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 « And the days blur into one » FLASHBACK ♦ Ft Liscialle

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Palareth L. Balshilek
Palareth L. Balshilek

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MessageSujet: « And the days blur into one » FLASHBACK ♦ Ft Liscialle   « And the days blur into one  » FLASHBACK ♦ Ft Liscialle EmptyVen 23 Oct - 20:34

And the days blur into one

Retrouvailles hasardeuses



Doux bruit des badauds et de la vie qui grouille dans les rues aux petites heures du matin. Pas le temps d'observer les silhouettes, de s'attarder sur leurs attitudes, leur imaginer une vie, un nom, un métier, une famille, car l'heure tourne. Je peux sentir Guine qui s'accroche tant bien que mal à mes mèches de cheveux, roulée en boule sous mon haut de forme. Je ne peux m'empêcher de rire lorsqu'elle me lance un reproche mental par rapport aux secousses. Après tout si elle voulait une promenade confortable, ce n'était ni l'instant, ni l'endroit. « Aïe ! » Je sursaute, ôtant instantanément le couvre-chef de mon crâne pour que le furet descende sur mon épaule. « Tu vas finir par me rendre chauve, fais attention. » Elle s'excuse en baissant la tête, se calant à moitié dans mon col, de toute manière elle a eu aussi mal que moi, ça lui servira de leçon.

J'accélère le pas après un coup d’œil furtif à ma montre, à deux doigts de rater le début du procès et Poussière sait que je risque de me faire découper en morceaux par Père si cela arrivait. Je reste persuadé que son Daemon rêve de poser ses crocs sur Guinerain. Dossier en main, haut de forme que je n'ai pas pris le temps de remettre en place de l'autre, je coupe par quelques raccourcis qui donnent sur la Grand Place. « Doucement Pal, je vais tomber si tu continues » Je soupire tel un enfant boudeur à la remarque mentale de Guine, ralentissant, mais juste un peu.

Mon prénom résonne, me stoppant net dans ma course. Comme si ça ne suffisait pas. Fronçant les sourcils, je cherche la coupable du regard, supposant par la voix qu'il s'agissait d'une demoiselle. Et là, je me retrouve face à un manchot qui me regarde avec un drôle d'air, reculant d'un pas par surprise, Guine relevant son museau pour mieux analyser l'oiseau. Est-ce que c'était lui qui venait de m'appeler ? Pourquoi un manchot voudrait m'appeler d'ailleurs ? A qui appartenait ce Daemon ? Sceptique, je finis par tomber sur son humaine, n'arrivant pas immédiatement à remettre une identité sur son visage pourtant familier, métamorphosé par rapport à notre dernière rencontre.

Ce fut le saut affectueux de Guine sur l'oiseau qui me fit réaliser. « Liscialle ! » Je me trouvais soudainement stupide de ne pas les avoir reconnu de suite, eux avec qui nous avons partagé tant de choses bien des années plus tôt. J'hésite un instant à lui ouvrir mes bras pour une étreinte avant de me rétracter : ce n'était pas le bon endroit pour ce genre de choses. Puis elle était devenue femme, traits enfantins n'étant plus qu'une vague trace presque invisible, ce n'était pas convenable, nous n'étions plus des enfants. Depuis combien de temps nous ne les avions pas vus ? Le regard de Guinerain perchée sur Ed me fait totalement oublier mes obligations et ma course folle vers les tribunaux, visiblement elle n'y pense plus non plus ou se cache bien de le signaler, plan déjà en tête. « Comment tu... enfin vous allez tous les deux ? » Les mots ont du mal à sortir, s’emmêlant. A vrai dire je ne sais pas trop par où commencer, même si des milliers de questions me brûlent les lèvres. Où vit-elle ? Où travaille-t-elle ? Est-elle mariée ? Pourquoi un Manchot maladroit ? Que fait-elle dans ce quartier ? Se souvient-elle de nos instants de complicité ?  
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Liscialle E. Balshilek
Liscialle E. Balshilek

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MessageSujet: Re: « And the days blur into one » FLASHBACK ♦ Ft Liscialle   « And the days blur into one  » FLASHBACK ♦ Ft Liscialle EmptyVen 23 Oct - 21:21

And the days blur into one

It's been a long few years...


La brume s'accroche encore à la ville, jetant un voile de tulle humide sur la ville lorsque la porte de notre petite chambre de bonne se referme derrière nous, Ed s'élançant dans les escaliers et me forçant à les dévaler à sa suite, côtes protestant le choc de la pierre contre le corps bien remplumé de mon immature Daemon. La lumière qui emplit la ville est encore teintée de gris, réchauffée par endroits par les flammes que jettent les réverbères encore allumés qui me tirent un sourire ravi alors qu'Ed se redresse enfin et commence à se dandiner à mon côtés. Je dois me dépêcher, aller chercher mes affaires à la boutique avant de devoir traverser nombre de rues pour aller chez ma cliente. Elle m'attend pour dix heures précises, et je ne peux pas me permettre d'être en retard. Je marche aussi vite que possible, ce qui n'est hélas pas très vite. Le manchot à mes côtés n'est pas taillé pour la course - il n'est pas taillé pour ces rues de pierre.

Il est déjà neuf heures passés quand enfin nous nous engageons sur la Place Centrale, Ed observant les gens autour de nous comme à son habitude tandis que je réajuste mon sac de couture qui s'obstine à glisser, regard dérivant de ci-de là. Un instant, une silhouette attire mon attention, la longue forme dégingandée qui traverse précipitamment la Place. J'ai la sensation de connaître ces longues enjambées désarticulées, mes sourcils se fronçant en considération. C'est absurde, vraiment, mais Ed est aussi curieux que moi et envisage sérieusement d'appeler si je ne le fais pas. Le cri m'échappe enfin, traversant la place, trois petites syllabes qui roulent si aisément sur ma langue et que je regrette sitôt prononcées. Et si ce n'est pas lui ?

Mais il s'est arrêté, regard trouvant d'abord Ed qui le fixe en retour, droit dans son habit de plumes lisses et brillantes, bec incurvé arrogamment dressé tandis qu'il attend d'être reconnu, me tirant un sourire alors que je rejoins mon Daemon, main s'égarant par habitude le long d'une aile incurvée, mes yeux traçant les traits de l'homme en face de moi. Je connais définitivement cette mâchoire, ces yeux, même transformés par la puberté et les années de séparation. Et Ed reconnait la furet, riant lorsqu'elle lui saute dessus, me tirant un sourire tandis que sa joie m'envahit, grandissant lorsqu'enfin mon Pala... non, monsieur Palareth, nous ne sommes plus des enfants après tout, l'écart de nos stations un gouffre béant dont je ne suis que trop consciente maintenant que je vois le dossier entre ses doigts, me reconnaît. Cela me met mal à l'aise. Apprendre que je ne pourrai plus jouer avec m'avait semblé un drame, à l'époque, et le revoir maintenant, si différent, si adulte, est déstabilisant. Mais il faut bien répondre, et un sourire espiègle se peint aussitôt sur mes lèvres tandis qu'Ed se pavane pour le bénéfice de Guine.

"Nous nous portons à merveille, Monsieur Palareth, merci. Et vous ?"

Ce n'est pas naturel, de l'appeler de la sorte, les syllabes semblables à des pierres, maladroites et lourdes, déplaisantes, mais il faut bien s'en servir, même si elles me rendent plus gênée encore. Ed vient aussitôt à mon secours, ailes s'ouvrant avec excitation alors que ses pattes malhabiles frappent le pavé.

"Ça faisait longtemps ! C'est bizarre de vous revoir, surtout Guine, je n'aurai jamais cru que tu deviendrais un furet, mais ça te va bien, on dirait que tu viens de cambrioler une banque ! Tu t'es fixée il y a longtemps ? C'est bien d'être un furet ? Tu peux courir vite ?"

Avalanche de questions qui me tire un soupir de désespoir, mon visage se réfugiant un instant dans mes mains alors que je supplie mentalement Ed de se taire. Poussière, qu'est-ce que Pa... Monsieur Palareth va bien pouvoir penser ? Il va nous croire terriblement impolis ! Toutes ces années sans le voir, et Ed qui semble déterminé à vouloir faire mauvaise impression et me mettre en retard tout à la fois... Encore qu'au vu du soleil, j'ai encore un peu de temps. Je suppose qu'attendre d'être congédiée et profiter encore un peu de la présence tant manquée ne me fera pas beaucoup plus de mal...
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MessageSujet: Re: « And the days blur into one » FLASHBACK ♦ Ft Liscialle   « And the days blur into one  » FLASHBACK ♦ Ft Liscialle EmptyVen 23 Oct - 22:12

And the days blur into one

Retrouvailles hasardeuses



Mon regard se pose un court instant sur Guine tournant atour d'Ed encore et encore, parvenant presque à me donner le tournis. Je la supplie mentalement de se calmer avant qu'elle ne donne la nausée au pauvre Manchot, ce ne serait pas terrible pour des retrouvailles après tant d'années. Combien de temps qu'on nous avait séparé, arraché l'un à l'autre avec pour seul au revoir un vague regard et signe à travers la fenêtre devant laquelle je pouvait rester des heures. Ça avait été dur et ça avait surtout marqué le début d'un ennui plus que mortel.

D'ailleurs la scène prenait un air de déjà vu lorsque le bout de femme prit la parole. En cet instant je nous voyait haut comme trois pommes, la petite Liscialle et Delenrorn venant de faire irruption dans notre demeure sous nos yeux emplis de curiosité, Guine évacuant instantanément les tensions sous la forme d'un chiot, les pattes avant incitant au jeu avant que je ne tire la petite fille par le bras avec un grand sourire enfantin sur les lèvres. Je n'avais jamais aimé les formes trop froides, les mots trop compliqués et strictes, les gestes distants, les vêtements trop serrés et habillés (comme aujourd'hui), j'aimais les familiarités, me rouler dans la boue et répondre sur un ton qui n'était pas censé être digne de mon rang. Salle gosse j'étais et salle gosse j'étais en partie resté. « Monsieur Palareth... » Je répétais la formule machinalement, riant légèrement tellement je trouvais ça faux venant de sa part, écart d'années ou non. Nous avons bien trop partagé que pour laisser un si gros écart, un gouffre invisible, se former, en tout cas je refusais. « Ça fait si longtemps que ça ? » Je resserre le dossier entre mes bras, sourire espiègle, afin de m'empêcher de lui ébouriffer les cheveux et la décoiffer. J'en meurs d'envie, voulant profiter de cette bonne tête que j'avais en plus qu'elle, mais elle régirait plus que mal surtout qu'elle semble se rendre quelque part avec ce sac. Puis elle a probablement murit contrairement à moi, trop vieille pour ces enfantillages, entrée dans l'univers sombre et froid des adultes comme je me plais à le nommer.

