sourire aux lèvres, tandis qu'Hélionne continue de jouer avec mon chignon et de lentement le défaire, mains maladroites tirant souvent trop fort. Qu'importe.

Du coin de l'oeil, je vois entrer un nouvel Amputé, redingote usée vaguement familière, idée aussitôt balayée tandis qu'Ed se redresse dans son coin et s'approche, daemon chaton de ma fille perché maladroitement sur son épaule. Ce n'est pas Palareth, la couleur et la forme de la redingote ne sont qu'une coïncidence. Qu'est-ce que mon mari ferait ici ? Si il était rentré, il serait allé chez nous, il serait allé voir Aisling en voyant notre maison occupée, il ne serait pas ici. Ou peut-être que j'essaie de me persuader. Qu'importe. Ce n'est pas Palareth. Juste un homme endormi sur la table, pièces à peines visibles entre ses doigts. Je retiens un soupir tandis que j'approche. J'aurai aimé que quelqu'un d'autre soit là et puisse s'en occuper, que je puisse les envoyer à cette table, et ignorer la sensation que cette redingote est une que j'ai cousu. Ce n'est pas le cas, et mes doigts se crispent sur mon plateau tandis que j'attends que l'homme relève la tête pour prendre sa commande, Ed derrière moi, prêt à intervenir si nécessaire.

Et pourtant, je connais ces yeux qui s'emplissent d'incompréhension en me voyant, retenant une plainte tandis que l'index s'enfonce dans mon épaule comme pour s'assurer que je suis réelle, me faisant à peine bouger, gazouillis d'Hélionne s'élevant en réponse et attirant l'attention de cet étranger pourtant si familier. Mais Ed refuse d'admettre qu'il puisse s'agir de Palareth, et une part de moi fait de même, fatiguée d'espérer chaque jour que ce sera celui de son retour. L'habitude prend le dessus, cache la tempête qui rage entre mon daemon et moi.

"Un thé, je suppose ? Je vous amène ça."

Je ne reconnais pas ma voix, basse et lasse, avant que je m'éloigne, Ed restant à son poste, daemon anonyme semblant sentir son trouble et se faisant aussitôt bébé manchot, glissant de son crâne pour mieux se réfugier sur les pattes de mon âme, bec curieux pointant d'entre les plumes. Mes mains bougent d'elles-même, ébouillantant la théière, mesurant les feuilles de thé, ajoutant discrètement quelques-unes de ces si rares feuilles venues de l'Autre Côté et glissant un pain fourré de viande et une part de tarte aux pommes sur une petite assiette, notant rapidement sur un bout de papier de les retirer de ma paie. Palareth ou illusion, je n'en sais rien, mais l'incertitude m'empêche de le traiter comme les autres, visage hagard, traits tirés et barbe éparpillée me brisant le cœur tandis que je dépose la théière pleine, la tasse, l'assiette et les couverts sur la table. Je peux sentir Ed s'indigner, regard fatigué lui clouant le bec, Hélionne recommençant à s'agiter et tirer sur mes cheveux, me tirant une grimace.

Rapidement, je la fais passer sur ma hanche, jouant distraitement avec une de ses mains tandis qu'elle pose son regard déjà si semblable à celui de son père sur l'homme qui lui ressemble tant. Je ne peux pas l'appeler Palareth, même dans mon esprit, pas tant que je n'aurai pas au moins entendu sa voix, alliance semblant soudain enserrer mon doigt avec cruauté. C'est la voix de Delenrorn qui brise la transe, froide et cruelle, colère couvrant chaque mot.

"Je ne sais pas qui vous êtes, Palareth ou non, mais je ne veux pas de vous ici. Cia a attendu trop longtemps. Vous avez pas le droit de la refaire espérer, pas quand elle commençait enfin à accepter."

Le plateau entre un instant en contact avec mon front, heurt léger qui a l'avantage de cacher mes joues brûlantes avant que je me détourne, abandonnant Ed et peut-être Palareth, main libre caressant Hélionne pour m'apaiser, gazouillis de joie qui fait écho à mon geste me tirant un sourire. Elle est la seule à cette table qui ne me déchire pas le cœur.
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MessageSujet: Re: « I've come home » ❧ Ft. Liscialle   « I've come home » ❧ Ft. Liscialle EmptyMer 23 Déc - 14:46

I've come home

All my nightmares escaped my head



La théorie du monde parallèle semble se confirmer alors que la brune ne fait que supposer une commande. Ma main cherche la banquette de façon aveugle pour que j'y reprenne place, incapable de rester sur ces bâtons instables qui me servent de jambes. "Un thé je suppose ?" et c'était tout ? Même pas un sourire ou ne serais-ce qu'une bonne gifle bien dodue ? Même ça j'aurai pu largement m'y attendre, mais de l’ignorance ? Ce devait être réellement une hallucination, je devais me faire des idées, bien que le son de sa voix semblait être le même que dans mon souvenir. Ça irait mieux après un thé, tout allait mieux après un thé. Enfin ça c'était plutôt une règle qui s'appliquait de l'Autre Côté.

Le son de la vaisselle posé devant moi me fait sortir de mes théories absurdes en sursaut. Mon regard se pose sur le morceau de tarte, me faisant définitivement tomber de haut. L'attention n'était pas anodine et certainement pas le fruit du hasard. Je cherche la brune du regard, déjà éloignée pour jouer avec cette petite chose qui aurait du être notre vie, notre avenir et qu'on m'avait volé. C'était Liscialle et ou bien elle était devenue amnésique ou bien elle était définitivement passé à autre chose, ne voyant plus qu'en moi ce que tout le monde voyait dans ce monde : une demi-âme errante.

Mon regard se baissa tristement, ne parvenant pas à passer outre, la gorge serrée. J'aurai aimé qu'Avaïane soit là, j'aurai aimé me blottir contre elle, j'aurai aimé me laisser aller, enlacer son oreiller comme je l'ai si souvent fait. Pire, j'aurai aimé que Guine soit là. La pensée, d'ordinaire interdite, fait automatiquement lever mes doigts, versant le thé dans une certaine précipitation pour remplir la tasse, la portant à mes lèvres dans de grandes gorgées avides. Le goût était familier, terriblement doux et j'aurai pu reconnaître cet arôme bienfaiteur entre mille. Je suppose que les quelques feuilles de ce breuvage rare, qui apaisaient enfin le mal comme il se devait, étaient elles aussi intentionnelles.

Et là, je me retrouve face au bec et regard plein de reproches de Delenrorn. Prévisible, le volatile n'avait jamais eu sa langue dans sa poche. Une éternité semble s'être écoulée soudainement depuis mon départ, jamais ça ne m'aura semblé aussi long. Les reproches sont méritées, bien que j'aurai préféré qu'elles viennent directement de Liscialle, je les accepte, mais ma langue ne semble pas vouloir faire de même et me laisser baisser la tête pour me retirer aussi discrètement que j'étais entré. Non Pal, tu la boucles, ce n'est plus tes oignons. Dernière gorgée de la tasse hélas, elle ne servira donc plus de substitut. Je me lève en trombe, surplombant le manchot en pointant mon index en sa direction, bombant le torse, le breuvage semblait me donner des ailes.

« Parce que tu penses sérieusement qu'on m'a envoyé avec un calendrier ? Ou que ça fait partie du comité d'accueil ? En admettant que les jours soient les mêmes qu'ici et je commence fortement à avoir un doute. Tout ce que j'avais c'était une pauvre montre qui retardait et qui me menait la vie dure. Le pire, c'est que j'y tenais à cette fichue montre, même si je la détestais aussi, paradoxal, mais enfin bref. Alors oui je suis peut-être à tes yeux le pire des criminels qui ait jamais existé et patati patata, j'assume parfaitement mon "crime", ma sentence et mes actes, mais permets moi de te dire le piaf qu'après avoir moisis durant des jours dehors dans le froid, après avoir été mis dehors de ma propre demeure à coup de balais par cette horrible bonne femme, après avoir été renié et ignoré par ma propre femme, après avoir traversé une forêt qui m'a donné du fil à retordre et après en avoir bavé comme pas deux au delà même de ce que tu peux imaginer, que je ne sortirai pas d'ici sans avoir terminé cette théière et bu son contenu que je pense avoir amplement mérité jusqu'à la dernière goûte, que ça te plaise ou non ! Il faudra que tu me passes sur le corps et je doute fortement que tu veuilles vous faire mal ! »

C'était sortit tout seul, grands gestes à l'appui et ne le lâchant pas du regard. J'avais tout de même attrapé la théière dans mes bras par mesure de précaution, connaissant la bestiole, il était bien capable de me l'envoyer au visage pour m'ébouillanter et me prendre au mot. Mais hors de question de décamper de suite, intentions ou non je comptais bien finir ce thé qui éveillait mes papilles en dédommagement, c'était stupide, ridicule, totalement fou et pourtant j'avais cette sensation amère que c'était tout ce qui me restait.  
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Liscialle E. Balshilek
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MessageSujet: Re: « I've come home » ❧ Ft. Liscialle   « I've come home » ❧ Ft. Liscialle EmptyMer 23 Déc - 17:14

Finally

Maybe someday we will be two people meeting again for the first time


 
Mon attention est sur Hélionne tandis que l'homme qui n'est pas Palareth boit son thé, manquant le jeu des émotions sur son visage en voyant la tarte aux pommes et en goûtant le thé. Je ne peux pas le regarder, je ne peux pas voir cette ressemblance qui me fait espérer. A la place, je resserre mon emprise sur mon plateau et tente de refaire le tri dans mes idées, de retourner à mes occupations. Mais l'homme se redresse et s'adresse à mon âme, mots me transperçant comme autant d'épées. Ed de son côté se redresse d'avantage encore, bec pointé en l'air. S'il était autre chose qu'un oiseau, je ne doute pas que ses babines seraient retroussées, exposant ses crocs. A la place, ses pieds se déplient, longs ongles tapotant contre le sol avec menace. Je peux sentir sa rage qui bouillonne en lui tandis que j'observe mon mari qui tient cette théière dans sa main comme si elle était la seule chose qui lui appartenait encore. Apparemment, il semble croire que c'est le cas, mon cœur se déchirant de nouveau à cette idée. Je voudrais parler, protester, mots se coinçant à la place dans ma gorge et m'étranglant, plateau heureusement vide échappant à mes doigts gourds. Le son me semble étrangement bruyant face à la cacophonie de mes pensées, effrayant ma fille, notre fille, qui commence à pleurer en réaction.

D'instinct, je la sors du tissu qui la lie à moi, la berçant doucement, la consolant tandis que mes yeux refusent de lâcher Palareth, buvant son visage avec désespoir. Un an que je ne l'ai pas vu autrement que sur cette unique image que je garde si précieusement, loin du bec d'Ed et de toute maladresse de sa part. Un an, au cours duquel j'ai vu mon ventre s'arrondir sans que ses mains soient là pour le caresser, que j'ai été déchirée sans pouvoir l'entendre me rassurer, que j'ai tracé les traits endormis de notre fille à la recherche d'une ressemblance, souffle m'échappant chaque fois que je croise son regard si semblable à celui de son père. Il pense que je l'ai renié ? La simple idée fait monter les larmes à mes yeux, tandis que de nouveau Ed explose.

"Te renier ? Elle aurait dû, oui, au lieu de te chercher dans chaque Sentencé qui passait cette maudite porte ! Après tout ces mois à se faire des faux espoirs, elle a bien le droit de croire qu'elle hallucine ! C'est pas toi qui étais là à te défendre encore et encore et à se faire cracher dessus parce qu'elle refusait de faire de même sur toi !"

Ed. Tais-toi.

Les mots cessent enfin de m'étrangler, mes lèvres peuvent enfin s'ouvrir, murmure brisé leur échappant. J'aimerai pouvoir être plus forte, plus froide, mais ce mot me brise toujours autant. Renié. Si peu de temps qu'il est là, et pourtant déjà les choses semblent avoir dérapé, être irrémédiablement abîmées, par ma faute, par la sienne, par celle de mon Daemon qui a pris pour lui le pire de ce sentiment de trahison et de cette blessure, trop protecteur, trop rancunier, pour laisser passer.

"C'est vraiment toi ? C'est vraiment, vraiment toi ? Tu es vraiment rentré ?"

Question stupide, mais elle m'échappe malgré tout tandis que je parviens enfin à m'approcher, doigts tremblants traçant sa mâchoire, cette barbe qui ne lui ressemble pas, avant de s'accrocher à la redingote justement familière. C'est lui, c'est Palareth, il est rentré, il est en vie... De nouveau des larmes m'échappent, épuisement et soulagement se mêlant. Hélionne gigote tandis que je la rajuste contre moi, tournant doucement son visage vers Palareth, la laissant contempler son père pour la première fois, même si je doute qu'elle le voit réellement, ses yeux probablement trop faibles encore.

"Je ne t'ai pas renié... j'ai pris des vœux, et j'en pense encore chaque mot. Et voici Hélionne. Hélionne Balshilek. Ta fille. Elle a tes yeux. Et elle a presque quatre mois."