Au moins Ed n'a pas changé, toujours aussi bavard bien qu'il ait l'air beaucoup plus maladroit sous cette forme. Je recule d'un pas lorsque je le vois s'agiter, de peur qu'il me touche par mégarde, alors que Guine m'escalade en riant pour retrouver mon épaule, son perchoir favori. « J'aime beaucoup, je pense que je suis faite pour les cambriolages et me faufiler partout, mais c'est sur que je cours plus vite que toi, ça n'a pas l'air pratique d'être un Manchot surtout sur du pavé. Quelle drôle d'idée ! Mais regardez-moi ce joli costume de plumes, un vrai gentlemen, il ne manque que le chapeau ! » « Guine ! » Pas le temps de la retenir, mon Daemon s'était lancé tout seul dans les boutades douteuses, me mettant aussi mal à l'aise que Liscialle. Elle se moque de moi pour que je me détende et me le fait clairement comprendre.

Dix heures sonnent au clocher, me faisant sursauter et réaliser que cette fois, j'étais vraiment en retard. « Nom d'un... ! » Élan de panique, ma tête se tourne vers la direction qui mène aux tribunaux avant de se poser sur ma montre que je viens de sortir de ma poche en espérant que la cloche avance. « Je suis vraiment désolé, il faut que nous... » Pas le temps de finir ma phrase que Guine saute sur le sol avec son regard dépité qui me supplie de laisser tomber dans une mutinerie. « S'il te plait Pal... » Je marmonne quelques secondes, combat interne pour qu'elle opère, mais elle reste là, plantée devant les pieds de la brune et les pattes de l'oiseau. D'habitude c'était plutôt l'inverse, elle qui me suppliait de ne pas protester. Je me mords l'intérieur de la lèvre en lui envoyant l'image du Daemon de Père, mais elle ne semble rien vouloir entendre, bien décidé à ne pas vouloir remplir nos obligations.

Au bout d'une longue minute d'affrontement, je capitule dans un long soupir résigné. Elle n'aura qu'à expliquer cette absence. Le furet finit par sautiller et lève son museau vers Ed et Li avec une idée derrière la tête. « Vous alliez quelque part ? C'est important ? Même si Pal s'occupe de justifier ? Il a des feuilles vierges dans son dossier, il devrait pouvoir arranger ça. Enfin sauf si c'est un rendez-vous amoureux. Si on allait petit-déjeuner ensemble ? Tu as faim Liscialle ? » Jamais je n'ai eu autant envie de disparaître ou de me fondre dans un petit trou noir, remettant en place mon haut de forme comme s'il pouvait me permettre de dissimuler une partie de mon visage qui virait au rouge. Je suppliait Guine d'arrêter et de se taire, elle en avait fait assez pour l'instant.
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Liscialle E. Balshilek
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MessageSujet: Re: « And the days blur into one » FLASHBACK ♦ Ft Liscialle   « And the days blur into one  » FLASHBACK ♦ Ft Liscialle EmptyVen 23 Oct - 22:58

And the days blur into one

It's been a long few years...


Un instant je peux voir le visage de mon ami d'enfance s'imprimer sur les traits de l'homme qui me fait face alors qu'il me répond, le même sourire espiègle aux lèvres, expression si familière du petit garçon qui m'entraînait dans ses bêtises d'un seul regard, et ce depuis ce jour où je me suis retrouvée devant lui, terrifiée dans ma robe du dimanche, Ed bravant sa peur en sentant la mienne et voyant la petite chienne pleine d'énergie que Guine était devenue. A l'époque, il ne lui avait fallu que quelques minutes pour nous convaincre d'abandonner toute formalité une fois les adultes partis, et l'enthousiasme actuelle de la furet ne peut que me tirer un soupir impuissant. Nous sommes incapables de leur résister, aujourd'hui comme hier, et ma tête se secoue doucement tandis qu'Ed se rengorge sous les compliments. Comme si son égo n'était pas assez gros. Je peux le voir prêt à se vanter, ma main se fermant instantanément sur son bec, recevant un regard noir en échange qui me fait rire légèrement avant de déposer un baiser là où ma main se trouvait. Pauvre Ed trop bavard contraint au silence quelques instants !

La cloche fait cesser mon rire, le sang quittant aussitôt mon visage et me laissant glacée de panique alors qu'Ed se colle contre moi, m'encerclant de ses ailes. Dix heures. Je suis en retard, juste comme ça, minutes perdues dans un voile de réminiscences, sans la moindre excuse valable à offrir. Vaguement, je note que Palareth semble lui aussi paniqué, contrairement à Guine qui s'adresse à lui, les mots incompréhensibles à travers le son de l'horloge qui se répercute encore et encore dans mon esprit tel une condamnation, le murmure calme de Delenrorn reprenant lentement le dessus. Mes yeux se ferment un instant alors que je me ressaisis, se déposant sur le Daemon de Palareth alors qu'elle s'adresse directement à moi, Ed approuvant aussitôt sa suggestion et levant un bec suppliant vers moi.

"On est déjà en retard, Cia... Tu sais que ça sera pire si on arrive en retard plutôt que de ne pas venir du tout, et regarde, ils peuvent nous fournir une excuse ! Madame ne retiendra pas ça sur ton salaire si tu as une excuse, s'il te plaît ? T'as à peine bu une tasse de thé ce matin, tu ne voudrais pas faire un malaise pas vrai ? Et tu as encore mal aux côtes, je le sens. S'il te plaît ? Ça nous fera du bien !"

Je sais pourquoi il a parlé à voix haute. Il veut que Palareth et Guinerain l'entendent, qu'ils l'appuient de sorte que je ne puisse pas faire autre chose que céder, et l'idée m'amuse quelque part au fond de mon être tandis que je le fixe. Si je me concentre sur lui, que j'occulte Palareth et Guinerain, je pourrai peut-être résister, être responsable. Comme toujours. Comme il faut. Mais ma voix est boudeuse en dépit de mes efforts alors que je réponds à Ed, mes bras pressant mon sac de couture contre moi, juste au cas où. Il serait capable d'essayer de me l'arracher.

"La faute à qui si j'ai mal aux côtes ? C'est toi qui as décidé de glisser en bas des escaliers, pas moi ! Et tu sais que je ne risque pas de malaise, ce n'est pas non plus comme si la journée était finie ! Tu exagères..."

Ma voix se coince dans ma gorge alors que le sang envahit de nouveau mon visage, me rendant compte de ce que je viens de dire. Je viens d'admettre qu'il m'est arrivé de passer la journée sans manger, de m'évanouir en rentrant chez moi, devant Palareth. Palareth qui s'est toujours inquiété trop facilement et qui ne peut sans doute pas imaginer devoir décider entre manger et chauffer son logement. J'ai beau gagner ma vie, certains mois sont difficiles, et Ed vient de retourner ce fait contre moi. Je suis battue, et il sait que je le sais, bec frottant doucement mon bras pour m'encourager alors que j'accepte l'offre de Guine, Ed retrouvant aussitôt son énergie.

"On allait chez une cliente, pas un amoureux, il faudrait déjà que Cia ait une vie sociale pour que quelqu'un lui fasse la cour. Pala, c'est vrai que tu peux nous trouver une excuse ? Vrai de vrai ? Parce que sinon, c'est vous qui devrez couvrir pour l'argent qu'on nous retiendra, surtout que Cia doit rac..."

De nouveau ma main se ferme sur le bec de mon manchot, le reste de sa phrase se perdant dans un son étouffé tandis que mes lèvres se fixent dans un sourire crispé. Poussière, je voudrais que le sol s'ouvre sous moi en cet instant, qu'un Passage s'ouvre là où je me tiens et m'emporte de l'Autre Côté, mes yeux suppliant Palareth de dire quelque chose, n'importe quoi, pour mettre fin au malaise que nos Daemons semblent prendre un malin plaisir à créer.
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MessageSujet: Re: « And the days blur into one » FLASHBACK ♦ Ft Liscialle   « And the days blur into one  » FLASHBACK ♦ Ft Liscialle EmptySam 24 Oct - 0:01

And the days blur into one

Retrouvailles hasardeuses



Ah si seulement je pouvais m'éloigner de ce fichu Daemon soudainement trop bavard, fuir loin pour me tapir dans l'une des salles du palais de justice qui me hérissait le poil. Parfois Guine parlait trop, même si en général c'était plutôt l'inverse. Elle sait bien me le rendre, c'est certain. Je me cramponne à mon dossier en la fusillant du regard pour m'empêcher de l'attraper par la peau du cou avant de courir loin d'ici. « Arrête de paniquer et détends-toi, on dirait qu'elle t'intimide. » Nouveau regard noir à son message, qui Poussière merci n'est pas à voix haute, me faisant un peu plus monter le rouge aux joues. « Tu ne payes rien pour attendre. » Lui répliquais-je outré dans un marmonnement interne et inaudible.

Heureusement ou malheureusement, je ne suis visiblement pas le seul à souffrir des caprices de mon Daemon, Delenrorn et Liscialle se lançant dans une confrontation audible qui me fait instantanément baisser les yeux à nouveau vers Guine, responsable de tout ce remue-ménage, qui se colle contre ma jambe pour l'escalader à nouveau, fière comme un paon de voir que Delenrorn marche dans son jeu. Elle plante de temps à autre ses griffes dans ma peau par mégarde, ce qui me fait grimacer. Malgré les années, ses tentatives d'escalade sont toujours aussi hasardeuses, si bien que je finis par la poser moi-même sur mon épaule, mes doigts effleurant son dos courbé dans une caresse, avant qu'elle ne nous fasse à nouveau mal à tous les deux.

Entendre cette confrontation me met encore plus mal à l'aise, n'ayant jamais manqué de rien, ce genre de vie m'est inconnue, bien que ça ne doit pas être facile tous les jours. Je n'ai pas à me plaindre à ce niveau, je suis tombé dans la bonne famille, même si le "bonne" est relatif. Il y a des désavantages même lorsqu'on baigne dans la fortune, à commencer par le contrôle excessif, les règles, les formules de politesse interminables. Néanmoins ce n'étais pas le genre de détails que j'allais pointer pour l'instant. Tout ce que je reteint ce fut que Liscialle était du genre à se tuer au travail sans prendre le temps de se nourrir. Rejoignant soudainement l'avis et la proposition de Guine, je commençait à faire l'inventaire des pâtisseries dans mon esprit. Un endroit chaud, tranquille et surtout où tout était bon serait parfait.

Ed me fit sortir de mon inventaire, méditant un instant sur le comment je pourrais faire tourner la chose. Je n'aimais pas user de ma condition, des mes avantages, mais d'un autre côté je n'avais guère envie de laisser passer ce moment, ces retrouvailles. Maintenant que Guine avait décidé de ne pas me laisser aller vaquer à mes occupations, j'avais envie de poser mes centaines que questions qui me brûlaient les lèvres. Je sais pertinemment que mon fichu nom de Balshilek sur un document peut faire passer beaucoup de choses. Mon regard voyage entre le Manchot et la jeune femme avant d'ouvrir les lèvres. « Et bien on peut imaginer que vous avez travaillé pour moi en urgence et vous signer une attestation pour votre employeuse. Dans quoi est-ce que tu travailles ? » J'esquisse un sourire en coin pour les rassurer, faisant signe à la brune de me donner son sac quitte a le prendre de force si elle refuse. Ma question était à double sens, voulant satisfaire ma curiosité, mais aussi tenter de voir si je peux potentiellement lui donner du travail pour alléger ses fins de mois, désormais inquiet de sa condition. Nous n'étions pas du même monde et ce depuis le début.

Sac une fois sur mon épaule, Guine enroulée autour de mon cou tout en riant intérieurement vu la réussite de l'opération, je tends un bras à Liscialle, attendant qu'elle le prenne avant de me diriger vers une pâtisserie plutôt réputée du quartier. Quitte à lui offrir un repas pour rattraper toutes ces années perdues, enfermé dans cette académie qui s'apparentait à un manoir hanté et hostile à mes yeux, autant le faire correctement. Encore une fois, j'use de mes avantages contre mon gré, demandant une table tranquille et loin de toute l'agitation beaucoup trop bourgeoise à mon goût. Je n'ai pas non plus envie de mettre Liscialle mal à l'aise et l'obliger à nous exposer. De toute manière je n'ai pas non plus envie de me forcer à prendre des manières que je juge disproportionnées pour coller avec le lieu, je ne veux pas faire ça avec elle, priant pour qu'elle soit restée une bouffée d'oxygène dans mon univers malgré le temps. Guine reste perchée sur mon épaule, prenant place sur une chaise doublée de velours rouge. La situation me paraît soudainement étrange, assis là, tous les quatre, autour d'une table. Les questions et les mots ne veulent plus sortir, cordes vocales qui semblent s'être envolées. Mon regard se pose sur la longue liste de pâtisseries le temps de retrouver l'usage de ma langue, observant mon amie d'enfance du coin de l’œil, détaillant ses traits, ses boucles brunes attachées. Guine est étonnamment silencieuse, comme si elle attendait que j'ouvre les hostilités.
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Liscialle E. Balshilek
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MessageSujet: Re: « And the days blur into one » FLASHBACK ♦ Ft Liscialle   « And the days blur into one  » FLASHBACK ♦ Ft Liscialle EmptySam 24 Oct - 8:03

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It's been a long few years...


Piégée, je suis piégée, ma main toujours close autour du bec de mon Daemon qui continue son discours mentalement, m'incitant encore et encore à céder alors même que je me suis déjà avouée vaincue, répliquant vertement de la même manière, vive dispute silencieuse qui ne parait pas sur nos visages et s'interrompant presque aussi vite qu'elle a commencé, notre attention se reportant de concert sur Palareth. Un travail en urgence ? L'idée n'est pas mauvaise je suppose, même si un sourire amusé courbe mes lèvres à l'idée du genre de travail que ce pourrait bien être et de l'expression de Madame en lisant un tel mot. La pauvre risque de devoir s'asseoir tant le choc sera grand, un Balshilek qui emploie l'une de ses employées ! Un Balshilek qui collabore avec une petit maison de couture du village ! Il faudra sortir les sels. Le ton d'Ed est parfaitement plat, me tirant un rire tandis que j'abandonne mon sac à mon ami d'enfance et glisse mon bras dans le sien, le geste bizarrement formel venant de lui.

"Je suis couturière, chez Madame Didescus. Ça va faire quelques années déjà, c'est elle qui m'a appris le métier, et j'ai accepté quand elle m'a offert une place ensuite. Et toi ? Que fais-tu, hormis inciter des couturières à délaisser leur travail au profit de ta compagnie ? "

La phrase est sortie d'elle-même, taquine, alors que nous nous mettons en marche, Ed suivant péniblement et me contraignant à nous faire ralentir, peu désireuse de le perdre ou de trop étirer la distance entre nous. Nous sommes certes chanceux, pouvant avoir plus d'une dizaine de mètres entre nous, mais je ne désire pas pour autant nous infliger une douleur inutile. Poussière merci, Palareth ne nous mène pas très loin, dans une pâtisserie dont j'ai entendu certaines clientes parler, une légère rougeur envahissant mes joues alors que nous entrons. Ce sol couvert d'épais tapis, ces murs à moulures et sièges confortables tendus de velours me mettent mal à l'aise, Ed tressaillant nerveusement derrière moi, silencieux. Nous ne sommes pas à notre place ici, ni le manchot malhabile ni la couturière dans sa robe sombre aussi bien coupée soit-elle, et un élan de gratitude me saisit alors que nous sommes conduit vers une table isolée, main pressant doucement le bras de Palareth en un remerciement silencieux avant de l'abandonner, me glissant dans un siège, regard analysant l'opulent décor qui nous entoure, esprit cherchant désespérément quelque chose à dire pour briser le silence.

"Ils sont agréable ces tapis, ça change des pavés. Et puis ça doit être dur de trébucher dessus ! Vous venez souvent ici ?"

De nouveau une main monte à mon visage alors qu'Ed rouvre le bec et met fin au silence dans un fracas terrible qui malgré moi m'amuse et me fait sourire, tension délaissant mes épaules. Pourquoi continuer à m'inquiéter de ce lieu où je ne pourrai en temps normal jamais entrer, je suis avec Palareth pour la première fois depuis des années et mon manchot est aussi éternellement immature que d'ordinaire, incapable de paraître adulte. Il en serait pourtant capable... mais il juge l'effort inutile, préfère rester fidèle à lui-même, certain que cela ne gênera pas nos vis-à-vis. Je ne peux pas m'empêcher d'espérer qu'il a raison tandis que j'ôte enfin mes gants, Ed s'en saisissant aussitôt pour les placer devant lui, curiosité m'envahissant lentement tandis que de nouveau j'observe celui qui jusqu'ici était resté petit garçon dans mon esprit. Le voir si adulte est étrange, déstabilisant. Il est devenu bel homme et je ne comprends qu'à moitié pourquoi noter cela fait monter une infime rougeur à mes joues. En quoi cela importe-t-il, qu'il est grandi dans sa mâchoire et que ses yeux aient gardé cette expression si particulière qui m'a menée à de nombreuses robes déchirées ? Et qu'importe que la coupe de son veston mette sa carrure en valeur et que son tissu souligne discrètement la couleur de ses yeux ? Et vraiment, pourquoi est-ce que je trouve si étrange d'enregistrer tout ces détails, les classant dans un recoin de mon esprit. Je suis couturière, n'est-il pas normal que je sois attentive à ces détails ? Jamais je n'ai trouvé étrange le fait d'analyser le port et les vêtements des gens autour de moi, jusqu'ici... alors pourquoi maintenant, alors que je commençais enfin à me détendre ? Comme c'est irritant.

"Monsieur Balshilek ne vous en voudra pas trop, de manquer le travail ? Je doute qu'il croit que tu avais un besoin urgent de mes services, ni même qu'il apprécie d'entendre mon nom d'ailleurs..."

Je crains ne pas avoir choisi un bon sujet de conversation pour me distraire de mon trouble, mais il aura eu l'avantage de m'éclaircir les idées, inquiétude remplaçant la gêne. Monsieur Balshilek est terrifiant, l'ogre de nos cauchemars d'enfance, et je ne désire pas que Palareth ait des problèmes avec lui par ma faute.
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MessageSujet: Re: « And the days blur into one » FLASHBACK ♦ Ft Liscialle   « And the days blur into one  » FLASHBACK ♦ Ft Liscialle EmptySam 24 Oct - 10:53

And the days blur into one

Retrouvailles hasardeuses



Couturière, ironique pour quelqu'un qui déchirait ses robes sans arrêt, même si j'étais plus coupable qu'elle. Je ris légèrement à cette pensée, ce souvenir me passant par la tête. Peut-être qu'elle a été traumatisée de toutes ces robes qui finissaient avec des accrocs à force de l'emmener dans de drôles d'aventures et des explorations en douce dans des pièces qui nous étaient interdites. Je n'ai d'ailleurs jamais compris le concept de pièces interdites dans une demeure, c'était un petit peu provoquer le mal, toucher la curiosité avec une belle mimine bien plate. J'étais un de ces enfants qui faisait exactement tout le contraire de ce qu'on attendait de lui, avec le recul, c'était plus pour attirer l'attention d'autre chose. « Parfait, tu n'auras qu'à me faire un costume dans ce cas. Quitte à trouver une excuse, autant le faire jusqu'au bout mh ? Puis j'aimerai bien porter quelque chose fait de tes mains. »

Mon sourire s'évapora à sa question, Guine se blottissant un peu plus en priant que je ne parle pas trop avec mes points de vues qu'elle jugeait un brin trop idéalistes, regard s'assombrissant un instant, un peu honteux de ce que j'étais censé répondre. C'était tout de même drôle, être dans le meilleur domaine, celui qui faisait la fierté de la famille depuis plusieurs générations, mais ne pas assumer pleinement. J'aurai probablement du me vanter, l'impressionner en répondant fièrement avec le sourire, mais impossible, l'horrible sentence me revenait sans cesse à l'esprit, me faisant frémir. « Greffier stagiaire. » Deux mots marmonnés et à peine audibles, sortit avec peine de mes lèvres qui les expulsaient non sans un certain dégoût. Avec un peu de chance, elle n'insistera pas et passera à autre chose. De toute manière elle devait bien se douter que ce n'était pas ma tasse de thé, à des millénaires des ambitions que j'avais à l'origine.