Mes mots s'emmêlent, bredouillants, maladroits, alors qu'Ed reste toujours aussi renfrogné, bec retenant l'âme d'Hélionne d'aller jouer près de son père, autant pour montrer sa désapprobation que pour empêcher un quelconque contact. Je m'en moque. Pour l'instant, l'amertume se tait, bâillonnée par cette joie tentative qui hésite encore à grandir en moi. Je ne peux pas m'empêcher d'avoir peur malgré tout, qu'il la refuse, qu'il ne me croit pas, que tout ça ne soit que le fruit d'une quelconque hallucination.  
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MessageSujet: Re: « I've come home » ❧ Ft. Liscialle   « I've come home » ❧ Ft. Liscialle EmptyMer 23 Déc - 18:52

I've come home

All my nightmares escaped my head



Les bruits s'enchainent, son métallique d'un plateau sur le sol, cri d'enfant et surtout le cliquetis des griffes de Delenrorn qui me toise toujours. Je ne le lâche pas non plus des yeux, la mâchoire crispée et les bras protégeant la porcelaine comme si ma vie en dépendait. Ce n'était pas comme s'il pouvait me crever un œil avec son bec et surtout j'avais connu plus effrayant comme Daemon, à commencé par le pire cauchemar de mon enfance : Andrastarias. J'avais un autre avantage (enfin avantage...) en cet instant, je n'avais tout simplement plus d'âme à saisir dans son bec pour me forcer à quitter les lieu.  

« Parce que tu penses sérieusement que je voulais que ça se passe comme ça ? Que j'ai sauté avec joie dans ce foutu passage ? » J'ouvrai à nouveau la bouche, prêt à ré-attaquer, mots se bousculant à l'entrée, mais ce fut le regard de Liscialle qui s'approchait qui m'en empêcha ainsi que les doigts qui m'effleurèrent. Visiblement pas de tornade, pas de suite du moins. J’acquiesçais, ravalant les mots destinés au manchot, à sa question.

« En un morceau. » Sens propre comme au figuré, ravalant un sourire idiot à cette blague de mauvais goût digne de Delenrorn. Je reposais doucement la théière au précieux contenu, telle une arme de destruction massive qu'on abandonnait sagement, m'assurant qu'elle soit à ma portée et loin de celle du manchot, sait-on jamais. Je ne sais pas trop quoi faire en la voyant pleurer, larmes me mettant terriblement mal à l'aise, hésitant un instant avant de les sécher du bout de mon pouce, réflexe revenu malgré les mois.  

Mon regard retombe ensuite dans celui de la toute petite fille, petite chose fragile entre ses doigts et qui me met mal à l'aise, interrogations s'arrêtant net alors que les mots tombent dans un étrange vertige. On rembobine et on recommence : Quoi ? Mes yeux s'écarquillent comme des billes, voyageant entre les regards chocolat et émeraude qui me scrutent. « Mais... Je ? Tu ? Moi ? Et ? Mais alors ? Nous ? Euh... » Je n'arrivait à rien d'autre, mots s'emmêlant d'eux même à leurs sortie, soudainement largué, projeté à des années lumières de là et dans un océan d’incompréhension, bouche incapable de se refermer correctement tandis que mon esprit tente de faire des liens de causes à effets, de se remémorer quand diable on avait ? De prendre conscience du gouffre immense qui me séparait de ce tout petit être, de cette vie d'avant qui avait continué sans moi, sans nous. Poussière !

Je dois être statique depuis une bonne minute, doigts cherchant la théière posée derrière moi à l'aveugle pour porter son bec directement à mes lèvres histoire de faire refonctionner toute cette coordination. Ça va mieux. Je me penche en direction de la source des gazouillis, sourire s'élargissant de plus en plus, même si je devais faire plutôt peur en cet instant. Mes doigts s'entrechoquent, ne sachant pas vraiment quoi faire, hésitant vu leur état crasseux, je ne voulais pas salir sa peau de pêche, pas lui refiler un rhume. J'ai l'impression que cette si petite chose allait se briser entre mes doigts si j'osais à peine l'effleurer. C'était beau, merveilleux, adorable, magnifique, à moi. L'humidité envahit mon regard, l’embuant peu à peu malgré moi, doigts finissant par chatouiller un flanc en provoquant un rire. « Bonjour. » le ton était suave, mielleux à souhait. Oh Guine qu'est-ce que j'aimerai que tu la voies. La pensée n'entrava pas pour autant ce sourire à pleine dent, idiot, ébahit, émerveillé, alors qu'une toute petite main attrapait mon nez à sa portée. Oh poussière, je n'aurai jamais du nous laisser faire, nous laissé attraper, m'enlever tout ce temps.
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MessageSujet: Re: « I've come home » ❧ Ft. Liscialle   « I've come home » ❧ Ft. Liscialle EmptyMer 23 Déc - 21:55

Finally

Maybe someday we will be two people meeting again for the first time


 
En un morceau, en effet, mes yeux se faisant tristes à cette avant de se clore sous le contact si léger du pouce de Pala. Qu'importe les ongles mal coupés et crasseux, qu'importe la poussière, seul la familiarité du geste m'importe tandis que je tente machinalement de le suivre, de prolonger un instant le contact, avide de son confort. Mais je perds le contact malgré tout, suffisamment rassurée malgré tout pour présenter notre fille à mon mari. L'inquiétude remonte aussitôt, amplifiée par la rage et le dédain d'Ed qui ne pardonne pas son exil ni son retour tardif à Palareth, ni même le fait qu'il se défende face à ses accusations. Il voudrait le voir ramper, implorer notre pardon, son pardon surtout. L'absence de Guinerain ne fait qu'amplifier le problème. Une part d'Ed espérait qu'elle ait trouvé le moyen de survivre à l'Autre Côté, de revenir en même temps que Pala. Ne pas la voir... il se sent trahi, comme je me suis sentie trahie lors de ce jugement.
 
Mes mains restent serrées autour d'Hélionne, la serrant contre moi, tandis que j'observe Pala bégayer, sourire m'échappant en le voyant boire directement à la théière, geste absurde et si différent de ce dont je m'en souviens que je m'en trouve amusée et peinée. Il a changé, fatalement, irrémédiablement, sans doute à jamais morcelé. Quoiqu'il y a bien ces rumeurs qui emplissent les Limbes, parlant de Daemons réapparus. Si il y a ne fut-ce qu'une chance infime pour qu'elle revienne... et si elle ne revient pas, Pala n'en est pas moins là. Il faut que je me raccroche à cette idée, que je reste forte. Pala est là. Et il semble fasciné par Hélionne, mes yeux se voilant un instant en voyant ce sourire s'installer sur son visage, cette première caresse si hésitante, ce premier "Bonjour" qui aura attendu si longtemps, rire m'échappant tandis que notre petite merveille attrape son nez et tire dessus avant que ses mains maladroites ne tentent d'explorer ce visage encore inconnu. Même Ed se calme un peu, satisfait de voir Hélionne acceptée, adorée.

"Tu veux la prendre un peu ? Je devrai probablement retourner au travail... et tu devrais manger, ça te réchauffera. J'aurai fini d'ici quelques heures, mais si ça reste calme comme ça, nous pourrons peut-être prendre un thé ensemble..."

Comme il y a si longtemps, lorsque nous nous retrouvés pour la première fois. Notre situation est si différente, et pourtant, je ne peux pas m'empêcher de tracer des parallèles. Nous allions travailler, fuyant nos responsabilités pour partager un thé à la place. Un thé comme aujourd'hui, alors que j'ai envie de simplement fermer la taverne et entraîner mon mari chez moi, chez nous désormais, là où il pourra réellement manger, où je pourrai l'aider à se laver, se raser, laver et repriser sa redingote, à se changer, où il pourra jouer avec Hélionne s'il le désire, réplique moins idyllique de la vie que nous aurions dû avoir, si... si tant de choses ne s'étaient pas mises en travers. Nous pouvons toujours avoir cette vie, et tant pis si elle doit être dans les Limbes. Elles ne sont pas si désagréables, j'y ai pris mes marques, m'y sens chez moi désormais. Vivre ici, et avoir Pala, me suffirait amplement, même si cette année me laisse un goût amer en bouche même en cet instant.

Tu lui pardonnes trop facilement. Et qui te dis qu'il va pas redisparaître, avec Hélionne cette fois ?

La voix d'Ed est amère tandis qu'il s'éloigne légèrement pour me laisser davantage de manœuvre alors que je recommence à circuler dans la salle, débarrassant rapidement les tables, remplissant les tasses et les chopes, souriant et apostrophant certains habitués. La journée est vraiment calme, me laissant libre de laisser mon regard glisser encore et encore vers Pala et Hélionne, vers Ed qui refuse de les lâcher du regard, le calme des quelques clients signifiant qu'il n'a aucun daemon à sortir de la taverne. Une part de moi est d'accord avec mon âme, reste craintive, anxieuse à l'idée qu'il puisse se relever et simplement repartir, là où je ne pourrai pas le suivre, de nouveau. La logique me dit que ma peur est stupide, mais l'expérience m'a appris qu'il pouvait me cacher des choses, me mentir, et le doute reste, me rongeant de l'intérieur, même lorsque je prépare une nouvelle théière et une seconde part de tarte, même lorsque je les lui glisse en souriant, déposant au passage un baiser sur la tête d'Hélionne et laissant ma main glisser un instant contre la joue de Palareth. Ma tête est encore trop troublée, mon cœur trop incertain, pour que j'ose l'embrasser, peu importe l'envie. Ed s'en réjouit, mesquin, encourageant la crainte de son poste. Je m'en sens comme coupée en deux. Ed m'est presque étranger, perdu dans sa colère comme il l'est.
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Palareth L. Balshilek
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MessageSujet: Re: « I've come home » ❧ Ft. Liscialle   « I've come home » ❧ Ft. Liscialle EmptyMer 23 Déc - 23:24

I've come home

All my nightmares escaped my head



Je suis forcé de fermer un œil et puis l'autre, petits doigts maladroits se promenant sur mon visage dangereusement, ce qui finit par m'arracher un rire amusé. Des centaines de questions s'imposaient à moi, pour tenter de la connaître, de savoir quel enfer elle était capable de faire vivre avec ses cris ou ses moues attendrissantes. Je fronce les sourcils à la proposition de sa mère, novice et n'osant pas, de peur de la blesser, de la casser. Je finis par m'engager, prudent, suivant les instructions à la lettre. Pour l'instant pas de cri, pas de résistance, pas de pleure. Il faut dire que laisser mon visage se faire martyriser comme de la terre glaise aide.

Étrangement, j'obéis, m'installant à nouveau, petit être gazouillant sur les bras, entamant quelques grimaces. Pourtant le tableau était loin d'être rose, idyllique. Ça ne tournait pas rond et la tache était bien là. D'autres questions venaient s'installer, se glisser malgré ma découverte. Il suffisait de voir Delenrorn pour comprendre que ces retrouvailles soi-disant chaleureuses ne dureraient pas. J'allais passer à la casserole tôt ou tard et maintenant que je l'avais dans les bras, je ne voulais pas qu'on m'arrache cette merveille, qu'on me l'ôte douloureusement. J'avais assez donné pour ce genre de chose. Je tentais de libérer un bras, chatouillant le minuscule petit ventre entre deux bouchées de tarte. Je n'avais pas vraiment eu de vraie repas depuis mon retour, je n'avais pas eu grand chose tout court non plus, il fallait l'avouer et je ne devais certainement pas faire une première bonne impression à la toute jeune demoiselle.

Mes lèvres s'ouvrirent, histoire prenant forme peu à peu au fil des mots, comme je le faisais autrefois avec Aisling. Elle ne comprendra certainement pas un traître mot, mais qu'importe. Les champignons immenses de l'Autre Côté deviennent le décors, tout comme le bois de Tulgey et les plaines enneigées. L'horlogère, les jumelles infernales deviennent des héroïnes exploratrices, me glissant dans les aventures sans dévoiler la face sombre, les insomnies, les crises, cette chose infâme qui nous mange jusqu'à digérer nos âmes. J'essaie de ne pas trop me mouvoir, de partir dans les gestes, d'autant plus que les grands yeux se ferment peu à peu. Le minuscule Daemon relève la tête curieux, tentant une approche avec une oreille à l'affut. Il semble chercher quelque chose qui n'existe tout simplement pas, ou plutôt plus.

Je soupire longuement avant de siffler une nouvelle tasse de thé, regard se perdant un long moment dans le vide, songeur. L'image de notre demeure occupée me revint à l'esprit, soucieux. J'attendis que Liscialle repasse, ne prêtant pas attention au Manchot qui n'avait visiblement pas changer d'humeur. « Pourquoi avoir vendu la maison ? Ce n'était pas comme s'il y avait un loyer à payer et aucune réserve sur le côté. C'est idiot de venir dans les Limbes, c'est malfamé et puis c'est dangereux. » Je fronçais les sourcils, me demandant quelle mouche l'avait piquée. Le fait même qu'elle se retrouve ici à faire le service devient soudainement absurde, aussi absurde qu'une montre carrée et qui fonctionne à l'envers, aussi absurde que de la menthe dans du thé. « J'ai raté beaucoup de chose pas vrai ? » Nouveau soupir, pupille se perdant sur la seconde part de tarte. La question ne se posait pas, elle était tout bonnement rhétorique et je savais que le manchot se ferait un plaisir de m'envoyer la réponse dans les dents. Hélas c'était le jeu, ça faisait partie de la sentence et des risques encouru.
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Liscialle E. Balshilek
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MessageSujet: Re: « I've come home » ❧ Ft. Liscialle   « I've come home » ❧ Ft. Liscialle EmptyJeu 24 Déc - 10:33

Finally

Maybe someday we will be two people meeting again for the first time


Je circule entre les tables, observant du coin de l’œil, discrètement, ouvertement, comme il me plait, ce tableau qu'il m'est arrivée de me dire impossible, Pala et notre enfant dans ses bras, Hélionne ravie d'être au centre de son attention se laissant aisément distraire par ce qui semble être une histoire tandis qu'Ed se trouve partagé entre un léger apaisement et une terrible envie de bouder, se renfrognant quand cette dernière prend le dessus. Il aurait aimé voir Hélionne pleurer dans les bras de son père, marquer ne fut-ce qu'un instant qu'il lui est encore étranger, au lieu de glousser et de se laisser endormir, laissant Palareth plus libre de ses gestes, capable enfin de manger correctement.

C'est pas juste.

La voix résonne en moi, sombre et boudeuse et si terriblement enfantine dans son amertume, aspects les plus enfantins et terribles de mon âme au premier-plan. Mentalement, je tente de l'apaiser, logique contrée par ses émotions blessées, me réduisant à simplement flatter ses plumes de la main lorsque je passe près de lui et à le consoler. Le daemon d'Hélionne est toujours près de lui en dépit de sa curiosité, mon daemon est toujours sa source de sécurité, son point d'ancrage. Le fait que ce puisse être ne fut-ce que partiellement lié à l'absence de Guine fait s'abaisser le bec d'Ed, rancœur oubliée au profit du deuil l'espace de quelques instants.

Tu sais qu'ils ne sont pas les seuls coupables. Le système est plus coupable qu'eux. Même si j'aurai préféré que ça n'en arrive pas là.

Tu lui en veux aussi.

De m'avoir menti. D'avoir aidé quelqu'un qui ne le méritait pas, au final. De s'être fait attrapé. Pas d'avoir suivi ses principes. Et Ed... laisse-moi juste être reconnaissante qu'il soit rentré. Les choses ont le temps de devenir difficiles. S'il te plait.


Le bec tremble un instant avant de se détourner, mon âme s'éloignant légèrement de la table tandis que je reprends une nouvelle ronde, en profitant pour rapporter à manger à mon mari dont je n'aime pas l'expression presque hagarde. Elle ne lui ressemble pas. Ou peut-être qu'elle lui ressemble, qu'elle est propre à ce nouveau Palareth dont j'ignore tout ou presque. J'appréhende de découvrir toutes ces manières dont il a changé au cours de cette année, tandis que je me fige en entendant sa question, la question. Pourquoi. Le soupir qui suit me fend le cœur de plus belle tandis qu'Ed se rapproche, regard sombre et solennel pour la première plutôt que fou de rage, mots tombant de son bec comme autant de coups.

"Parce qu'on avait peur."

Son bec plonge contre le pelage du bébé daemon qui se fait aussitôt manchot pour mieux se blottir contre lui tandis qu'Hélionne reste immobile contre la redingote usée, bouche entrouverte laissant s'échapper ses minuscules souffles, petite main accrochée au tissu et long cils sombres jetant une ombre sur ses joues pleines dont la vue me remplit toujours de fierté. Elle n'a jamais eu faim. Elle n'a jamais eu faim, et cette idée me donne la force nécessaire pour répondre à Palareth, m'installant dans un soupir sur la banquette, doigts jouant avec sa manche tandis que je tente de lui faire comprendre, le souvenir de cette peur atroce hantant mes veines.

"Nous avons failli te suivre de l'Autre Côté, à force de refuser de les croire, de dire que tu devais avoir des raisons... et ton père a eu beau essayer, le fait que tu as été Sentencé n'est pas resté secret très longtemps. J'ai refusé de divorcer quand on me l'a si aimablement suggéré, et rien qu'avec ça, le quartier est devenu nettement moins accueillant. Je suis devenue une complice au lieu de la victime qu'ils voulaient s'imaginer... et ma grossesse n'a rien changé, elle a juste amplifié la peur, on s'est retrouvés terrifiés à l'idée que ton père puisse tenter de nous prendre Hélionne. Aisling nous a aidé à louer la maison, et on est partis dans les Limbes. Elles ne sont pas si mal famées, tu sais. C'est juste un monde à part. Mais au moins, ici, même si il y a des arnaqueurs, des voleurs et autres, il y a aussi des gens qui ne crachent pas à mes pieds sous prétexte que je suis toujours mariée à toi, et des gens qui m'ont aidée pendant ma grossesse... Il y a du bon comme du mauvais. Et comme ça, j'ai toutes tes affaires, et je n'ai pas à rentrer dans une banque et à voir les guichetiers prétendre que je ne suis pas là aussi longtemps qu'ils le peuvent ou raconter encore et encore que nos économies ont été saisies, ou que sais-je encore. La pression de la foule, en somme... rien d'aussi terrible que ce que tu as vécu, mais bon... j'ai préféré fuir."

Les ailes d'Ed s'écartent et se lèvent, parodie de haussement d'épaule, tandis qu'il délaisse un instant le minuscule Daemon pour m'enlacer un instant, bras et ailes se croisant autour de mon ventre.

"T'as loupé la grossesse de Li, ses pleurs la nuit quand elle était terrifiée à l'idée de pouvoir perdre Héli aussi, t'as loupé ses suppliques quand elle accouchait, t'as loupé l'apparition de son Daemon, son premier sourire, son premier gloussement, le sourire de Li quand elle l'a nourrie pour la première fois, la joie d'Aisling quand Li lui a proposé de la tenir, les lettres échangées avec Ingrid, devoir se glisser comme une voleuse chez Governel et se cacher quand elle pensait voir le maudit daemon de ton père. Et t'as loupé le type qui a essayé de l'arnaquer quand elle était enceinte, et l'ancien juge qui a essayé de la menacer, et les coups de plateau qu'elle a distribué aux clients trop agités. Donc oui, t'as loupé des choses, et t'as intérêt à être là pour les suivantes, même si ça va sans dire."

Le bec replonge dans le duvet gris à ses pieds tandis que mes doigts délaissent un instant la manche de Palareth, traçant la joue pleine d'Hélionne avant de se nouer aux doigts de Palareth, alliances pressant l'une contre l'autre, enlaçant toujours nos doigts, rappel muet des vœux que nous avons pris. Même si Ed n'a clairement pas su dire les choses comme il le faut, il a raison sur un point, Pala sera là pour rattraper tout ce qu'il a manqué.

"Tu rentres avec nous, pas vrai ? Je suis sûre qu'Hélionne aimera ça, si tu la couches... et moi aussi..."

Mes doigts continuent de jouer avec les siens, profitant que personne ne semble avoir besoin de moi pour l'instant encore. J'aimerai savoir ce qui s'est passé au cours de cette année, même si je n'ai pas la moindre idée de comment lui demander, incertitude me laissant muette sur le sujet.
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MessageSujet: Re: « I've come home » ❧ Ft. Liscialle   « I've come home » ❧ Ft. Liscialle EmptyJeu 24 Déc - 12:23

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Forcément, c'était plus fort que lui, terriblement irrésistible et Delenrorn se fait un malin plaisir de se manifester en dépit de l'ignorance que je tente d'avoir à son égard. Je resserre instinctivement l'emprise sur la petite Hélionne, le voyant presque comme une menace, c'était ridicule comme sentiment. Les dires de Liscialle me laissent cependant amer, soucieux, le regard se perdant un instant dans le vide. Depuis quand ce souciait-elle du regard des autres ? Des ragots et autres potins de langues de vipères qui tournent ? Elle y avait toujours fait abstraction et Poussière sait que notre situation a toujours été délicate et tendue sur un fil. « Depuis quand le regard des autres t'importe ? » La réplique est immédiate, sortie toute seule, expédiée par mes lèvres sans que je ne puisse la retenir.

Et là ce fut le drame, le raz de marée, la douche froide qui me fait crispée la mâchoire alors que je devais probablement me décomposer au fil des mots, morceaux tombant un à un sur le sol pour le plus grand plaisir de Delenrorn qui devait savourer tout ça avec fierté. Je tente de me raccrocher à ce morceau de vie calée dans le creux de mes bras, mais l'écart accentué par l'ignoble manchot, se creuse comme un gouffre, réalisant une bonne fois pour toute que je n'étais qu'un étranger. Mes mains la rendent à Liscialle, difficilement, à contre cœur, ça me transperce et me déchire. Me lever devient le pire effort du monde, mes jambes tiennent à peine debout et tremblent comme des feuilles.

Deux solution possibles : tomber en poussière et en morceau, là, de suite, ou bien user de mes dernières forces pour rester debout et répliquer à ce manchot de malheur dans une mauvaise foi sans nom histoire de lui faire claper le bec. Mon corps suit la seconde option malgré moi dans un instinct de survie, air de pur mépris et de dégout toisant le Daemon qui tombait en cet instant même plus bas que terre dans mon estime, battant mon géniteur et tout autre ordure capable de briser les jambes d'un être en pleine course. J'aurai été un Daemon que je lui aurai probablement montré les crocs avant de lui sauter à la gorge.

« Tu veux savoir, écoute bien Delenrorn et savoure en chaque mot, chaque syllabe, chaque intonation et souffle puisque me torturer semble te plaire. J'ai été déchiré en deux, nous avons été déchiré en deux, littéralement et laisse-moi te dire que cette douleur est inimaginable, bien pire que ce que tu pourrais penser, bien au delà d'un millier de fractures simultanées. Oh que non tu ne peux pas te servir de ton imagination pour savoir, mais je suis sur que l'image même de me voir recroquevillé chaque nuit à hurler te fait jubiler. Là où ça devient nettement moins drôle pour toi Delenrorn, c'est qu'Elle aussi a souffert le martyr tel un porc qu'on envoie à l'abattoir, Elle aussi s'est faite déchirée, broyée en un million de particules par une force obscure. Alors s'il te reste un minimum de bon sens et de respect pour Elle, je t'INTERDIS de t'imaginer que nous sommes partis en vacances dans un pays merveilleux et que c'était intentionnel ! Ça n'a jamais été intentionnel et je n'ai jamais désiré manquer tout ça ! Mais visiblement mon avis personnel, mon ressentis, mes sentiments ne comptent pas, j'ai très bien compris que tu me voyais comme un étranger capable de leur faire du mal, comme si j'avais été infidèle ou tué un homme, voir même avoir levé un jour la main sur Li, un étranger à éliminer du tableau. Donc si tu désires être mon bourreau et me briser un peu plus à chaque fois que tu ouvres ton bec ou croise mon regard Delenrorn, alors je n'ai plus rien à faire ici, je n'ai certainement pas la force pour supporter ton venin, mais crois moi que pour Liscialle, pour Hélionne, tu vas t'en mordre les doigts et le regretter toute ton existence. Elle ne mérite pas ça non plus. »

Les mots tombent, lourds, durs, glacials, tranchants, emprunt de douleur, de regret, d'amertume. C'était expansif, probablement exagéré, surtout lorsqu'on ajoutait les grands gestes, mais c'était la seule manière de garder la tête hors de l'eau, enfin le nez au point où j'en étais. Le ton était monté au fil des mots, regard s’embuant au fil des sons qui s’accéléraient alors que la boule oppressante grandissait dans ma gorge. Au final en cet instant, j'étais plus bas que terre, mains retombant lourdement et regard rencontrant le sol, comme si on venait de me débrancher, d'ôter une source d'énergie. Seules les lèvres tremblaient encore, frémissant alors que ma vue s'obstruait un peu plus. Une main se porte sur mes lèvres avant de finir sa course sur mon front, dissimulant mon regard. « Je... je suis désolé, je ne sais pas ce qui m'a pris, foutus mots qui s'emmêlent et qui ne veulent pas rester dans mon esprit. » Mon dos rencontre le mur, m'y laissant glisser jusqu'au sol, tel un môme après une punition, regard embué voyageant dans le vide alors que les pensées défilent. Au final je tombais tout de même en poussière et tout ça n'avait servit à rien.
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Liscialle E. Balshilek
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MessageSujet: Re: « I've come home » ❧ Ft. Liscialle   « I've come home » ❧ Ft. Liscialle EmptyJeu 24 Déc - 17:10

Finally

Maybe someday we will be two people meeting again for the first time


Comment est-ce que la situation a pu dégénérer aussi vite ? Hélionne proteste tandis qu'elle retrouve mes bras, se réveillant et gigotant pour retourner auprès de son père tandis que je la contemple sans répondre à l'accusation. Depuis quand je me soucie du regard des autres ? Depuis qu'il n'est plus là, depuis que j'ai cette si petite vie à protéger. Depuis que je me suis réveillée en sueur terrifiée à l'idée de l'avoir perdue, et que je me suis jurée que rien ne lui arriverait. Je préfère qu'elle grandisse ici, dans les Limbes, en dépit de leur réputation, plutôt qu'à Valtourbe ou à Tertremine, où les regards posés sur elle n'auraient vu que la fille d'un Amputé, et pas une enfant innocente. Mes doigts glissent contre ses joues, tandis que je la berce, pleurs de protestation s'apaisant doucement, perdue dans mes pensées.

La tirade d'Ed est comme une bombe, désir instinctif de le faire taire luttant contre l'expérience qui me dit que ça ne fera qu'empirer les choses et le rendre plus vicieux encore, réagissant trop tard au final. Les doigts de Pala m'échappent tandis qu'ils reculent, mes yeux le suivant d'instinct, inquiet, son discours me broyant de l'intérieur. Je ne peux pas, ne veux pas imaginer, idée trop terrible pour ça, les larmes envahissant d'elles-même mes yeux. Le venin de mon daemon a trouvé sa marque, défense de Pala plus venimeuse encore faisant s'ouvrir le bec d'Ed tandis qu'un long gémissement de douleur lui échappe, ailes se fermant autour de son corps comme pour le maintenir en une pièce, manchot pleurant sa compagne pour la première fois en un an, douleur envahissant chaque parcelle de son être et de notre lien. Si Pala voulait clouer son bec, il a certainement réussi, mon âme se morcelant de douleur à la seule idée qu'Elle ait souffert.