L'observation en coin de la jeune femme me met légèrement mal à l'aise, sensation de chaleur qui augmente dans la pièce et ces habits beaucoup trop serrés pour que je puisse respirer convenablement. Dans un raz-le-bol et un grognement, je porte une main sur ma cravate large, ôtant son nœud pour déboutonner le bouton de ma chemise maintenant le col haut fermé. Je laisse échapper un long soupir de soulagement maintenant que j'ai l'impression de moins être étouffé par ces couches. Nous sommes hors de la vue des autres clients, isolée et je me fiche bien que Liscialle me voit à moitié débraillé, elle avait vu pire venant de ma part. Cela dit, Guine me reteint mentalement de m'attaquer à ma redingote en queue de pie, je lui obéis à contre cœur, mais elle n'a pas entièrement tord, nous étions dans un lieu public, même dans notre petit salon privatif et un Balshilek prenant ses aises, ce n'était pas forcément bien. Heureusement, mon Daemon fait diversion pour que le geste paraisse plus naturel, répondant à Ed. « Souvent oui, Pal est accro à leurs tartes aux pommes, il pourrait en manger toute la journée. »

Grâce à Guine, je ne peux plus me réfugier dans la carte, devenant suspect alors que j'avais mon péché mignon lorsque je venais ici. Encore une fois, je reste persuadé qu'elle l'a fait exprès. La question de Liscialle provoque instantanément un regard en direction de Guinerain qui m'avait entrainé la dedans. « On trouvera bien quelque chose, puis il n'est pas obligé de connaître les détails. » Sourire en coin pour la rassurer. Durant un bref instant, je l'imagine au coin du feu, petites mains s'appliquant sur du tissus, regard noisette et son visage de poupée concentré, petit nez légèrement en trompette lui donnant ce petit air espiègle et amusant. J'ai presque envie de le tapoter du bout de l'index pour voir s'il restera relevé. C'est indéniable, Liscialle est devenue élégante, maturité enjolivant ses traits. Je détourne le regard rapidement lorsque Guine rit intérieurement, me rendant compte que je la dévisageait malgré moi et probablement comme un abruti. « Tu es certain que tout vas bien Pal ? » Son ton est moqueur, se jouant de moi alors que je me sens totalement impuissant face à cette situation.

La serveuse me sort de ce moment gênant, laissant mes invités se décider avant d'indiquer que ce sera "comme d'habitude" pour nous, soit un thé avec une touche de miel et, sans surprise, un morceau de tarte aux pommes. Une fois congédiée je reviens à la brune, mots toujours coincés dans ma gorge, ne sachant toujours pas par quoi commencer, quoi aborder. Je finis par me lancer, à mes risques et périls. « Où est-ce que tu vis ? Qu'est-ce que tu aimes faire ? Vous aimez toujours autant l'eau ? Quelle question Delenrorn est un manchot, ça va de soi. Tu as d'autres passe temps maintenant ? Tu viens souvent dans ce quartier ? » Guine me freine, me disant d'y aller mollo avant de l'effrayer à tout vouloir balancer d'une seule traite. Elle n'a pas tord, la nervosité fait que je m'emballe très vite.
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Liscialle E. Balshilek
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MessageSujet: Re: « And the days blur into one » FLASHBACK ♦ Ft Liscialle   « And the days blur into one  » FLASHBACK ♦ Ft Liscialle EmptySam 24 Oct - 11:36

And the days blur into one

It's been a long few years...


Les yeux d'Ed s'agrandissent en voyant Palareth se mettre plus à l'aise tandis que le petit salon me semble soudain exigu. Il y a quelque chose de flatteur dans le fait qu'il soit capable de se laisser aller de la sorte, preuve qu'il se sent toujours bien en ma compagnie, mais les quelques flashs de peau que j'entraperçois sont bien plus intimes et puissants que les corps partiellement dénudés que je vois dans le cadre de mon travail, seulement revêtus de chemise et autres sous-vêtements. Sans doute parce que nous sommes seuls dans cette petite pièce confortable. L'environnement doit me perturber. Cela ne ferait pas sens autrement. Je connais Palareth depuis ce qui me semble toujours, nous nous sommes baignés ensemble l'été, avons partagé des siestes, daemons blottis ensemble ou dans nos dos respectifs. Même si il est clairement devenu homme, en dépit des quelques traces d'adolescence qui s'accrochent encore à ses membres et ses traits, je n'ai aucune raison de lutter contre l'envie de rougir et détourner le regard. Mais je reste légèrement mal à l'aise, forçant Ed à intervenir. La réponse de Guinerain a au moins l'avantage de nous amuser tandis que nous répondons de concert.

"Oh ? Je suppose que cela veut dire que tu ne grimpes plus aux arbres pour voler des pommes ?"

"Tu devrais voir Cia quand c'est la saison des marrons chauds, elle a tout le temps le bout des doigts brulés à ne pas vouloir attendre qu'ils refroidissent !"

L'arrivée de la serveuse me sort de ma contemplation de Palareth et de l'inquiétude que penser à son père me cause, Ed redressant la tête tandis que nous choisissons un thé noir légèrement citronné et un gâteau aux noix, faussement calmes, mes mains se nouant entre elles pour me centrer, Ed pliant distraitement mes gants du bout du bec, nos yeux se levant de concert sur Palareth alors que ses questions se poursuivent, amusement nous envahissant en réponse. Une de mes mains se lève timidement avant de se poser sur la sienne, hésitante à se retirer mais restant malgré tout, mes doigts enregistrant la peau plus douce que la mienne et sa chaleur.

"Respire, je ne compte pas disparaître ! Je vis près de l'hôpital des Soupirs, nous avons une chambre de bonne, c'est très agréable, même si Ed aime un peu trop descendre les escaliers sur le ventre au lieu d'essayer de les descendre normalement. Et pour le reste... je brode, en général. Et je fais du pain. Ou nous allons nous promener dans la vallée, c'est agréable."

"Et on nage, bien sûr. Cia peut rester quatre minutes sous l'eau, désormais ! On passe la majeure partie de notre temps libre au lac, en fait, soit on nage ensemble soit Cia prend une barque pour qu'on ne soit pas trop éloignés. C'est bien, c'est comme un pique-nique, sauf qu'on est tout seuls ! On vient rarement ici par contre, on a aucune raison d'y aller à part quand les clients ne veulent pas se déplacer, maintenant."

Ed a tout naturellement pris le relais, expansif comme toujours, ne dissimulant pas l'amertume dans sa voix alors qu'il finit son discours. Il est légèrement blessé que nous n'ayons reçu aucune lettre, aucun signe de vie, même si j'ai pour ma part accepté que Palareth ne l'aurait sans doute pas pu combien même il l'aurait voulu. J'ai confiance en lui, je ne doute pas qu'il aurait tenté de prendre contact avec nous si il avait eu cette option, combien même son père lui aurait interdit. Je peux me tromper, mais j'en doute. Mon optimisme n'est pas injustifié, même après toutes ces années. Nous nous sommes reconnus après tout, c'est bien la preuve que je suis autant restée dans ses pensées que lui dans les miennes, non ? Attention, tes pensées prennent un tour dangereux. Qu'importe la voix raisonnable d'Ed dans mon esprit, dépourvue de son usuelle note d'humour. Ma main quitte enfin celle de Palareth, rassurée. Il semblerait que j'ai choisi le bon moment, la serveuse revenant et déposant le délicat service à thé et les deux théières devant nous, pâtisseries dans leurs jolies assiettes de porcelaine émaillée les rejoignant. Je peux sentir l'intérêt d'Ed, souriant en réponse. Il n'a certes pas besoin de manger, mais ça ne l'empêche pas d'aimer le thé. Son cou s'incurve alors qu'il prend la première gorgée, comme à notre habitude tandis que je fixe Palareth.

"Et toi, qu'es-tu devenu ? J'espère que tu as conservé des passe-temps, ce serait bien morne sinon ! J'ai tant de mal à t'imaginer au Palais de Justice, il a l'air si morne et lent, et toi... bien, tu ne l'es pas. Vous allez au lac, parfois ? L'on pourrait s'y retrouver, ce serait agréable de passer une journée ensemble sans avoir à manquer à nos responsabilités..."

Les mots se sont échappés spontanément, sang montant à mes joues en réponse tandis que je prends une gorgée de thé pour me donner une contenance et tenter d'ignorer la manière dont mon Daemon s'est redressé, fusillant Palareth du regard, le mettant au défi de disparaître de nos vies maintenant que nous avons partagé un thé. Je ne m'en offusque pas, me contentant de déposer une main sur son aile et de lui glisser une bouchée de gâteau. Il veut simplement me protéger. Conspirer pour nous permettre de passer une partie de la journée ensemble ne l'empêche pas de s'inquiéter pour moi. J'espère qu'ils ne s'en offusqueront pas.
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Palareth L. Balshilek
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MessageSujet: Re: « And the days blur into one » FLASHBACK ♦ Ft Liscialle   « And the days blur into one  » FLASHBACK ♦ Ft Liscialle EmptySam 24 Oct - 12:19

And the days blur into one

Retrouvailles hasardeuses



Guine se blotti un peu plus dans mon cou désormais en partie dénudé comme si ça pouvait me détendre. Le fait qu'elle s'amuse et se moque de moi en ce moment même, m'irrite en partie. Cela dit je dois avoir l'air bien ridicule et elle aurait probablement tord de ne pas le faire. Mes doigts se glissent distraitement dans la fourrure de son dos, courbe apaisante qui m'aide à reprendre mon souffle. Je ris à la réponse de Liscialle, me revoyant jouer les alpinistes sur les branches d'arbres, Guine guettant sous forme de moineau. « Non en effet. Même si c'était beaucoup plus amusant, surtout la partie où le propriétaire nous courrait après en hurlant. » Je lève les yeux au ciel, j'aimais beaucoup l'adrénaline à l'époque c'était certain, même si d'un autre côté, je serai bien capable de recommencer. Je note dans un coin ce que Delenrorn vient de souffler, péchés mignons désormais exposés au grand jour par nos Daemons respectifs.