Mes genoux tremblent et manquent me faire flancher tandis que je rejoins mon mari au sol, indifférente aux quelques clients encore présents en dépit de l'heure qui se fait lentement tardive, mains saisissant son visage avant de s'enrouler autour de ses épaules, le pressant contre moi, Hélionne blottie entre nous. Un gloussement lui échappe tandis que ses mains jouent avec mon châle, une manche, gestes maladroits. Son innocence me tire un pâle sourire tandis que mon front se colle à celui de Palareth, mon âme toujours effondrée de douleur s'occupant mécaniquement du si petit daemon qui l'escalade en riant comme le singe dont il a adopté la forme.

"Ne t'excuse pas, s'il te plaît... C'est nous qui devons nous excuser, je suis tellement désolée... s'il te plaît, pardonne-nous... et n'écoute pas Ed, il ne dit qu'une portion de vérité, qu'importe si Hélionne ne t'a rencontré qu'aujourd'hui... Elle te connait dans les histoires que je lui raconte pour l'endormir, dans ta chemise qui lui sert de doudou, dans nos visites à Aisling. S'il te plaît... s'il te plait, ne t'excuse pas, peu importe ce qu'il dit..."

Ma voix se fait suppliante tandis qu'un murmure s'échappe du bec de mon daemon, excuse à peine audible avant qu'il ne se détourne, pointe de compassion perdue au milieu du chaos le motivant. Je dois cligner des yeux pour éclaircir mon regard, laissant mes lèvres rencontrer enfin celles de Pala l'espace d'un instant avant de les délaisser, incertaine de si ce geste peut encore être toléré après les dégâts causé par un morceau de mon être. Ma tête s'abaisse, se niche entre un cou et une épaule, asile enfin retrouvé, avant que je ne soupire.

"Je dois aller fermer... Reste, s'il te plait ?"

Je reste là malgré tout, prostrée contre lui, incapable de défaire mon étreinte tant que je ne serai pas certaine de le retrouver à mon retour. La fermeture peut attendre, si nécessaire, et tant pis pour les protestations demain.


Dernière édition par Liscialle E. Balshilek le Jeu 24 Déc - 22:19, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: « I've come home » ❧ Ft. Liscialle   « I've come home » ❧ Ft. Liscialle EmptyJeu 24 Déc - 21:03

I've come home

All my nightmares escaped my head



Les sons désespérés de Delenrorn ne me donnaient même pas satisfaction, gorge encore plus nouée qu'avant, mal à l'aise. Je m'étais emporté, beaucoup trop, j'avais craqué, je craquais encore dans une moue déconfite, m'enlaçant, me contractant sur moi même en oubliant le lieu. Les mots avaient été mesquins, blessant, douloureux et j'étais le premier à en être affecté, douce douleur sourde commençant à refaire surface, chatouillée par les pensées qui l'avaient nourrie. Je ravale ma bile, serrant les dents et reniflant légèrement tout en m'essuyant les yeux avec mon avant bras tremblant tel un enfant après un caprice.

Les mains de Liscialle eurent tout de même le don de m’apaiser, fermant un instant les yeux. Je retrouvais son odeur, la chaleur de sa peau, le son de sa voix, les expressions que son visage malgré l'endurcissement de cette année. Mes bras l'enlacent, se raccrochent, retrouve la silhouette dont je peux encore sentir le manque douloureux. Ses excuses sont infondées, me font secouer la tête, lançant un regard désolé à Ed aussi fautif que lui. Mon regard se pose sur la petite vie qui gigote et se fond parfaitement entre nous.

Le contact chaud et furtif sur mes lèvres est rassurant, électrisant, une sensation qu'il y a encore quelques heures j'aurai cru perdue à jamais et qui me fait un peu plus réaliser le manque, le temps qui s'était écoulé à des années lumière d'ici. J'hésite un instant, n'osant pas réitérer, pas ici, pas alors que nous sommes loin d'être dans un lieu intime et invisible. Peut-être que je n'ose pas, de peur d'être trop gourmand, d'abuser de ces baisers auquel je n'avais plus droit. Puis je me sens sale, poussiéreux, piquant. Mes mains saisissent son visage en douceur, regard la détaillant, ré-apprivoisant ses traits avant de coller mon front au sien.

« Un an et regarde-toi, tu n'as pas changée d'un pouce et pourtant tu es devenue mère. Ma petite femme forte et débrouillarde, arborant fièrement sa fille, je suis si fier de toi, fier de ton idiot de Daemon qui sait te défendre bec et ongles (désolé Ed). Stupide moi, je nous a volé ce temps et beaucoup d'autres choses. Si seulement j'avais su... jamais je n'aurais continué Li, jamais nous n'aurions repris des risques si nous savions que tu étais enceinte. On a toujours voulu vous protéger. J'aurais mieux fait de compter les jours un à un et de me les faire tatouer plutôt que de me fier à une monte détraquée. C'est idiot une montre, vicieux aussi tu sais ? »

Je souris à cette dernière phrase malgré moi, même si j'étais on ne pouvais plus sérieux, la voix suave, le regard désolé encore un brin embué. Mes mains finissent par la libérer, effleurant les mèches de la petite tête entre nous au passage. « Où veux-tu que j'aille ? » La phrase pourrait sonner comme une évidence, elle était littérale, je vagabondais depuis des jours et mon état en témoignait.

Je me relève, jambes tels des cure-dents retrouvant l'équilibre avant de lui tendre une main pour l'aider. J'attends qu'elle opère et ferme tandis que je prend soin de terminer la théière histoire de ne pas laisser ce thé refroidir et être jeter, on ne jette pas le thé. Le liquide aide, apaise le mal, les tensions, fait passer les tremblements. J'hésite à lancer une boutade à Delenrorn, mais me retiens, ce n'est pas le moment. Au lieu de ça, je lui laisse une gorgée, faisant glisser la tasse en sa direction, ce thé peut peut-être aussi soigner son mal à lui après tout.
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MessageSujet: Re: « I've come home » ❧ Ft. Liscialle   « I've come home » ❧ Ft. Liscialle EmptyJeu 24 Déc - 23:46

Finally

Maybe someday we will be two people meeting again for the first time


Mes yeux se ferment tandis que le cercle de nos bras se referme et que je fonds contre Palareth, l'écoutant en silence, respirant simplement son odeur même distordue par la poussière et la crasse, même si sa cologne manque, écoutant les battements de son cœur, m'apaisant tandis que nos fronts restent collés l'un à l'autre, paupières se soulevant de nouveau quand ma supplique trouve réponse. Je ne peux que déposer mes lèvres sur son front et presser ses mains avant que nous nous redressions, lui laissant Hélionne qui aussitôt quémande davantage de chaleur et d'attention, tirant un rire morne à Ed toujours aussi anéanti.

Les quelques clients restants partent à ma demande, salut et sourires rassurants échangés avant que je ne lave rapidement chopes et tasses, passant le torchon humide sur les tables, balayant le sol. L'aspect de la taverne vu de dehors n'est certes pas engageant, mais l'endroit à l'intérieur est chaleureux, et nettement moins crasseux qu'on ne pourrait le croire, même si le sol ne se plaindrait je pense pas d'être plus souvent nettoyé à grande eau. Je fais aussi vite que je peux tandis qu'Ed reste immobile, ne redressant la tête qu'en voyant la tasse glissée vers lui, fond de thé clapotant légèrement et attirant son attention, sa curiosité perçant le voile de douleur qu'est devenu notre lien et me faisant me figer un instant, observant. Même sans être un, je pourrais distinguer le débat en lui, la colère qui exige de balayer tasse et offrande muette luttant contre la fatigue et l'absence qui les peine tant tous deux. Je détourne le regard tandis que les griffes de mon daemon cliquètent contre le sol, incertaines, avant de cesser leurs mouvements, bec s'inclinant vers la tasse avec un "Merci" maladroit et buvant la dernière gorgée de thé.

Enfin je finis, nous laissant libres de partir, mon bras retrouvant sa place au creux de celui de mon mari après un instant d'hésitation. Ils vont être la norme quelques temps encore, je suppose, tandis que nous devons nous réapprivoiser et retrouver nos marques. Mais ma tête est haute tandis que nous marchons et que je salue quelques visages connus, pointant repères et lieux intéressants à Pala, Ed silencieux derrière nous, sombre silhouette endeuillée à la robe brune d'éclipse. Le haut bâtiment de pierre dans lequel je vis apparaît au détour d'une ruelle, repère gravé dans la pierre pointé à Palareth avant que ne commence la courte ascension des marches. J'ai la chance de n'être qu'au premier étage, porte de bois à la peinture écaillée s'ouvrant pour révéler ma nouvelle résidence. Elle est en un sens assez proche de la chambre de bonne que j'occupais il y a si longtemps, tapis épais et lourdes tentures couvrant le sol et obscurcissant la fenêtre, piégeant la chaleur de mon petit poêle à l'intérieur. Le berceau est au pied du grand lit, malles contenant les affaires de Pala et ceux de mes vêtements que je ne mets plus entassées près de la petite penderie. Ce n'est pas grand chose, un grand bac métallique caché par un paravent plutôt qu'une vraie salle de bain, une minuscule cuisine plutôt que cette si grande pièce où je faisais mon pain sous les regards amusés des domestiques. Mais c'est mon chez-moi, mon refuge, notre refuge désormais en attendant de pouvoir retourner chez nous.

"Tu veux peut-être prendre un bain, pour te réchauffer, pendant que je nous fais à manger, quand j'aurai fini avec Hélionne ? Tes habits sont dans les malles, je pourrai laver ces vêtements et les repriser demain comme ça, si tu veux..."

Ed a déjà déposé le daemon d'Hélionne sur l'épaisse couverture qui couvre une partie des tapis, l'amusant en faisant rouler une balle en chiffon dans sa direction, daemon se faisant chaton pour jouer avec sans hésitation tandis qu'Hélionne gigote de nouveau. Changer ses langes ne me prend que quelques instants, notant distraitement au passage que je dois vraiment aller au lavoir demain, avant que je ne me libère des confins de ma robe, corset partiellement dégrafé laissant notre fille libre de téter avec appétit, rougeur envahissant mon cou et mes joues tandis que je me détourne pour préserver un semblant de pudeur. Ridicule, vraiment, mais je ne peux m'en empêcher tandis que je m'assois dans le sofa tant aimé dans lequel je cousais et lisais chez nous et que je me suis trouvée incapable de laisser derrière.

"Désolée... elle devrait avoir bientôt fini et s'endormir ensuite, normalement... enfin, si Ed arrive à suffisamment fatiguer son daemon !"

Un rire m'échappe tandis que mon âme soupire comme en écho de là où il se fait sauter dessus et escalader en tout sens par l'âme surexcitée qui change de forme sans rime ni raison. J'ai comme l'impression qu'il ne sera pas calmé de sitôt, et j'appréhende malgré moi la manière dont cette vie que nous nous sommes faits au cours de ces derniers mois apparaîtra à Pala.
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Palareth L. Balshilek
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MessageSujet: Re: « I've come home » ❧ Ft. Liscialle   « I've come home » ❧ Ft. Liscialle EmptyVen 25 Déc - 14:38

I've come home

All my nightmares escaped my head



Je me retrouve une fois de plus avec cette petite chose que j'ai encore du mal à assimiler, à implanter dans mon esprit et pourtant que j'aimais déjà profondément, instinct paternel prenant le dessus, l'empêchant de morde le coin de ma redingote qui avait trainé poussière sait où durant ces derniers moins. J'en avais marre de la voir, de sentir son tissus usée à certains endroits jusqu'à la corde, de sentir son odeur poussiéreuse devenue nauséabonde avec ces derniers jours dehors. Je n'avais pas voulu m'en défaire, un brin matérialiste avec le peu que j'avais, mais Li était là, Li m'en referait une autre, l'attache à ce vêtement était dépassée. J'esquissais un maigre sourire lorsque Delenrorn accepta l'offrande, bien que je ne me sentais pas pardonné pour autant, ça prendrait certainement du temps, beaucoup de temps.

Je suis probablement aussi silencieux qu'Ed, ce qui était étonnant étant donné ma capacité à sortir un nombre incalculable de syllabes en un temps devenu record. Mon regard se perd dans la neige fraîche du sol qui humidifie un peu plus ce qu'il reste de mes chaussures, l'eau transperce jusqu'à mes chaussettes que je n'ai pas su sécher correctement depuis mon retour. Je ne sais pas si c'est le malaise, la honte, la perte de l'habitude, mais le contact et la tête haute de Liscialle me déstabilisent, demi-âme seulement au bout d'un bras de arpentant les rues. Là où j'étais dans la norme il y a quelques jours encore, Daemon devenus presque une attraction touristique à leur arrivée de l'Autre Côté, j'étais désormais la tache, le rebut.