Les mots s’emmêlent, se perdent, se mélangent, l'air manque tout doucement dans mes poumons. Si Guine arrive en partie à me faire taire, le contact chaud de la main de Liscialle me scelle la bouche instantanément. Je dois être écarlate, sentant mon visage en feu. « Mais non Pal, tu ne fais pas une combustion spontanée. Par contre tu devrais refermer ta bouche. » La voix interne de Guine fait écho à ma pensée, non je ne brûle pas, tout va parfaitement bien. Je referme aussitôt les lèvres, regard se fixant sur nos mains qui se chevauchent l'espace d'un instant, m'imprégnant de sa chaleur tout en bannissant les autres pensées parasites comme le rire de Guinerain qui semble prendre conscience de quelque chose qui m'échappe. Il n'y avait plus que cet impact entre nous, peau conte peau. Que dois-je faire ? La laisser là ? La retourner pour lui offrir ma paume ? Entrelacer nos doigts ? Les manières et autres normes dans mon esprits s'emmêlent, se perdent, peut être avec ce que je n'ose pas qualifier d'envies. Mes oreilles enregistrent vaguement les sons sortant des bouches de mes interlocuteurs répondant à mes interrogations. Fort heureusement, l'odeur de la tarte aux pommes encore chaude me sauve et me fait revenir à la réalité, bien que le contact cesse alors que je n'en avait pas forcément envie.

Je peux désormais traiter les informations, les sons devenant des mots et je ne peux m'empêcher de leur lancer un sourire en coin. Ils forment un bon duo ces deux là, c'est le moins qu'on puisse dire. D'un côté j'envie leur liberté, faire ce qui leur chante sans subir les foudres une fois rentré. A force, j'ai appris à baisser la tête, à me comporter comme je le devais, à rester droit, la bouche scellée malgré cette envie irrésistible de l'ouvrir. Se baigner dans un lac est l'exemple même des choses que je ne dois pas faire, comme un crime répréhensible et digne de passer par le tribunal. Les seules baignades autorisées hors de la demeure sont tout simplement les thermes et certainement pas celles réservées à la classe moyenne. On pardonnait ce genre de bêtises à un enfant, pas à un adulte.

« Pourquoi ne pas faire une rampe avec une planche de bois ? Ça ferait un chouette toboggan ! Je veux bien venir le tester voir si ça fonctionne, en même temps Li pourrait faire un costume à Pal. » Mon Daemon s'emballe peut être un peu vite à vouloir se glisser dans leur intimité, je ne sais pas trop quoi penser, même si l'imaginer retrouver un instant d'amusement et de complicité avec Ed me fait sourire. Elle descend de son perchoir, s'installant sur mes genoux pour prendre appui sur la table avec ses deux pattes avant. Je rapproche instinctivement la tasse d'elle, la laissant imiter Delenrorn en plongeant son museau dedans pour laper la boisson avec sa langue. Elle apprécie la chaleur du thé, les arômes dans sa petite bouche. Autre tradition, je lui laisse la pointe de ma part de tarte, la sectionnant soigneusement avec la cuillère pour lui tendre.

Je ne peux m'empêcher de ricaner à la remarque de Liscialle, haussant un sourcil. « Toi aussi tu trouves que le tableau ne convient pas ? Il sonne faux et nous sommes les seuls à le voir hélas. Honnêtement ? Je déteste ça et depuis le premier jour où on m'a forcé à mettre les pieds dans cette fichue académie, juste après votre départ. Être le bourreau qui sépare Daemons et Humains ce n'est pas pour moi. » Je baisse le ton histoire que personne d'autre n'entende, on ne sait jamais. Je prend une gorgée de thé histoire d'effacer ce début d'air de dégoût sur mon visage, opinion clairement exposée. Peut être qu'il est un peu tôt pour faire de nouvelles confidences et retrouver un semblant de complicité. Nous sommes au moins d'accord sur une chose avec Guine : nous voulons que ce creux entre nous, forgé par les années, disparaisse à nouveau. Nous ne voulons pas nous perdre encore une fois, absence terriblement lourde qui nous pesait constamment. La proposition de la brune me fait bêtement sourire, haussant les épaules même si ce genre d'invitation signifiait prendre des risques. « Pourquoi pas ? Ou aller voler des pommes dans un verger. » Je ris légèrement tout en entamant mon morceau de tarte. Je réalise soudainement que le lac impliquait probablement de se baigner et donc une tenue légère. La brûlure de mes joues revient en imaginant honteusement la scène dans mon esprit, si je me fichait bien de ma propre pudeur, celle de Liscialle en revanche... Je manque de m’étouffer, toussant tout en essayant de bannir la pensée pour le moins...fantaisistes. Guine éclate de rire, une fois de plus.

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Liscialle E. Balshilek
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MessageSujet: Re: « And the days blur into one » FLASHBACK ♦ Ft Liscialle   « And the days blur into one  » FLASHBACK ♦ Ft Liscialle EmptySam 24 Oct - 13:59

And the days blur into one

It's been a long few years...


Les couverts sont silencieux tandis qu'ils entrent en contact avec nos pâtisseries, tasses délicatement reposées dans leurs soucoupes, silence planant un instant tandis que nous offrons les premières bouchées à nos Daemons, rituel apparemment commun qui me tire un sourire avant que je ne goûte à mon gâteau, yeux se fermant de plaisir. La texture moelleuse, le goût marqué des noix adouci de miel et de vanille, la tiédeur de la pâte, tout est impeccable, mon sourire s'agrandissant alors qu'Ed reprend une gorgée de thé et remercie poliment Palareth en notre nom, en profitant pour suggérer qu'ils passent chez nous pour son costume plutôt qu'à la boutique. Aussitôt mes yeux se rouvrent et se posent sur le manchot à la silhouette faussement détendue. Il manigance quelque chose. Je suppose qu'il veut simplement passer plus de temps avec Guinerain, jouer avec comme avant, cela ferait sens. Mais je le suspecte de vouloir aussi tester sa moitié, le pousser à agir à l'encontre des principes des Balshilek, comme une vengeance.

Et si c'est le cas ?

Un soupir m'échappe, bref. Avec tout ça, je n'ai pas répondu à Palareth, suis restée silencieuse pendant sa confidence si dangereuse comme pendant sa réponse à ma proposition, le rire de Guinerain balayé comme si il était venu d'Ed et mis sous le coup d'une quelconque moquerie, mon regard se levant aussitôt vers le regard si vert, le scrutant avant que de nouveau ma main s'approche de la sienne, doigts pressant légèrement les siens.

"Tu es trop passionné pour un tel métier... Les rares fois où j'ai pu croiser d'autres gens de ce milieu que ton père, ils semblaient tous si froids, si sévères... Tu n'es pas comme eux. Mais peut-être que tu réussiras à rendre ton métier supportable ? Même si je ne suis pas certaine de comment, je suis sûre que tu trouveras un moyen."

La patte d'Ed écrase discrètement mon pied, me rappelant que ma foi aveugle en Palareth peut lui sembler quelque peu étrange après tout ce temps et faisant monter le sang à mes joues. Poussière, il semblerait que nous passons notre temps à rougir, chacun à notre tour, pour une phrase ou un geste. C'en devient ridicule, mes dents se refermant sur la chair de ma joue après que j'ai repris une gorgée de thé, douleur me rappelant à la réalité. Nos tasses se vident lentement, nos assiettes aussi, conversation entrecoupée de silences, joues rougissants, mes doigts restant contre ceux de Palareth sans raison réelle, simplement pour profiter du contact si rassurant. Mais au final, il faut bien que nous partions, mot de justification glissé dans mon sac de couture, soigneusement. Une part absurde de mon être espère que Madame me laissera le garder. Juste pour pouvoir nous prouver que ceci n'était pas un rêve particulièrement réaliste.


Notre petite chambre est bien rangée, paravent dissimulant mon lit, pains encore chauds refroidissant sur le rebord de notre fenêtre, Ed tournant en rond encore et encore dans le coin que nous avons choisi de changer en un quasi-salon, péniblement, causeuse, tabouret et table basse occupant l'espace, quelques ouvrages dans leur panier sur le sol. Ce n'est rien de grandiose, et je prie la Poussière pour que Palareth ne s'y sente pas trop à l'étroit, mais ni Ed ni moi n'y croyons. Il a grandi dans les immenses corridors et vastes pièces de la demeure des Palareth, mon chez-moi fait en comparaison bien petit. De temps à autres, nerveusement, j'observe ma petite pendule, traquant l'écoulement des minutes, m'agitant de ci-de là en attendant l'heure fatidique pour mieux bondir sur mes pieds lorsque enfin l'on frappe, Ed se précipitant vers la porte. Sans grande surprise, il ne parvient qu'à trébucher, douleur brève et piquante envahissant nos visages alors que son bec entre en contact avec le plancher. Ma robe crème me semble bien peu appropriée, bien trop tard pour la remplacer par quelque chose de plus sombre, de moins décolleté, qui dissimule mes clavicules et la naissance de mes seins. Étrange comme une robe qui me semblait si modeste me semble soudain plus appropriée pour aller au bal. Ouvrir la porte n'a jamais été si difficile. Et si ce n'était pas eux ?

"Entrez, entrez ! Ne vous en faites pas pour Cia, elle n'a juste pas l'habitude de recevoir des gens ! Pala, il faudra que tu goutes le pain, je te parie que ça sera un des meilleurs que t'auras mangé, j'en mettrais bien une aile à couper mais franchement, je suis déjà manchot, ça ferait répétitif."

Je peux sentir le sang brûler mon visage tandis qu'Ed désormais relevé s'immisce entre la porte et moi, me faisant reculer tandis qu'il accueille nos invités avec un enthousiasme débordant. Doucement, je me replace devant lui, reculant et le contraignant à faire de même, faisant signe à Palareth d'entrer, sourire d'excuse aux lèvres.

"Oh Poussière... ne l'écoute pas, je t'en supplie, et surtout ne ris pas, il n'arrête pas avec cette blague ridicule depuis qu'il s'est fixé, je doute de tenir encore trois ans. Tu veux un thé ? L'on pourrait voir quel genre de costume tu désires dans le même temps."

Mon Daemon trépigne derrière moi, appelant Guinerain et lançant des suggestions de jeux à tout va, soupir m'échappant. Ce manchot est intenable lorsqu'il est excité, et en cet instant ? Il déborde simplement d'énergie et d'impatience.

"Pas d'escaliers. Pas de suite. Tu vas devoir trouver autre chose en attendant, Delenrorn."