Heureusement, une porte fini par s'ouvrir nous réfugiant loin des rues qu'il fallait que j'apprivoise. N'importe quoi pourrait me satisfaire en cet instant et serait mieux que mon refuge des derniers jours, que ce soit une tente plantée dans une plaine comme j'y avait vécu des mois durant, une cabane étroite au fond d'un jardin ou cet endroit sobre que je parcourais du regard, suivant les instruction alors qu'une scène de vie commençait à prendre forme, Daemons s'amusant, Li s'occupant de nourrir cette petite pépite. La sensation d'une énorme tache au beau milieu de tout ça sans savoir où me mettre remontait, finissant par ouvrir une des malles indiquées après avoir réchauffé mes mains près du poêle ainsi qu'y mettre bouillir de l'eau. J'avais déjà abandonné chaussures et chaussettes trempées dans un coin, redingote aux poches pleines et emplies de drôles de trésors (comme des pièces de l'Autre Côté inutiles dans ce monde, quelques montres d'Avaïane qui ne fonctionnaient guère, quelque feuilles de thé pas encore sèches, daguerréotype pris quelques jours après notre mariage dans sa poche de métal entourée d'un drap soigneusement rangé dans une poche intérieur) les rejoignant. Les images remontent au fil des découvertes de la malle, attrapant pourtant la première chemise et pantalon venus, sobres, chauds et loin des autres tissus que je trouve désormais trop riches. Je cherche enfin un objet qui m'a tant manqué ces derniers jours : un rasoir, finissant par mettre la main dessus dans un soupir de soulagement.

Les litres d'eau se déversent dans l'immense bassine, elle sera probablement tiède, mais qu'importe. J'y vide le contenu bouillant, recommençant l'opération une ou deux fois avant d'abandonner le reste des vêtements, plongeant dans l'eau qui pris rapidement une teinte trouble. Avec un peu de volonté et de pression la crasse fini par disparaître, l'odeur aussi. Je finis par sortir, m'enroulant dans les serviette avant de passer mes vêtement abandonné presque un an au par avant. Le rasoir finit par glisser, libérant ma mâchoire de ces poils indésirables. C'était mieux, j'étais plus frais, donnant moins l'impression de revenir des bas-fonds et d'un séjour dans une mine de charbon.

Je m'installe en tailleur devant le poêle, le temps de me réchauffer et que mes cheveux sèchent, un thé serait probablement le bienvenue. Ils auraient besoin d'un bon coup de ciseaux, Avaiane n'était pas vraiment pré-destinée pour faire ce genre de chose après tout, son truc à elle c'était les rouages et pas les poils. J'aimerai pouvoir lui dire que je suis rentré, la rassurer que tout semble aller mieux ou presque, lui parler de cette petite Hélionne à qui je souris maintenant que je ressemble un peu plus à une personne (presque) normale. J'essaie de capturer son attention pour mieux l'observer, enregistrer ses mimiques, ses petits bruits qu'elle semble imiter de sons et paroles environnantes, ses si petites main qui ne font même pas la taille d'un de mes doigts. Je cherche un brin de ressemblance avec une intense curiosité, quels traits elle nous a dérobé, concrétisant peu à peu cette phrase dans mon esprit qui commence à s'imposer comme une évidence. Je suis père. Mon regard se pose ensuite sur le minuscule Daemon qui passe d'une forme à l'autre entre deux bonds, torturant le pauvre Delenrorn et me rappelant vaguement Guine lors de nos jeux d'enfants.
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MessageSujet: Re: « I've come home » ❧ Ft. Liscialle   « I've come home » ❧ Ft. Liscialle EmptySam 26 Déc - 11:41

Finally

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Hélionne tète avec appétit tandis que je me concentre sur elle, mal à l'aise en dépit de tout de cette nouvelle présence dans notre chez-nous, aussi bienvenue et attendue soit-elle. J'ai pris l'habitude que nous ne soyons que toutes les deux, tous les quatre, de pouvoir la nourrir sans avoir à me rappeler des règles que la société impose, certaine de l'absence de regards. J'ai pris l'habitude du silence, des remarques amusées d'Ed, du bavardage insensé d'Hélionne lorsqu'elle consent à lâcher mon sein de ses lèvres et à cesser de le pétrir de ses mains, repue, doigts s'agitant pour réclamer son baiser de fin de repas et son rôt. A la place, j'entends l'eau couler dans le grand bac, clapoter avec les mouvements de Pala, j'entends les lames craquer sous ses pas, son étouffé par les tapis. Retrouver ces bruits est étrange, me déstabilise, tandis que je tente de me réconcilier avec. Il va falloir réapprendre la vie à deux, il semblerait, et j'en manque soupirer tandis que je me rhabille et tend son doudou à Hélionne qui sert aussitôt le tissu contre elle et en fourre une partie dans sa bouche, le mâchonnant avec enthousiasme.

J'en ris tandis que je la dépose près de son père, l'allongeant sur cette chemise de Pala qui lui sert de poupée et de peluche et que j'asperge de temps en temps de quelques gouttes de sa cologne pour qu'elle en apprenne l'odeur. Elle glousse de joie avant de recommencer à mâchonner le tissu et à tenter de l'enrouler autour d'elle, son daemon venant la rejoindre pour jouer avec les quelques boutons au grand soulagement d'Ed enfin libérée des griffes pointues qui s'enfonçaient dans ses plumes sans la moindre délicatesse. Mettre le reste de ragout d'hier à chauffer est l'affaire de quelques instants, couper du pain aussi, avant que je prépare du thé, y glissant deux de ces précieuses feuilles pour être certaine que Pala ne souffrira pas. Elles sont rares et chères, et je n'en ai que deux sachets, procurés juste au cas où et conservés précieusement depuis. Je n'ai pas la moindre idée de comment faire pour en trouver davantage lorsqu'ils seront vides, leur coût est élevé et avoir eu ces sachets, quand les tavernes tendent à les monopoliser, tiendrait presque du miracle. Il faudra que je me débrouille.

La tasse cliquète dans sa soucoupe tandis que je la glisse devant Pala et m'installer à ses côtés sur le sol, tentant de trouver une posture plus confortable tandis que mon corset me contraint à garder une posture impeccable qui s'accommode mal d'être sur les tapis. Je finis par trouver, repliant mes jambes sous moi avec un discret soupir de soulagement. L'odeur du ragout commence à s'échapper de la petite cuisine et à se glisser dans la pièce tandis que je laisse mes doigts glisser le long des cheveux de Pala, ôtant quelques nœuds aussi délicatement que je le peux et luttant contre l'envie de simplement me blottir dans ses bras et de ne plus le lâcher. C'est étrange de l'avoir là une fois la première joie et colère passée, me laissant à vif et démunie, partagée entre l'envie de continuer à vivre comme j'en ai pris l'habitude et celle de refaire de lui le centre de mon monde, un des centres de mon monde désormais, aux cotés d'Hélionne qui commence tout doucement à sombrer, presque emmaillotée dans le tissu blanc, son daemon caché dans une manche, tissu immobile indiquant qu'il s'est enfin fatigué. L'image me fait sourire tandis que je les contemple avant de laisser ma tête s'incliner contre l'épaule à mes côtés.

"Je crois que leur coucher ne va plus tarder... Tu as envie de t'en occuper, ou nous devrions les laisser là un moment encore ?"

Le murmure m'échappe, paupières closes me plongeant dans l'obscurité tandis que mes doigts se lèvent pour jouer distraitement avec les mèches de Palareth, les enroulant entre eux encore et encore, retrouvant leur texture. J'imiterai volontiers Hélionne en ce moment, je sombrerai volontiers, bercée par l'odeur retrouvée de Pala qui m'entoure, par le son de sa respiration, par sa chaleur contre mon côté, mais j'en suis incapable. Je ne veux rien manquer de ce soir, rien manquer de ce moment, enfin tous les trois, en dépit de l'étrangeté de la chose qui me frappe encore, habitude et réalité entrant en conflit avec tout ce que j'avais pu m'imaginer.
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MessageSujet: Re: « I've come home » ❧ Ft. Liscialle   « I've come home » ❧ Ft. Liscialle EmptySam 26 Déc - 21:51

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Mon regard suit instinctivement la pépite qui se retrouve en moins de deux allongée face à moi dans un tissus qui m'est familier et me fait lever les yeux au ciel. Probablement une idée de Liscialle. Un doigt, cette fois plus franc, n'hésite pas à effleurer sa joue ronde, apprivoisant la texture et le contact de sa peau de pêche, avant de se faire attraper par une main. Le regard bienveillant toujours aussi curieux, mon esprit semble dans un nuage vaporeux ne sachant pas exactement si tout cela était bien réel ou le fruit de l'imagination du à un manque trop gros de thé. Hors de question que je ferme l’œil, par crainte que tout ne s'évapore, que le froid des ruelles n'emplissent mes poumons après un songe si doux.

J'ôte ma main, qui continue encore et encore de découvrir cette si petite Hélionne, lorsque le petit Daemon s'approche, de peur de provoquer un contact involontaire. Fort heureusement, c'est le moment que choisi Liscialle pour me glisser une tasse entre les mains, la remerciant avec un signe de tête, à croire qu'elle s'est accoutumé à ce geste avant mon retour, à force de servir d'autres demi-âmes. L'odeur est encore une fois familière, portant la tasse à mes narines pour être certain que je n'hallucinais pas, faisant tournoyer le liquide d'or comme on le ferait probablement avec un bon vin avant de le boire, douce sensation roulant dans ma bouche. Il est cependant moins corsé et mélangé à du thé plus standard, ce qui n'était guère étonnant vu la difficulté et le prix qu'une tasse, avec quelques miettes d'une feuille provenant de l'autre côté, pouvait avoir. Il fallait que je m'y accoutume, que le sevrage se fasse en douceur, ça n'allait certainement pas être simple, surtout une fois la nuit tombée.

« J'aimais bien cette chemise... » Fis-je dans un murmure entre deux gorgée, léger rire presque silencieux pour ne pas troubler ce début de sommeil sortant tout seul. Ma tête se penche pour s'appuyer contre celle de Liscialle dans un soupir d'aise, le regard rivé sur cette pauvre chemise qui devait désormais souffrir le martyr. Je hausse les épaules, partagé entre l'envie de regarder cette frimousse des heures durant, tenter de rattraper les jours sans la lâcher d'une semelle, mais aussi de la laisser dormir après une telle journée, après avoir accueilli un drôle d'étranger chez elle.

« Il faudra probablement lui trouver meilleur peluche avant qu'elle ne me vole tout mes vêtements et que je ne me retrouve nu comme un ver. En admettant qu'un ver ait été un jour habillé, c'est étrange comme expression. Pourquoi pas nu comme un opossum ? Ou nu comme un champignon ? Tiens tu savais qu'ils sont immenses de l'Autre Côté ? Ils font la taille d'une maison si pas plus. Enfin je parle des champignons, pas des opossums, même si ça ferait un bon moyen de transport un opossum, surtout quand on voit comment ils promènent leurs petits. Excuses-moi, je parle trop, je pense que c'est nouveau, je n'en suis pas vraiment sur à vrai dire, on aurait peut-être du m'amputer la langue. Elle te ressemble quand tu dors et je te rassure, il n'y a aucun lien avec les opossums. Je crois que c'est la plus belle chose que je n'ai jamais vue. »

La seconde option l'emporte, abandonnant la tasse vide dans sa coupelle après ces quelques mots murmurés, alors que mes mains s'emparent aussi délicatement que possible du petit morceau de vie, profitant de ce contact privilégié pour sentir son odeur de bébé si particulière, d'enregistrer son poids, la place qu'elle prend dans mes bras, la moue qu'elle fait les yeux fermés en train de sombrer. Je suis hélas contraint de faire tristement signe à Delenrorn pour recueillir son âme entre ses ailes, incapable de lui apporter un contact de fourrure rassurante comme ça aurait du être le cas. Jamais je ne pourrai apporter quoi que ce soit à l'autre partie de cette si petite fille, chair de ma chair.

Je ne suis pas certain que la procédure soit la bonne, y allant par automatisme et à l'instinct. Une main retire le drap du berceau tant bien que mal avant de laisser l'emprunte indélébile d'un tout premier baiser sur le tout petit front, lèvres s'imprégnant de cette texture inédite, les yeux clos pour mieux savourer. Je la dépose ensuite avec soin et à contre cœur, restant une bonne minute immobile à guetter un quelconque signe de réveil ou de protestation, ne pouvant empêcher mon pouce de caresser une nouvelle fois son front, ses fines mèches sombres. Je dois ressembler plus à un môme durant la fête des Rouages excité comme une puce et avec un sourire jusqu'aux oreilles qu'à un père. C'est fou ce que ce mot sonne étrange d'ailleurs, pris au dépourvu et ayant du mal à s'imposer alors qu'il l'avait fait à une époque lointaine, bien des années plus tôt.
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Liscialle E. Balshilek
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MessageSujet: Re: « I've come home » ❧ Ft. Liscialle   « I've come home » ❧ Ft. Liscialle EmptySam 26 Déc - 23:39

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Maybe someday we will be two people meeting again for the first time


Je souris quand la tête de Pala s'appuie contre la mienne, confortable et rassurée, appuyée de la sorte contre lui, l'obscurité sous mes paupières closes pour une fois rassurante, presque une confirmation que je ne rêve pas, si les émotions assourdies de douleur d'Ed ne suffisaient pas. L'épaule de Pala tressaute, me faisant froncer le nez, avant que son discours ne fasse se rouvrir mes yeux, regard surpris se posant sur lui sans que ma tête ne quitte son confortable appui. Oppossums ? Champignons géants ? Je me prends à fixer la tasse de thé, me demandant si le mélange des feuilles est responsable de ce discours que je peine à suivre, fils de logique m'échappant quand mon daemon les suit aisément, murmure lui échappant pour savoir si les champignons étaient comestibles ou non, curieux tandis qu'il imagine un feu de camp géant et un champignon immense débité en tranches et rôti à la broche.  