Il ne tarde pas à trouver en effet. Jouer à cache-cache. Dans notre chambre de bonne, alors qu'il est nettement plus grand que Guine. Je suis actuellement curieuse de savoir ce que cela pourra bien donner.
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Palareth L. Balshilek
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MessageSujet: Re: « And the days blur into one » FLASHBACK ♦ Ft Liscialle   « And the days blur into one  » FLASHBACK ♦ Ft Liscialle EmptySam 24 Oct - 14:54

And the days blur into one

Retrouvailles moins hasardeuses



Je me torture l'esprit depuis des jours, Guine se moquant de moi pour ne pas changer, bien qu'elle tente tout de même de me rassurer. Qu'est-ce qui m'a pris d'accepter, de lui offrir du travail et surtout de prendre mes mesures. La pièce était tombée après coup, une fois l'excitation des récentes retrouvailles estompée. Bien entendu ce n'était pas la première fois qu'une couturière s'occupait de moi, loin de là, mais il y avait quelque chose d'étrange dans le fait que ce soit Liscialle qui le fasse. Hélas Guinerain me fait bien comprendre que je suis en train de m'emmêler les pieds dans quelque chose qui me dépasse. Je nie tant bien que mal, m'offusquant, mais elle est une part de moi et il est difficile de se mentir à soi-même. Liscialle est devenue femme, jeux d'enfants disparus au profit des responsabilités et je la trouve élégante, jolie, mais inaccessible. Je ne devrais pas être là, à monter les marches, je ne devrai pas penser comme ça depuis des jours à cette rencontre, je ne devrais pas avoir le sourire aux lèvres et Guine ne devrait pas être aussi impatiente que moi.

Mon Daemon abandonne mon épaule, me devançant, à bondir de marche en marche. Elle s'arrête pour m'attendre, voulant éviter la douleur inutile. On avait compté une fois dans un jeu d'enfant, au centimètre près, la distance qu'on pouvait avoir entre nous. Onze mètres et quarante-deux centimètres avant de commencer à ressentir la douleur. De toute manière il est rare que nous atteignons de telles distances. Je monte péniblement, ne voyant pas grand chose derrière ce bouquet de fleurs probablement disproportionné pour le lieu. Moi qui avait tenté de tout faire pour ne pas être trop remarqué au niveau vestimentaire, ayant opté pour des vêtements simples qui feraient pâlir mon géniteur, afin de ne pas trop ressortir du lot dans ce quartier, mais le côté ridicule de la chose ne m'aidait pas.

Guine frappe pour moi, petit bruit presque ridicule à cause de sa petite taille, alors que j'arrive seulement sur le palier. Une fois la porte ouverte, elle ne manque pas de sautiller, à deux doigts de bondir sur le pauvre Delenrorn qui venait probablement de faire une chute au son qu'on venait d'entendre avant que la porte s'ouvre. Je tente tant bien que mal de sentir l'odeur du pain fraîchement préparé, mais le bouquet aux couleurs chaudes pour la maitresse des lieux m'en empêche. Je ne peux me retenir de rire à la blague douteuse du manchot, levant les yeux au ciel tout en pénétrant dans ce petit cocon qui change terriblement de ces pièces disproportionnées et trop grandes dans lesquelles nous sommes habitués à vivre. « Toujours autant d'humour à ce que je vois. »

Je me tourne enfin vers la maitresse des lieux, lui tendant mon offrande comme l'usage le veut, en ayant pris soin de la choisir sans lis, me remémorant qu'elle ne parvenait pas à les supporter. Pendant ce temps, Guine a déjà escaladé la tête du manchot empereur, guettant déjà la cachette idéale de son perchoir. Elle est très douée pour ce genre de jeu, il faut dire que sa forme aide. En revanche je suis plutôt sceptique quand à la taille de son compagnon qui promettait de rendre les choses assez drôles. J'accepte le thé volontiers avant de m'imprégner des lieux, l'odeur du pain chaud prenant possession de mes narines maintenant qu'elles n'a plus d'obstacle. « Ça doit être confortable de vivre ici et ton pain à en effet l'air délicieux. Sinon je vais peut-être viser un peu grand et je m'y prends peut-être tard, mais il me faut quelque chose pour le bal de Balgram. Le reste, je te fais confiance, je n'y connais pas grand chose là-dedans. » « Il faut que mon Pal soit beau ! Même s'il n'a pas encore de cavalière. » Mon Daemon disparaît dans un coin pour se cacher et entamer le jeu, insistant bien sur cette dernière phrase pour me mettre mal à l'aise, m'envoyant un message subliminal gros comme le palais de justice.
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MessageSujet: Re: « And the days blur into one » FLASHBACK ♦ Ft Liscialle   « And the days blur into one  » FLASHBACK ♦ Ft Liscialle EmptySam 24 Oct - 16:08

And the days blur into one

It's been a long few days...


Des fleurs envahissent mon champ de vision, immense bouquet qui me fait ouvrir de grands yeux, et le rire de Palareth qui emplit ma petite chambre avant que le mien ne s'élève à son tour, le rejoignant. Un instant, j'oublie mon anxiété quant à ma tenue, mon exaspération envers mon Daemon, savourant simplement ce rire commun avant de clore la porte derrière nous et de déposer les fleurs sur notre petite table basse, cédant à l'envie de les humer un instant, l'odeur délicate envahissant mon nez et me tirant un murmure ravi. Je peux sentir Ed se détendre légèrement au fond de mon esprit, boule de rancune se desserrant un peu. Il a remarqué l'absence de lis, lui aussi. Un simple détail, mais un détail qui en dit long. Je ne suis pas seule à me souvenir de ses manies et de ses dégoûts de ce qu'il semblerait. Mon Daemon en est réconforté, s'éloignant davantage. Il a une cachette à trouver, après tout.

De mon côté, je commence à préparer le thé, coupant d'épaisses tranches de pain à la croûte encore assez chaude pour bruler le bout de mes doigts et les déposant dans une assiette, ébouillantant la théière avant d'y déposer les si délicates feuilles, puis attrapant le beurrier sans hésitation, le plaçant sur le plateau. Nous serons plus confortable sur la causeuse après tout, bien plus que si nous restons debout ou nous installons à la minuscule table dans le coin que je surnomme ma cuisine. Au minimum, cela nous mettra à l'abri de nos daemons. Leurs jeux, nos jeux, étaient toujours pleins d'énergie. Je ne pense pas que ça ait changé, entendant le son des pattes d'Ed sur le plancher et le cliquetis léger des griffes de Guinerain tandis que je m'affaire.

"Merci du compliment, j'avoue que c'est assez agréable, si l'on omet les escaliers sans fin. Tu as une idée plus précise de ce qu'il te faut, pour le Bal ? Une couleur particulière, une étoffe, ou j'ai carte blanche ? Et ne t'en fais pas, j'ai encore le temps, ça ne sera pas un problème. Tu seras superbe pour le Bal, j'en suis certaine !"

Machinalement, j'attrape une chaise, l'escaladant rapidement pour attraper le pot de miel, maudissant ma manie de toujours le mettre hors d'atteinte. Chaque jour j'en prends, chaque jour je le remets trop haut, chaque jour je monte sur cette chaise. C'en devient ridicule, vraiment, mais cela a l'avantage de me distraire de l'image de Palareth en costume de bal qui flotte un instant dans mon esprit. Il sera superbe, oui, sans surprise. Il l'est déjà, après tout, même si je me refuse à l'admettre à haute voix, préférant retirer les feuilles de notre thé et déposer le plateau sur la petite table, navigant autour d'Ed qui cherche Guinerain entre deux moqueries mentales. En dépit de ce qu'il affirme, je pense être en mesure de mesurer Palareth sans rougir. Et nous n'en sommes de toutes manières pas encore là. Nous avons un thé à prendre avant cela, le liquide doré coulant dans les tasses, une mèche brune en profitant pour glisser devant mes yeux avant que je la balaye, la glissant derrière mon oreille. Qu'il doit être agréable d'avoir les cheveux dociles...

"Désolée de l'attente, n'hésite pas à te servir avant que le pain refroidisse ! Je pourrai prendre tes mesures ensuite, si tu veux ? Comme cela je commencerai à regarder les tissus lorsque la semaine reprendra... Merci pour ton mot d'ailleurs ! Madame n'en revenait pas, j'ai bien cru qu'elle allait s'évanouir en voyant ta signature... Je crois que je vais éviter de lui parler de ta commande, ça restera entre nous..."

Mes jambes se replient sous moi tandis que je parle, me permettant d'oublier les bonnes manières un instant au profit du confort tandis qu'Ed rit et confirme la réaction de Madame avant de retourner à sa quête de Guinerain, chantonnant son nom tout du long. Il fait au moins attention à ne pas trébucher, c'est déjà cela, et je ne peux que sourire en le regardant, tasse de thé oubliée restée suspendue devant mes lèvres. Sa joie fait plaisir à voir, me réchauffant de l'intérieur et m'amusant à mon tour. Il est adorable, à gonfler ses plumes tandis que je le taquine, accusant Guinerain d'être trop petite avec toute la mauvaise foi du monde.
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Palareth L. Balshilek
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MessageSujet: Re: « And the days blur into one » FLASHBACK ♦ Ft Liscialle   « And the days blur into one  » FLASHBACK ♦ Ft Liscialle EmptyDim 25 Oct - 13:40

And the days blur into one

Retrouvailles moins hasardeuses



J'observe Li qui s'affaire, silencieux, avant de m'écarter du chemin de Delenrorn qui cherche mon furet de Daemon probablement dans un petit trou. J'en profite pour prendre mes aises, déboutonnant ma redingote pour l'abandonner sur le porte-manteau. Ici nous étions à l'abri des regards et langues médisantes, loin des rues agitées, dans un cocon confortable. Je ris légèrement à sa remarque sur les escaliers sans fin menant à son antre, suivant une nouvelle fois le manchot du regard tout en desserrant mon col, amusé par sa démarche et sa façon de faire. Ça ne doit pas être tous les jours facile d'avoir un manchot pour Daemon, surtout dans les ruelles pavées. Il faut dire que j'ai de la chance avec Guine, petite, rapide et qui peut se blottir n'importe où. « Je comprends mieux pourquoi Delenrorn les dévale effectivement. »

Machinalement, je hausse les épaules à ses questions, ce genre de détails m'est bien égal à vrai dire. « Je te fais confiance, c'est toi la professionnelle. » Je commence à me sentir stupide de ne pas avoir réfléchit à ce genre de détails, mais d'un autre côté, je n'ai jamais été très exigeant. Une pensée de Guine cachée sous un meuble me traverse l'esprit, se demandant si au final ce costume n'était pas plus un prétexte pour venir voir Liscialle et passer du temps avec qu'autre chose. Je lève les yeux au ciel, bien que mon Daemon ne peut le voir. Dans un sens, elle n'a pas tord, la couturière m'embrouille l'esprit et ce n'était pas sa tenue pour le moins décolletée qui allait me ramener à la raison.