Mon visage bouge un instant, baiser léger glissé dans le cou de Palareth avant qu'il ne se redresse pour coucher Hélionne, reconnaissante de cette ressemblance qu'il a trouvé entre notre fille et moi, de l'amour si évident qu'il lui porte déjà, l'observant tandis qu'il la couche précautionneusement avant de le rejoindre, me haussant sur la pointe des pieds pour mieux pouvoir poser mon menton sur son épaule, mes bras se nouant d'eux-même autour de sa taille, le rejoignant dans sa contemplation. Elle est magnifique, endormie de la sorte, son daemon blotti dans le tissu de la chemise, drap et fine couverture en patchwork les gardant au chaud, petit poing serré dans la chemise et bouche entrouverte, laissant s'échapper le son léger de sa respiration, ses longs cils frôlant ses joues pleines.

"Elle est magnifique... Merci de nous l'avoir donnée."

Je me détache à regrets après un nouveau baiser le long du cou de Palareth pour sortir le ragoût du feu et nous servir, plaçant les tranches du pain que j'ai fait la veille à côté et préparant une nouvelle tasse de thé. Poussière merci, les feuilles peuvent réinfuser une ou deux fois, même si je ne peux qu'espérer que cela n'affecte pas leurs vertus. Tout ce qui peut les faire durer est bienvenu, soupir m'échappant à cette idée tandis que je dépose la tasse pleine près de l'assiette de Pala avant de retourner à ses côtés pour l'informer dans un murmure que le repas est chaud s'il le veut, nouant mes doigts aux siens dans un geste machinal. Mes mains semblent refuser de laisser passer un instant sans le toucher, comme pour s'assurer de sa présence encore et encore, faisant lever les yeux au ciel à Ed alors qu'il s'installe sur le sofa et arrange ses ailes autour de lui, triste et fatigué.

Précautionneusement je me glisse dans ma chaise, tendant l'oreille pour m'assurer que les bruits légers des couverts ne réveillent pas Hélionne avant de déchirer un morceau de pain, faisant rouler la mie entre mes doigts, regard perdu dans le liquide sombre et épais qui emplit mon assiette, pommes de terres, carottes, et navets le parfumant plus que les quelques morceaux de viande que j'ai négocié et qui pour la plupart ont fini par inadvertance dans l'assiette de Palareth. Il en a davantage besoin que moi. Finalement je prends une première bouchée qui me réchauffe avant d'avaler péniblement, curieuse et effrayée.

"Parle-moi de l'Autre Côté ? Si tu veux, bien sûr... c'est juste que... au final, les gens en parlent comme d'un enfer, un endroit où tout est mort... mais il y a des champignons géants, et du thé qui apaise... ça semble presque contradictoire..."

La question m'échappe, murmurée tant parce que je suis incertaine de sa réception que parce que je suis terrifiée à l'idée qu'Hélionne puisse se réveiller si tôt. J'espère pouvoir dormir quelques heures avant qu'elle ne se réveille pour sa première tétée de la nuit, pouvoir me blottir un peu dans les bras de mon mari, retrouver un véritable lit conjugal, où nous pourrons chasser ensemble les cauchemars et l'inquiétante obscurité au lieu de me blottir contre les oreillers et de résister à l'envie de les parsemer de sa cologne pour tenter de retrouver et de faire croire à mon esprit endormi qu'il est là. J'ai essayé le premier mois, mais ça ne rendait le fait de me réveiller seule que plus douloureux encore. Je ne pouvais pas prétendre que le matelas froid était du fait d'un dossier urgent.

Machinalement, je me prends à pousser le ragout du bout de ma cuillère, le poussant sans vraiment m'en rendre compte tandis que mes yeux scrutent Pala, attendant une quelconque réponse. J'ai peur de l'entendre confirmer que l'Autre Côté n'est que désolation, que ces champignons étaient la seule végétation en dehors du thé, et j'ai tout aussi peur à l'idée que l'Autre Côté puisse être beau, fascinant, terrifiée à l'idée qu'une part de mon mari tout juste retrouvé puisse regretter cet endroit, regretter d'être rentré. Et malgré tout, je veux savoir, je veux comprendre ce qu'il a pu vivre au cours de cette année, outre cette douleur que mon esprit est incapable de concevoir. Dans un recoin de mon esprit, je peux sentir Ed attentif, avide du moindre détail qui peut le reconnecter à sa compagne, du moindre souvenir à ajouter aux siens et à conserver tel un trésor.
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MessageSujet: Re: « I've come home » ❧ Ft. Liscialle   « I've come home » ❧ Ft. Liscialle EmptyDim 27 Déc - 13:11

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Les dires de Liscialle caressent gentiment mon égo, me redressant automatiquement, bien droit, sourire emprunt d'une très maigre fierté sur les lèvres. J'embrasse furtivement sa joue, près du coin de ses lèvres tout en passant une main dans ses cheveux encore piégés dans un chignon. Je reste là encore une minute, gaga et silencieux, les mains posées sur le tout petit lit de bois, alors qu'elle s'éloigne dresser le couvert. J'ai l'impression que rien ne pourrait me faire bouger d'ici, prêt à y passer la nuit. Enfin rien, à l'exception de mon estomac se creuse presque douloureusement dans un grondement à l'évocation d'un repas, me tirant vers la table où je m'installe et ouvre la bouche, engloutissant le contenu de l'assiette avec avidité. Le dernier plat avalé et cuisiné par me femme semble dater d'une éternité, m'efforçant de savourer comme je le peux.

« Tu ne devrais pas user de ces feuilles à chaque thé, j'ai bien compris qu'elles ne courent pas les rues et qu'elles sont hors de prix. Il vaut probablement mieux les garder pour les cas d'urgence. » Fis-je observer en désignant le thé, sentant son arôme qui se mêle à celui du ragoût. J'écoute distraitement les interrogations de Li, sourire cherchant à la rassurer avant d'ouvrir les lèvres, ne sachant pas trop bien par où commencer. Je commence par me tourner vers Delenrorn, répondant à son interrogation qui attendait depuis le coucher d'Hélionne. « Certains champignons sont comestibles oui, même si tu peux me croire, il y a de quoi nourrir tout Balgram durant une semaine vu leurs taille. Au moins une chose est sûre, je ne risquais pas de mourir de faim, je pense même que j'ai pris quelques kilos. » Un rire m'échappe, profitant de la pause pour reprendre une bouchée.

« En fait c'est un peu des deux quand on y pense. C'est beau, digne des contes de fées, mais si on s'éloigne un peu de la civilisation ça devient vite hostile et terriblement dangereux. Oui parce qu'il y a quelques habitants, des familles de Telgram qui se sont installées là il y a plusieurs décennies, des gens bien, accueillant pour la plupart, un peu méfiant au début, curieux dès qu'ils voient un Daemon débarquer surtout. Omis les deux horribles jumelles, la boudeuse et la peste qui passait son temps à glisser de la menthe dans tout ce que je comptait avaler. Enfin bref, je m'égare. On s'est installé dans une petite tente à notre arrivée, dans les plaines autour du village où l'herbe est terriblement douce. C'est terriblement différent d'ici, pas de murs, pas de classes, rien, juste du thé qui coule à flot. Puis les animaux sont étranges aussi du genre Tartinillon, une sorte de papillon aux ailes en forme de biscottes beurrées. En fait, j'ai émis une théorie un peu folle, j'ai eu l'impression que toute cette poussière avalée embelli le paysage et lui donne un côté presque magique, elle le rend un peu étrange aussi. Enfin ça c'est la partie la plus hostile qui empiète partout où que tu soies, j'ai même tenté la plus éloignée des grottes, au final ça n'a fait que nous épuiser un peu plus pour rien. Puis dès que tu sors un peu du campement, là c'est carrément périlleux ; entre les marécages mouvants, les déserts, les forêts qui piègent tout les êtres vivants qui la parcourent dans la glace, les rivières qui te donnent presque envie de te suicider et le bois qui fait perdre la mémoire, y a de quoi faire. D'ailleurs je ne sais toujours pas comment j'ai fini par sortir de ce fichu bois, m'en souviens plus, normal dans un sens. Si ça se trouve c'est aussi à cause de lui que j'ai du retard, il m'a peut-être fait perdre quelques semaines en prime, il a fait dérailler ma montre, je ne pourrais pas dire. Je dois avouer que c'est assez flou et déroutant, mais j'en suis sorti contrairement à beaucoup d'autres. Puis je suis rentré, c'est grâce à l'horlogère, elle a plus la notion du temps que moi, même si j'ai démenti ça durant des mois, mauvaise foi légendaire que veux-tu. »

Il valait peut-être mieux que je cesse ce vomi de paroles et que je termine mon assiette, surtout que vu la vitesse et les gestes disproportionnés presque dangereux, Liscialle ne devait pas avoir suivi grand chose. Si ça sonnait clair dans mon esprit, à l'oral c'était une autre histoire. Une fois que mes cordes vocales et ma langues étaient lancés, ça ne s'arrêtait plus. Je me fis taire en terminant enfin le ragoût, estomac désormais calmé et repu, terminant en beauté par les quelques gorgées de thé et un soupire d'aise, doigts de pieds nus en éventail et les jambes tendues sous la table. « Délicieux, ta cuisine m'avais manquée. Si tu savais comme j'ai rêvé de tes tartes aux pommes. » Je ris, plus décontracté, trouvant peu à peu une place dans ce cocon d'appartement.
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MessageSujet: Re: « I've come home » ❧ Ft. Liscialle   « I've come home » ❧ Ft. Liscialle EmptyLun 28 Déc - 16:08

Finally

Maybe someday we will be two people meeting again for the first time


Je prends lentement une bouchée de ragout tandis que Pala parle, observant la manière dont il dévore lorsque son déluge de mots marque une pause et tentant de garder le fil de ce qu'il raconte. Des champignons gigantesques et pour certains comestibles, des forêts qui rendent amnésiques (je peux me sentir pâlir à cette idée, terrifiée à l'idée de ce qui aurait pu se produire si il n'avait pas retrouvé la mémoire, mon souvenir à jamais effacé, mon mari ignorant à jamais mon existence), des rivières qui rendent désespérément tristes, des papillons aux ailes en tartine, des forêts de glace, scintillant de milles éclats et des tentes sagement alignées et colorées sur une herbe douce comme du velours ou de la soie, peignant un tableau étrange et fantasmagorique dans mon esprit tandis qu'Ed se redresse et écoute, fasciné. Je note distraitement l'existence de jumelles terribles et d'une horlogère ponctuelle avant de sourire, finissant distraitement mon assiette.

"L'Autre Côté a l'air tellement étrange, à t'entendre le décrire... et qui sait, ta théorie est peut-être vraie ? Dommage que personne n'ira sans doute jamais vérifier si c'est le cas..." J'aimerai remercier l'horlogère, de t'avoir permis de rentrer... mais je doute qu'on nous laisse envoyer une lettre à travers un Passage, même adressée à un habitant de là-bas... Il ne faudrait pas que l'on puisse savoir si vous êtes en vie et allez bien, après tout..."

L'amertume me plisse un instant les lèvres avant que je me redresse et débarrasse nos couverts, un rire m'échappe en voyant Palareth ainsi détendu et en entendant son admission, joues rosissant légèrement sous le compliment, âpreté chassée de mes pensées par le tableau. Ce n'est qu"un ragout, et je nous ai certainement préparé plus complexe et raffiné avant, prenant plaisir à me plonger dans les recettes transmises par ma mère et dans mes quelques livres pour décider ce que je lui ferai, sans la moindre interférence de nos quelques domestiques. Le diner était mien, a toujours été mien, même si tous les repas m'appartiennent désormais. Je laisse mes lèvres effleurer celles de mon époux repu tandis que je passe près de lui, amusée.

"Je nous ferai une tarte aux pommes demain, et je nous trouverai du chevreuil pour un civet, il devrait y en avoir au marché et je ne travaille pas à la taverne demain, donc j'aurai le temps de cuisiner."

Rapidement je lave nos assiettes et couverts avant de les mettre à sécher et d'enfin retirer les épingles dans mes cheveux, laissant mon chignon se défaire, nuque enfin libre de ployer maintenant que son poids ne la maintient plus haute et droite. Je repousse machinalement les mèches qui ont glissé devant mes yeux, les glissant dans mon dos avant de sourire à Palareth, gênée comme au premier jour par une habitude que nous avons pourtant eu des années durant et qui m'a tant manquée, lui demandant timidement s'il peut m'aider à délacer ma robe. J'ai dû me refaire à les lacer et les défaire moi-même, longs rubans s'enroulant autour de mes poignets et de mes doigts comme une corde tentant de m'emprisonner, chaleur de ses doigts et de son corps près du mien me manquant à chaque fois autant que son odeur qui m'enveloppait.

Je soupire tandis que le tissu me relâche et glisse légèrement le long de mes bras en un mouvement habituel, l'étreinte du corset me contraignant à rester droite malgré tout, quand je n'ai plus qu'envie de m'étirer et d'être libre de son étreinte, aussi rassurante soit-elle au cours de la journée. D'eux-mêmes, mes bras se nouant de nouveau autour de Pala tandis que je niche mon visage au creux de son cou, inspirant son odeur et me blottissant dans sa chaleur, avide, tirant un soupir mental exaspéré à mon daemon qui somnole sur le sofa et râle dans sa barbe de ne pas avoir le droit de dormir avec le daemon d'Hélionne. J'ai beau lui pointer encore et encore qu'il risquerait de l'écraser en roulant, il refuse d'entendre raison, et se plaint de la même manière tous les soirs avant de sombrer dans le sommeil, me laissant seule à coudre ou lire à la lueur des bougies.
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Palareth L. Balshilek
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MessageSujet: Re: « I've come home » ❧ Ft. Liscialle   « I've come home » ❧ Ft. Liscialle EmptyJeu 31 Déc - 18:15

I've come home

All my nightmares escaped my head



Je hausse les épaules, théorie devenant soudainement plus étrange. Et si les Daemons devenaient des plantes ? Mon regard se pose sur le thé, grand ouvert et à deux doigts de questionner les feuilles qui ont servi à l’infuser. Poussière ! Et si j'avais malencontreusement manger Guine ? Non, enfin c'était ridicule, quoi que peut-être pas tant que ça. La gorge me serre, regard inquiet alors que le scénario devient de plus en plus étrange, me demandant si je n'aurai ps mieux fait de questionner les champignons immenses avant de partir, voir même les fleurs, c'est pratique à transporter dans un pot, puis c'est original un Daemon fleur, c'est innovent, du jamais vu, certes plus silencieux et statique, ce qui changeait radicalement de ce à quoi j'étais habitué.

« En fin de compte je n'aime pas beaucoup cette théorie, je ne vois pas trop ce que je ferai avec un Daemon dans un pot de fleur, c'est trop silencieux une fleur, c'est inerte un pot de fleur, c'est ennuyeux un pot de fleur, ça finirait par me rendre dingue. Mais je vais bien, ce n'est pas comme si j'étais mort de faim ou mangé par un monstre, enfin pas entièrement. »

l'évocation de la tarte et du chevreuil me fait relever la tête, esquissant un sourire ravit de cette nouvelle. J'attendais aussi demain avec impatience, mais non sans une certaine crainte, je voulais me réveiller entre les mêmes draps que Liscialle, sentir ses mèches brunes me chatouiller le visage et surtout revoir les grands yeux de la petite Hélionne. Des rêves de la sorte, j'en avais fait des milliers coupés cruellement d'une traite par un réveil douloureux qui précédait une course à pieds nus et en chemise de nuit, dans le noir, dans la chambre de l'horlogère.

Je me relève ensuite, me retrouvant dans le dos de la brune avec les rubans entrelacés. Ça devait être comme le vélo non ? Ça ne s'oublie pas ce genre de chose, enfin. Je peine un peu au début, mais l'habitude et les gestes machinaux reviennent, délaçant la robe pour l'aider à la faire disparaître. J'accepte l'étreinte volontiers, laissant une main et quelques doigts de perdre dans les mèches brunes relâchées, entortillant les précieuses boucles tant manquées. L'autre main tente un exercice plus périlleux, digne d'un grand héros, cherchant le corsage qui emballe ma si petite femme comme un paquet cadeau, le délaçant dans une concentration absolue jusqu'à la libérer enfin de sa prison, doigts effleurant son dos dénudé entre les couche alors que les lèvres se perdent sur une épaule, la gardant prisonnière un instant, profitant de son emprunte entre mes bras, de son odeur, de sa chaleur.

Mes doigts finissent par saisir ses joues, mettant fin à cette prison de chair, capturant ses lèvres avec douceur, tentant d'apprivoiser à nouveau leur toucher, leur goût, c'est probablement incorrect, mais j'avais ce besoin de combler ce manque devenu aussi douloureux que la perte de mon âme. Le vertige est là, frisson remontant le long de mon échine, toujours aussi délicieux même après une bonne décennie, après un an d'absence de contact.

Le baiser cesse en douceur, un mot doux se glissant à l'oreille, avant de m'écarter de quelques pas, abandonnant chemise et pantalon au beau milieu de la pièce, sans aucune pudeur ni honte, les années de vie commune reprenant le dessus comme si de rien n'était, pour enfiler une chemise de nuit nettement moins élégante, concrétisant un peu plus ma présence ici, à Balgram. A vrai dire, je n'avais aucune envie de dormir et j'étais bien capable d'observer Liscialle avec les yeux clos toute la nuit histoire d'être certain que sa silhouette ne s'évapore pas. Je dormirai plus tard, comme toujours depuis un an. J’ébouriffe les cheveux de ma femme fraîchement retrouvée au passage dans un sourire immature avant de retourner jeter un œil à cette petite vie qui avait pris place au pied du lit, ne m'en lassant décidément pas.

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Liscialle E. Balshilek
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MessageSujet: Re: « I've come home » ❧ Ft. Liscialle   « I've come home » ❧ Ft. Liscialle EmptyVen 1 Jan - 15:59

Finally

Maybe someday we will be two people meeting again for the first time


L'appartement est silencieux, pénombre à peine brisée par les bougies et la lumière des quelques réverbères fonctionnels au dehors, tandis que je me presse contre Palareth, savourant sa chaleur tandis que ses mains retrouvent mon dos et me libèrent de mon corset. Mes paupières se ferment, long soupir m'échappant, alors que ses lèvres se promènent sur mon épaule un instant puis trouvent les miennes. Le baiser est différent des baisers que nous avons échangé jusqu'ici, simples effleurements remplacés par un baiser d'avant, un de ces baisers qui a passé un an à attendre cet instant, comme nous. Mes mains retrouvent d'elles-mêmes ses épaules avant de se perdre dans ses cheveux trop longs, jouant avec délice avec. Le frisson est toujours là, la sensation que ma tête tourne et que mes pieds perdent tout contact avec le sol tandis que je me presse toujours plus contre lui, avide de plus de contact, de chaleur. Une main délaisse les mèches épaisses pour rejoindre une des mains qui emprisonnent mon visage dans cette cage si délicate, entrelaçant nos doigts tandis que le contact se poursuit, toujours aussi chaleureux et familier, souffles se mêlant avec aise, me tirant de légers tremblements. Je voudrais rester comme ça des heures encore.

Un son de protestation m'échappe alors que nous nous séparons, peu désireuse de le perdre ne serait-ce que pour une poignée de secondes, même avec un mot doux et la silhouette tant aimée et parcourue qui se révèle un instant avant de disparaitre sous le blanc de la chemise de nuit. Mes yeux se lèvent au ciel tandis que mes cheveux se voient ébouriffés, toujours aussi amusée par cette fascination qu'ils semblent exercer sur mon mari même si Hélionne semble exercer un attrait plus puissant encore sur lui, avant que la robe ne glisse à son tour au sol, corset retenu entre mes mains déposé sur le dos d'une chaise, pantalons délaissés à leur tour au sol, me laissant entièrement exposée. Je ne peux m'empêcher de sourire malicieusement tandis que je me glisse derrière Palareth, déposant un baiser sur sa joue et laissant une main replacer une mèche avant de me saisir de ma chemise de nuit et de la passer, tissu glissant et m'obscurcissant de nouveau.

"A ta place, je ne m'y fierai pas, elle va se réveiller dans quelques heures pour réclamer à manger et des langes propres, et tu verras que ses poumons sont aussi charmants que le reste. Ils fonctionnent en tout cas à merveille."

Par quoi j'entends qu'elle serait capable de réveiller un mort, aussi difficile à croire que cela puisse sembler. Je ne compte plus le nombre de fois où nous nous sommes réveillés précipitamment en entendant ses hurlements irrités, manchot basculant hors du sofa tandis que je m'empêtre dans les draps avant de m'en saisir et d'obéir à ses désirs. Ed s'y prépare à sa façon, déjà endormi sur le sofa, tandis que je replace doucement la couverture de patchwork qui protège notre si précieux trésor et me hausse sur la pointe des pieds pour m'emparer à mon tour des lèvres de Palareth. Je devrai dormir, me reposer tant qu'Hélionne est endormie, mais pour l'instant je préfère continuer à embrasser mon mari, frissons remontant le long de ma nuque et réchauffant mon sang, avant de me reculer avec un sourire, rideau partiellement fermé laissant filtrer un long rayon de lumière à travers la pièce.

Les draps bruissent à peine tandis que je les ouvre et me glisse entre eux, pivotant aussitôt vers le côté de Pala en attendant qu'il me rejoigne, main étreignant machinalement cet oreiller qui offrait un si pauvre substitut.
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Palareth L. Balshilek
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MessageSujet: Re: « I've come home » ❧ Ft. Liscialle   « I've come home » ❧ Ft. Liscialle EmptySam 2 Jan - 23:16

I've come home

All my nightmares escaped my head



Mon regard, pensif, se détourne de sa cible au contact, se posant sur la silhouette de la brune que je connaissais par cœur qui semblait me narguer un instant ainsi dénudée. Mes lèvres s'étirent, esquissant un sourire presque niais tout en levant les yeux au ciel, à deux doigts de la prendre au jeu et de la ramener à moi. Non, c'était trop tôt pour ce genre d'emportement, l'amertume devait encore être quelque part au loin, en elle. L'absence et la séparation se sentait aussi à des kilomètres, petite chose endormie contre son Daemon témoignant des longs mois enfermé dans cette autre réalité. Je me contente donc d'admirer, de me perdre dans ses ondulations à peine visibles dans la semi-obscurité avant qu'elles ne disparaissent sous les morceaux de tissus.

Je lève à nouveau les yeux au ciel à ses dires, peinant à la croire tellement cela semblait irréaliste. J'étais novice en la matière et me faisais de faux espoirs, c'était certain, mais de là à en devenir horrible. Au pire des cas, nous serions deux. J'avais assez d'espoir (un peu trop même) pour rester éveillé la nuit entière, évitant donc d'aborder le sujet théière sur la table de chevet et crises nocturnes. Au moins ce serait différent, je n'aurais pas à courir à travers une plaine en pleine nuit pour fuir les ombres malfaisantes de l'obscurité. Je ne relève donc pas, de toute manière je n'en ai pas l'occasion puisque les lèvres de Liscialle contre-attaquent, me laissant un goût de trop peu suite au vertige lorsqu'elles disparaissent.

Je prends soin de souffler les chandelles avant de la rejoindre, un long soupir d'aise m'échappant alors que je n'avais pas toucher un véritable lit douillet et moelleux depuis des jours. Je fais disparaître jalousement l'oreiller qui tente de prendre ma place, enroulant mes bras autour de la brune en prenant soin de laisser une main de glisser dans ses boucles. Mes lèvres trouvent son front après quelques échecs du à l'obscurité. Mes yeux refusaient de se poser sur les ombres projetées sur les murs, sur les coins sombres d'où sortaient les cauchemars et insomnies, aux endroits gris dépourvus de couleurs qui instauraient le doute. Li était une présence rassurante, bercé par sa chaleur et son odeur délicieuse. Elle avait plutôt intérêt à ne pas vouloir être lâchée cette nuit, hors de question que mes bras se retrouvent confrontés au vide une fois de plus, hors de question de m'éveiller à des années lumière de cette chambre. Ne pas dormir, ne surtout pas dormir.

Mes tentatives de rester éveillé échouèrent lamentablement, épuisé par les derniers jours, l'esprit apaisé par ces retrouvailles, je n'avais même pas tenu une dizaine de minutes. J'étais tombé d'une traite dans les griffes d'un sommeil des plus profonds si bien qu'une dizaine de Delenrorn en colère n'auraient pas pu me réveiller. Enfin rien ou presque, il ne fallait pas oublier le feu intérieur, les flammes nocturnes qui donnaient encore et encore cette sensation d'être déchiré en deux. La sueur perlait alors qu'une main s'était refermée fermement autour d'un drap, corps fatigué résistant au réveil tant bien que mal.

Trop tard, la plainte étouffée était sortie dans une crispation tordue, presque désarticulée. Une main tremblante empruntait le chemin de la table de chevet de façon aveugle alors qu'un souffle étouffait une nouvelle plainte avec difficulté. Mes doigts ne trouvèrent pas leur bonheur, laissant mes lèvres prendre le relais. « Ava, du thé, il me faut du thé ! » Les mots étouffés et presque incompréhensibles s’adressaient à la silhouette à mes côté, habitude reprenant le dessus et sachant parfaitement que la blonde aurait de quoi apaiser le mal. Enfin jusqu'à ce qu'un chouinement plaintif s'éleva au pied du lit, me faisant réaliser mon erreur. Li, c'était Li, c'était toujours Li. J'aurai bien souris si ma mâchoire n'avait pas été aussi crispée.
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Liscialle E. Balshilek
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MessageSujet: Re: « I've come home » ❧ Ft. Liscialle   « I've come home » ❧ Ft. Liscialle EmptyLun 4 Jan - 21:46

Finally

Maybe someday we will be two people meeting again for the first time


Les quelques chandelles s'éteignent, points lumineux la seule chose qui reste de leurs flammes avant que les minuscules lueurs ne s'éteignent à leur tour, lumière terne provenant de la ruelle la seule qui subsiste. Le matelas se creuse tandis que Pala me rejoint, oreiller retiré de ma main remplacé par le tissu de la chemise de nuit, bras se refermant autour de moi et main se perdant dans mes cheveux avant que des lèvres ne trouvent mon front, manquant de peu mon œil. L'étreinte est chaude, odeur familière m'entourant tandis que je glisse mon visage au creux du cou dévoilé, main glissant dans le dos de Pala pour retourner l'étreinte. Il n'est plus seul à craindre la nuit, cette année m'aura appris à m'inquiéter des crissements du bois, à fixer les silhouettes mouvantes que je devine dans l'obscurité et sous mes paupières closes avec appréhension, me demandant quel monstre va en surgir, quel homme en uniforme va apparaitre de nul part pour se saisir de moi tandis qu'on m'arrache Hélionne, quelle créature terrible va nous dévorer tandis que nous sommes perdus dans les limbes du sommeil. Si nous pouvons désormais nous endormir et nous réveiller en un instant, nous avons perdu toute capacité à rester endormis quoi qu'il arrive. Ou plutôt, j'ai perdu. Delenrorn reste capable de dormir quoiqu'il arrive, aussi longtemps que le daemon d'Hélionne fait de même.