Entre temps la jeune femme s'était déjà perchée sur une chaise, ne me laissant pas le temps d'anticiper pour attraper l'objet qu'elle convoitait. Cela dit je ne relève pas, me contentant d'un regard soucieux prêt à intervenir si là chaise bascule, de peur de la vexer en mettant l'accent sur sa petite taille. Je finis par prendre place sur la causeuse, exécutant les ordres de la maitresse des lieux après avoir acquiescé pour les mesures, attrapant la théière pour servir deux tasses, attendant un instant avant de boire la première gorgée.

« Au moins elle te laissera... Aïe ! » Je sursaute, plainte faisant écho au couinement provenant de dessous la commode, brève douleur dans la main droite que je secoue machinalement comme si ça pouvait la faire disparaître plus rapidement. Visiblement Guinerain avait manqué une épingle qui s'était égarée. Elle finit par sortir de sa cachette, soudainement démasquée pour venir sauter sur mes genoux en guise d'excuse et de réconfort. Elle finit rapidement par se rouler en boule pour reprendre la partie et compter comme si de rien n'était.

« Où en étais-je ? Ah oui, au moins maintenant tu sais comment échapper à une journée de travail. » Je ris tout en beurrant une tranche de pain, salivant déjà avant même d'avoir mordu dedans. Hélas mon Daemon me devance, petites dents pointues arrachant une bonne partie de mon repas tout en le faisant disparaître. J'affiche une moue boudeuse qui finit par disparaître au bout de quelques secondes en relevant la tête vers Liscialle, esquissant un sourire enfantin.

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Liscialle E. Balshilek
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MessageSujet: Re: « And the days blur into one » FLASHBACK ♦ Ft Liscialle   « And the days blur into one  » FLASHBACK ♦ Ft Liscialle EmptyDim 25 Oct - 20:52

And the days blur into one

It's been a long few days...


La causeuse n'est pas très large, n'a jamais eu besoin d'être large jusqu'ici, les trois petits coussins de velours vert tendre plus que suffisant pour mon Daemon et moi. Je peux m'y étendre le soir, y étaler mes ouvrages, Ed peut s'y coucher la nuit, me laissant le lit, nous permettant de rester proche sans nous étouffer l'un l'autre. Mais en cet instant, je peux surtout sentir l'odeur des fleurs, et une autre odeur dissimulée en dessous, plus fraiche et épicée. Une cologne, je suppose. Cela fait sens, que Palareth en porte. Mais l'odeur me distrait tandis que j'essaie en vain de mettre un nom sur l'odeur chaude d'épices, mes yeux clignant lorsque je note enfin les deux tasses pleines. Il nous a servi. Encore un geste insignifiant qui me rend étrangement ravie tandis que je murmure un remerciement et porte la tasse à mes lèvres, me trouvant distraite par la joie d'Ed et oubliant le liquide suspendu en l'air.

Cela ne se révèle pas être la meilleure des idées, l'exclamation de douleur de nos amis nous faisant bondir mon daemon et moi, Ed manquant trébucher dans sa précipitation alors que je manque me renverser mon thé brûlant dessus, corrigeant mon geste de justesse et déposant la tasse dans sa coupelle pour me tourner vers Palareth, le regardant agiter sa main pour chasser la douleur, Guinerain venant se réfugier sur lui. Je peux entendre Ed s'extasier en silence sur elle, Adorable résonnant dans mon esprit tandis que j'acquiesce. Oui, elle est adorable, ils le sont tous deux, et nous sourions doucement en les observant avant que la furet ne commence à compter, Ed s'éclipsant aussitôt pour se cacher. Distraitement, je suis ses réflexions, l'orientant brièvement jusqu'à ce qu'il se réfugie dans la penderie, glissé derrière les robes soigneusement suspendues, ailes et bec refermant la porte aux gonds silencieux jusqu'à ce qu'elle ne soit qu’entrebâillée, observant dans le même temps Palareth préparer une tartine et riant de sa remarque. Oui, je sais comment avoir des jours libres désormais.

"Est-ce que cela signifie que je peux me servir de toi comme d'une excuse pour..."

Le reste de ma phrase se perd dans un éclat de rire, l'expression de Palareth en voyant un morceau de sa tartine disparaître entre les dents acérées de sa Daemonne impossible à résister, mélange de gourmandise et de surprise qui laisse place à une expression enfantine bien trop familière tandis que mon rire redouble, Ed gigotant discrètement dans la penderie, curieux de voir la situation par lui-même mais trop fier pour risquer la défaite. Le geste vient de lui-même, habitude aussi enfantine que le sourire qui m'est adressé, mes lèvres effleurant d'elles-même la joue de Palareth avant que je ne me détourne pour préparer une nouvelle tartine, rire toujours accroché aux lèvres. Je ne suis pas certaine de ce qui m'a saisie, je peux sentir la réprobation d'Ed devant mon geste qu'il ne comprend pas plus que moi. Ce genre de démonstration pouvait être accepté quand nous étions enfants, mais ce n'est plus le cas. La tartine est une ancre, beurre et miel rapidement étendus sur la mie tiède avant que je ne la dépose à la place de la tartine désormais entamée par Guinerain.

"Ne boude pas, ce n'est qu'une tartine, ce n'est pas comme si elle avait mangé ta part de tarte aux pommes ou bu tout ton thé ! Poussière, que n'as-tu pas vu ta tête !"

Je ne peux retenir un dernier éclat de rire qui s'échappe d'entre mes lèvres avant qu'enfin je ne reporte ma tasse de thé à mes lèvres, léger craquement de bois annonçant qu'Ed commence à s'impatienter d'être trouvé. Le pauvre, il se trouve isolé de nous, et je le console mentalement tandis que je me saisis enfin d'une tranche de pain, mordant dedans sans hésiter ni me soucier de la beurrer ou autre. Je ferai cela pour la prochaine. Mais la première tartine... la première tartine se doit d'être dépourvue de tout accessoire, et mes yeux se ferment de bonheur tandis que le gout de mon pain envahit mes papilles. Il est réussi, et j'en suis ravi, léger murmure de satisfaction m'échappant avant que je ne reprenne une bouchée, guettant l'opinion de Palareth du coin de l’œil.
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Palareth L. Balshilek
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MessageSujet: Re: « And the days blur into one » FLASHBACK ♦ Ft Liscialle   « And the days blur into one  » FLASHBACK ♦ Ft Liscialle EmptyJeu 29 Oct - 19:13

And the days blur into one

Retrouvailles moins hasardeuses



Je ne peux m'empêcher de retenir un rire, me joignant à celui de Liscialle qui inonde la pièce, au regard et les joues pleines de Guine qui font comme si de rien n'était, filant à toute allure pour partir à la recherche du Manchot qui ne devait pas être bien loin. Ça fait longtemps que je ne l'avais pas vue aussi joueuse avec un autre Daemon, bien trop longtemps. J'en oublie ma gourmandise prise de court et mon pseudo-boudage presque puéril, main encore accrochée au reste de cadavre de pain.

Je peux soudainement sentir le contact de Liscialle, impact de lèvres sur ma joue par surprise qui me fait défaillir l'espace d'un instant. Je suis probablement devenu livide ou peut être très rouge, je n'en sais trop rien, plus occupé à calmer ma déstabilisation qu'autre chose. La furet me jette un regard d'inquiétude furtif en ma direction avant de retourner à sa chasse. Je pouvais soudainement ressentir le fossé des classes, le creux de l'éducation, des années, les significations qui n'étaient pas les mêmes. Ce n'était rien, il n'y avait probablement rien de mal dans le geste que la brune venait de faire, probablement pas de sous entendus, juste quelque chose d'enfantin qui refaisait surface, simple réflexe d'antan venu se glisser en oubliant que nous étions désormais adultes. Peut-être qu'une part de moi aurait aimé qu'elle soit consciente de la gravité de la chose, peut-être même que j'aurai aimé qu'elle le fasse avec une idée derrière la tête.

Je baisse le regard, touillant encore et encore dans cette pauvre tasse de thé pour m'occuper les mains qui ne voulaient décidément plus se poser gentiment sans bouger. Mon geste est maladroit, trop rapide, le bruit de la cuillère et de la porcelaine obstruant mes oreilles. Respire Pal. Je porte la tasse à mes lèvres tellement cela en devient ridicule, avalant une longue gorgée quitte à me brûler la langue avant de la reposer pour m'emparer de la tranche de pain fraîchement déposée sous mon nez. Je jette un regard furtif à Guine qui tente d'ouvrir tant bien que mal la penderie, histoire d'être certain que c'était sans danger avant de mordre à pleine dent. La bouchée est généreuse, et plutôt bonne, je me force à me concentrer uniquement sur son goût et sa texture, faisant abstractions des pensées fugitives comme je peux.

Je finis enfin par relever mon regard sur Liscialle, avalant la dernière bouchée de pain que j'avais grignoté par mégarde. « Délicieux. » Je ne sais pas quoi dire d'autre, me levant d'un bond sans vraiment réfléchir en décrétant qu'il était temps de passer à l'action, incapable de rester une seconde de plus sur la causeuse. Hélas ma pseudo-esquive et fuite se retourne contre moi lorsque la raison (prétexte) de ma venue s'impose à mon esprit. Les mesures, la proximité de son métier me mettait soudainement mal à l'aise.

J'aide distraitement Guine en ouvrant la porte, index posé sur mes lèvres avant de me retourner vers la maitresse des lieux. « Si on s'y mettait mh ? » Décrétais-je en claquant dans mes mains, bien décidé à accepter cette torture qui n'en était peut-être pas une, alors qu'une pensée furtive et moqueuse raisonne. « Un peu tôt pour te déshabiller après un seul baiser non ? » Je me retiens de répondre à voix haute, me contentant d'un « Shhhhuuu... » qui ne devrait pas trahir notre conversation mentale.