Entre deux battements de cœur contre mon oreille, je sombre, sommeil sans rêve m'absorbant. Je suis bercée de chaleur, protégée par cette odeur et cette étreinte enfin retrouvée, immobile entre ces bras qui me maintienne en place, souffle régulier la seule différence entre un pantin et moi. Je dors, souffles légers de ma fille et respiration pour profonde de mon mari me berçant.

Le passage à l'éveil se fait en un instant, tandis que le corps contre le mien se crispe, plainte et mots achevant de m'éveiller aussi sûrement que le gémissement d'Hélionne qui se change en hurlement l'instant d'après. Ava ? Qui est Ava ? Ed remue sur le sofa, mot mental l'incitant à se rendormir alors que je me lève mécaniquement, déboutonnant le haut de ma chemise de nuit et me saisissant de notre fille affamée, petite bouche commençant aussitôt à téter goulument. Un bras la maintient en place, laissant ses doigts pétrir ma chair et ma chemise, tandis que je prépare du thé à l'aveugle, replaçant les si précieuses feuilles dans la théière et attendant un instant avant de me saisir d'une tasse. Mon doigt se glisse aisément dans l'anse, porcelaine oscillant dans l'air tandis que la théière reste fermement suspendue, son sourd résonnant lorsqu'elle entre en contact avec la table de chevet de Pala, rejointe par la tasse. Je reste muette alors que je retrouve la chaleur des draps, doigts glissant le long du dos d'Hélionne tandis qu'elle poursuite son repas, indifférente à mon trouble. Mon sang me semble transporter des glaçons alors que ce prénom si aisément tombé des lèvres de Palareth me hante. Et sa voix, déchirée de douleur, si différente de ce ton enjoué... cette intonation-là m'est étrangère, et je la hais de me rappeler notre nouvelle réalité, la douleur qui s'est faite nouvelle compagne, qui tente de faire de mon mari un parfait étranger.

"Ava ?"

Le mot m'échappe, lourd d'incompréhension et de douleur. Je ne sais pas qui est Ava, un homme, une femme, un animal pour tout ce que j'en sais. Mais je sais que ce nom est tombé des lèvres de Palareth aussi aisément que le mien l'aurait pu, et je me sens blessée malgré tout, jalouse de cette personne inconnue qui était aux côtés de Pala lorsque je ne l'étais pas, qui aidait à calmer la douleur durant la nuit tandis que j'étais ici. Je mords les mots qui veulent s'échapper, trop proches de ceux qu'Ed n'hésiterait pas à dire si il était réveillé, trop cruels presque. Qui est Ava ? Ami, compagne ou compagnon, ou autre ? Silhouette délaissée à regrets, abandonnée de l'Autre Côté parce qu'il n'y avait pas d'autres choix, qui le hante jusqu'ici et qui a tenté d'éclipser ma place, ou support machinalement appelé ? Je n'en sais rien, et je fixe obstinément la petite vie accrochée à mon sein qui dépend de moi, l'observant téter avec vigueur pour tenter de me distraire des doutes et de la jalousie. J'en veux à cette personne d'avoir été là pour Pala, aussi absurde que soit l'idée. C'est moi qui aurait dû être là, quoiqu'il arrive.
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MessageSujet: Re: « I've come home » ❧ Ft. Liscialle   « I've come home » ❧ Ft. Liscialle EmptyVen 15 Jan - 21:05

I've come home

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Les quelques minutes semblent durer des heures, plainte aiguë et affamée au pied du lit n'aidant pas dans un premier temps, heureusement cela ne dure pas, léger son de tétée presque imperceptible remplaçant les cris. Les draps semblent de plus en plus lourd, tout comme l'oxygène, ils m'emprisonnent et me font bouillir entre leurs doigts. Les membres se resserrent sur eux-même, se contractant en boule dans l'espoir qu'ils ne se décomposent pas et ne tombent en poussière, balayés par un simple courant d'air. Mon corps entier semble s'assécher, l'eau s'évaporant et donnant l'impression de devenir une véritable momie vivante. Enfin je n'espère pas vraiment que ce soit le cas, ça ne doit pas être agréable d'être momifier, plutôt compliquer pour manger et surtout ça doit donner très soif. Une nouvelle plainte s'élève étouffée par l'oreiller. Du calme Pal, ce n'est pas le moment de devenir une momie, contiens toi, tu es avec Li, ne lui montre pas ce genre de choses. Plus facile à penser qu'à faire hélas.

La salive monte d'instinct alors que le doux son de la porcelaine posée sur la table retentit, mains tremblantes se précipitant sur la théière comme si ma vie en dépendait, portant le bec à mes lèvres quitte à me brûler la langue en avalant de longues gorgée. Au diable les tasses, c'était pour les amateurs, j'en aurait renversé la moitié de toute façon, puis la chaleur rassurante dans la porcelaine ronde était si agréable entre mes doigts. Le soulagement est presque immédiat, la douce chaleur d'or apaisant le mal sur son passage. Je finis par reposer la théière à moitié vide, muscles se détendant dans les draps dans un long soupir de soulagement.

Il me fallut une seconde pour revenir à Li et son interrogation, posant le regard sur elle en train d’apaiser un autre cas de soif extrême. « Ava ? » Répétais-je tout aussi interrogatif, ne réalisant pas immédiatement qu'elle répétait elle-même le surnom que mes lèvres avaient lâchées par mégarde alors que je n'avais pas encore réalisé où je me trouvais. Mon corps s'enfonce dans le lit, membres s'étirant et cherchant le contact, une joue fatiguée se posant sur une jambe moelleuse. Mes yeux se ferment d'eux-mêmes le temps de retrouver mon souffle, savourant un instant les odeurs qui se mêlent, les sons émis par le repas improvisés non loin de mon visage. C'est étrange, déroutant, mais je finirai probablement par m'y accoutumer.

Mes doigts se perdent dans le long tissus de la chemise de nuit de ma femme, l'enroulant encore et encore, regard lointain alors que l'interrogation me fait réaliser. « Oooh cette Ava là. Longue histoire, je me demande si ce n'était pas une pendule avec des bras et des jambes et douée de parole tellement elle était à cheval sur la ponctualité. Elle m'apportait du thé et des montres aussi, enfin me rapportait plutôt celle qui me menait la vie dure. Elle avait beau la réparer je ne comprend pas pourquoi cette idiote s'évertuait à ne pas afficher la bonne heure, enfin je parle de la montre bien sûr. Quoi que l'heure ça allait, mais c'était plutôt les jours le souci. Une montre en retard de plusieurs jours, sérieusement c'est d'un ridicule ! Je crois que j'ai encore un peu de mal à me dire que je suis rentré. Poussière qu'est-ce que ça mange, où est-ce qu'elle met tout ça ? Doucement, je ne voudrai pas qu'elle explose. » Les mots s'étaient enchainés, épuisement m'ayant moi-même perdu dans mon fil de pensées alors que mon regard s'était posé sur la petite Hélionne qui ressemblait plus à un puits sans fond qu'à un bébé.
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MessageSujet: Re: « I've come home » ❧ Ft. Liscialle   « I've come home » ❧ Ft. Liscialle EmptyMar 19 Jan - 22:31

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La porcelaine tinte de nouveau tandis que Pala la repose sur la table de nuit, répétant ma question tandis que sa joue trouve ma cuisse, une main délaissant aussitôt Hélionne pour se perdre dans ses cheveux et jouer avec, doigts glissant entre ses mèches sombres et grattant légèrement son crâne en un presque-massage tandis que ses doigts trouvent ma chemise de nuit et s'y enroulent, tissu se froissant et remontant sur ma jambe en un léger bruissement à peine audible au travers des sons de succion émanant de notre fille.

Ma tête bascule en arrière contre la tête de lit tandis que mon mari répond à ma question, discours entremêlé glissant sur moi. Ava, une horlogère qui s'occupait de lui et réparait sa montre. L'horlogère, donc, celle qui a convaincu Palareth qu'il était temps de nous revenir. La jalousie se teinte d'une pointe de reconnaissance envers cette parfaite étrangère, tandis que j'assimile le reste de la réponse. Une montre qui retardait de plusieurs jours. Mes sourcils se froncent tandis que je contemple l'idée. Comment est-ce possible ? Est-ce sa montre indiquait la date ? Peut-être que c'était ça. Ou peut-être que leurs jours sont différents ? Ou peut-être que c'est autre chose. Je range l'idée dans un coin, fermant fermement la porte. Je m'inquièterai demain de savoir si mon époux a perdu la tête, en plus de son âme. Demain. Pour l'instant, je continue de jouer avec ses cheveux, tirant doucement sur une mèche lorsqu'il s'étonne de l'appétit d'Hélionne.

"Ceci venant de l'homme qui vient de boire une demie-théière par le bec, et que je me souviens avoir vu manger près d'une demie-tarte aux pommes sans difficulté ? Elle tient de son père, tout simplement. Et ne t'en fais, elle n'a aucune difficulté à trouver où mettre tout ce qu'elle boit. Au fond de ses langes, principalement."

Comme vexée de voir la taille de son repas critiquée, la tétée de notre fille ralentit, cessant un instant plus tard, ma main délaissant à regret la tête de Palareth pour se saisir d'un tissu sur ma table de nuit et protéger mon épaule tandis que je fais faire son rôt à Hélionne, m'extirpant à regret de sous mon mari le temps de la changer et de la recoucher. Elle rit tandis que je la chatouille et dépose des baisers sonores sur son ventre, remplaçant ses langes par des langes propres et secs, avant de la replacer dans son berceau, yeux d'émeraude se fermant tandis qu'elle se presse d'instinct contre son âme, me tirant un sourire en le voyant changer de forme et s'enrouler autour d'elle sans qu'aucun ne se réveille.

Distraitement, je remonte ma chemise de nuit sur mon épaule, la rajustant avant de retourner me glisser sous nos couvertures, dernier regard jeté à notre merveille. Dans un murmure j'attends que nous ayons repris nos places, ma tête élisant le torse de Palareth en guise d'oreiller, main traçant ses traits avant de se glisser le long de son cou.

"Tu sais que tu es rentré, pas vrai ? Que nous seront toujours là à ton réveil ? Que ce n'est pas un mauvais tour de ta montre, ou je ne sais quoi d'autre ?"

Si il rêve qu'il est rentré, est-ce que ça veut dire que je suis en train de rêver que mon mari rêve qu'il est rentré ? Quelque part, je doute que ce genre de raisonnement alambiqué soit dans mes cordes. Et sûrement, si il rêvait, le thé serait meilleur, et ne nécessiterait pas d'être coupé avec des feuilles normales ?

Mais malgré tout, une expression incertaine s'installe sur mes traits tandis que je chuchote ce dernier point à Pala. Je n'ai pas envie qu'il me dise que je ne suis qu'un rêve. Pas quand je sais que ce n'est pas le cas. Je ne veux pas qu'il me fasse douter aussi.
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MessageSujet: Re: « I've come home » ❧ Ft. Liscialle   « I've come home » ❧ Ft. Liscialle EmptyDim 24 Jan - 14:20

I've come home

All my nightmares escaped my head



Les paupières se ferment d'instinct sous la mains bienveillante qui se glisse entre les mèches de cheveux, contact agréable et rassurant qui fait remonter la fatigue, me berçant avec douceur dans cette présence qui apaise comparé aux longues nuit de solitude. Les mots finirent par me tirer de ce demi-sommeil naissant, riant légèrement à la remarque, les paupières toujours clauses. « Nous n'avons pas vraiment la même profondeur d'estomac. Puis cette demi-théière était vitale. » Il fallait avouer que la dernière remarque brisait soudainement le charme de la situation, ne préférant pas relever.

Mes lèvres se posent un instant sur sa cuisse, l'embrassant avant de la libérer de mon emprise pour qu'elle puise se mouvoir, observant la scène à distance, demi sourire en coin alors que j'enregistre sons et images, espérant que le second réveil se déroule exactement dans le même lieu, dans ce même lit, ce même appartement. Li semble avoir entendu mes interrogations mentales, l'enlaçant alors qu'elle se pose contre moi, une main se perdant dans ses boucles brunes, s'amusant à les faire rebondir. Les mots sont presque suspects, pourquoi voudrait-elle que je n'imagine pas que cet instant fut un rêve ? Était-elle le fruit de mon imagination ? Un mécanisme douteux qui me plongeait dans un étrange délire ? Et si c'était le thé qui me faisait croire que j'étais bel et bien là ? Ou alors c'était juste de l'inquiétude.

Je n'avais plus vraiment envie de dormir, pensées se compliquant au fil des secondes, sourcils se fronçant en une expression douteuse que je tentais de dissimuler en enfuyant mon visage dans les boucles brunes, en profitant pour capturer leur odeur délicieuse et m'en imprégner à nouveau. Elles me paraissaient bien réelles pourtant, inchangées par rapport à mon souvenir. Peut-être que ses traits s'étaient un brin endurcis, ça ne me plaisait pas beaucoup l'endurcissement, le sérieux et la marque d'un incident. Peut-être que c'était l'inverse, que c'était moi qui avais pris les marques de cette année volée. Trop de pensées à une heure trop tardives. Au final, mes paupières se fermèrent avant même que je n'ai pu trouver une réponse à sa question, bras continuant de l'emprisonner tout en se relâchant, délaissant ses précieuses boucles. Je sombrais.  
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