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Liscialle E. Balshilek
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MessageSujet: Re: « And the days blur into one » FLASHBACK ♦ Ft Liscialle   « And the days blur into one  » FLASHBACK ♦ Ft Liscialle EmptyLun 2 Nov - 16:37

And the days blur into one

It's been a long few days...


Je n'aurai pas dû faire cela, pas dû me laisser aller à ce geste impulsif et stupide qui m'a troublée et semble avoir mis Palareth dans un état second, Ed me rassurant tant bien que mal de sa cachette. Comment ai-je pu être si bête, c'est un noble, et je suis qu'une fille du peuple, j'aurais dû me rappeler que nos manières diffèrent, et je m'inquiète de la manière dont ses standards interprètent un geste qui jusque-là m'avait semblé innocent en dépit de l'attachement certain que j'ai pour mon ami d'enfance. Et maintenant... maintenant il remue son thé encore et encore, mange précipitamment sa tartine, me donne presque l'impression de me fuir tandis qu'il ouvre la penderie pour Guinerain, mon Daemon la refermant aussitôt sorti de sa cachette avant de se diriger vers moi, m'entourant de ses ailes et recevant un baiser sur le bec en guise de remerciement. Je préfère ne pas me demander d'où vient l'enthousiasme soudain de Palareth pour sa prise de mesure, ne pas me dire qu'il veut nous fuir, précipiter la fin de sa visite, mais une part de moi le pense malgré tout, tandis que je me lève et sors le nécessaire de ma boite à ouvrages, Delenrorn attaché à mes pas tel une ombre élégante et malhabile. Étrange dichotomie que la nôtre.

Prendre des mesures m'est d'ordinaire aisé, les gestes rendus sûrs par l'habitude, la distance à prendre pour ne pas mettre mal à l'aise ancrée dans mon corps même. Mais aujourd'hui, je me trouve moi-même mal à l'aise tandis que je note les différentes mesures, mon visage baissé me permettant de dissimuler la légère rougeur qui a malgré moi envahie mes joues alors que je prends pour la première fois conscience de pourquoi certaines mesures sont considérées si intimes, Ed silencieux sur le côté m'observant et laissant échapper l'occasionnel commentaire inapproprié qui me tire momentanément de ma gêne le temps d'un rire discret. Que ferais-je sans lui ? Il est tout, mon égal, mon opposé et mon semblable, mon frère et mon meilleur ami et, parfois, mon pire ennemi. Comme maintenant, où il a décidé que me voir attaquer les mesures nécessaires pour le pantalon de Palareth serait un bon moment pour suggérer que ce dernier me trouble un peu trop, manquant me faire trembler. J'opte à la place pour le fusiller du regard, notant de ne pas acheter de poisson pendant un moment, de sorte à lui apprendre ce qu'il est approprié de dire ou non. Mon Daemon est un tel enfant, lorsqu'il le souhaite...

"Hum, je vais devoir mesure ton assise, ton aileron, et quelques autres longueurs et ce sera fini... Je vais essayer de faire au plus rapide, mais s'il te plait, n'hésite pas à le dire si tu es gêné..."

Tu aurais peut-être dû te redresser pour dire ça, ta posture est quelque peu compromettante en l'occurrence...

Maudit soit ce manchot qui rallume le feu de mes joues et rit à gorge déployé tandis que je prends les dernières mesures le plus vite possible, regard obstinément accroché à mon mètre lorsque je ne suis pas en train d'ajouter les bonnes mesures dans mon carnet et luttant contre l'envie de le lancer à la tête de Delenrorn pour le faire taire. Mais ça ne serait guère professionnel, et je ne tiens pas particulièrement à partager une douleur que je pourrais autrement éviter. Je finis à la place ma tâche, me redressant aussitôt, un pâle sourire glissant réflexivement sur mes lèvres alors que je croise le regard de Palareth, me reculant et me détournant en un battement sous prétexte de devoir déposer mon carnet bien à sa place. Mon cœur retrouve lentement son rythme ordinaire, me tirant un soupir mental de soulagement. Être troublée par lui est acceptable, mais je ne peux me permettre de le laisser s'en rendre compte. C'est un risque inacceptable, quelque chose qui pourrait me faire perdre son amitié en plus de me blesser.

"Hum, désires-tu que je te montre des modèles possibles, ou que je te contacte lorsque les essayages seront nécessaires ? Même si je ne suis pas certaine de comment te faire passer un message, je ne voudrais pas porter atteinte à ta réputation..."

Je ne sais pas quelle option je préférerais, je ne sais même pas pourquoi j'ai dit ça. Sa réputation. Un Balshilek en compagnie d'une simple Toleras... Mon sourire se teinte un instant de mélancolie. Grandir avec lui m'a fait oublier ma place, il semblerait. Mais qu'importe... je suis assez idiote pour me réjouir qu'il passe du temps avec moi malgré cela.
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Palareth L. Balshilek
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MessageSujet: Re: « And the days blur into one » FLASHBACK ♦ Ft Liscialle   « And the days blur into one  » FLASHBACK ♦ Ft Liscialle EmptyLun 2 Nov - 19:09

And the days blur into one

Retrouvailles moins hasardeuses



Juste un mauvais moment à passer. Je me maudit intérieurement tandis que Guinerain manque de se rouler en boule tellement elle rit, se réfugiant auprès du manchot pour que je ne lui lance pas mon gilet dessus histoire de la faire taire. Il faut bien enlever les grosses couches après tout, même si faire ça ici, devant elle, me déstabilise. Je foudroie la furet du regard une fois en simple chemise à moitié ouverte et pantalon, n'allant pas non plus jusqu'au linge. « Si tu oses dire quoi que ce soit, tu risques fort de le regretter. » Lui lançais-je par mesure de précaution, probablement rouge comme une pivoine. Je fis abstraction de la brune qui réduisant la distance, sentant son mètre se glisser partout pour une analyse détaillée de ma carrure. Je m'efforce de regarder en l'air et le pas baisser le regard lorsque Liscialle s'occupe du bas, voulait éviter de me confronter à nouveau dans le puits sans fond de son décolleté et par mégarde, provoquer une réaction en chaine qui serait pour le moins embarrassante. Il y avait déjà assez de proximité pour en rajouter une couche après tout. Je hausse les épaules en souriant pour dire que tout va bien, la laisser faire à son aise, bien que je maudissait Guine de m'avoir laissé aboutir cette idée saugrenue jusqu'au bout.

Je finis enfin par souffler, m'enfuyant à nouveau dans les couches, serrant mon col un peu trop fort à cause de la cravate. Je souris à Li une fois que j'ai repris mon souffle pour lui voler sa plume des main et m'accaparer le coin de sa page, y inscrivant une adresse plus sécurisée, si je me fichais de ma réputation, mon père moins. « Écris-moi à cette adresse, je viendrai faire des essayages quand tu auras avancé. » Derniers mots échangés, dernier saut de Guine sur Ed, je me permet une folie en embrassant le front de la couturière avant de disparaître.


Je m'y suis probablement pris un peu tard, il faut dire qu'une invitation le matin même, ce n'est pas vraiment ce qu'il y a de mieux et je ne voudrais pas qu'elle se sente obligé d'accepter si elle a autre chose de prévu. Guine me murmure depuis une heure que tout se passera bien, qu'il n'y a pas besoin que je tourne en rond sous ce réverbère, lieu de rendez-vous, encore et encore à cause de la nervosité. Et si elle venait et qu'on la reconnaissait malgré les années mh ? Respire Pal, respire. Je remis le col de ma chemise en place pour la énième fois, peut-être un brin fétichiste avec ce costume qu'elle avait fait de ses mains et retouché de nombreuses fois pour qu'il soit le plus impeccable possible.

Mon Daemon s'invita dans mes bras, se laissant caresser le dos inlassablement pour que je me détende alors que l'heure tournait. Il ne restait que dix petites minutes et espérait que ce soit Delenrorn qui la ralentisse, qu'elle était bel et bien en route. C'était idiot de m’emballer de la sorte, surtout que la complicité d’antan revenait de jour en jour, jeux peut-être un brin immatures refaisant surface. Est-ce qu'elle avait bien eu le paquet, cette robe dont les tissus et broderies devaient la mettre mal à l'aise, cette invitation trop solennelle ? A la réflexion j'aurai peut-être du envoyer quelque chose de plus personnel. Il était trop tard pour reculer de toute manière.

Enfin, une tache blanchâtre apparaît dans l'obscurité, Daemon maladroit que je reconnaitrait désormais entre mille et qui le fait sourire à pleine dents. Aussitôt je m'approche hâtivement de nos invités, ne manquant pas de me perdre dans l'élégance de Liscialle. Le choix de la robe était visiblement parfait, lui allant au teint. Je la saisit par la bras une fois Guinerain sur mon épaule, lui indiquant que nous allions être en retard si on ne se pressait pas, accélérant le pas avant de me stopper net. « Oh attend, j'allais oublier ! Il vaut mieux te faire passer pour une riche héritière, les conventions, patati, patata. » Mes paroles étaient accompagnées de gestes et d'une grimace, une main s'enfuyant dans ma poche pour en sortir un plastron fait de pierres précieuses que j'attache délicatement autour de sa nuque. « Beaucoup mieux. » et probablement beaucoup plus crédible par la même occasion. Coup d’œil furtif à ma montre avant de l'emmener dans l'immense bâtiment où la fête allait se donner.
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Liscialle E. Balshilek
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MessageSujet: Re: « And the days blur into one » FLASHBACK ♦ Ft Liscialle   « And the days blur into one  » FLASHBACK ♦ Ft Liscialle EmptyLun 2 Nov - 21:51

And the days blur into one

It's been a long few days...


Oh... Li, tu vas ressembler à une princesse !

Il exagère. Je ne suis pas une princesse, et ne le serai jamais, tandis que je m'observe dans le miroir. La soie de mon fond de robe glisse doucement contre ma peau, me tirant un soupir de plaisir coupable. J'aurai dû renvoyer la robe, et l'invitation au bal. M'y rendre n'est pas approprié, surtout accompagnée de Palareth, un des jeunes gens les plus éligibles de la ville. Je suis couturière, j'entends les mères discuter entre elles tandis que je retouche les robes de bal de leurs filles bonnes à marier. Et pourtant, je suis là, me glissant dans cette robe crème à peine teintée de dorée, caressant doucement la gaze et la tarlatane tandis que je fais quelques pas pour m'habituer à son poids si léger en dépit des apparences, à la manière dont la jupe oscille avec mes hanches. Je n'ai guère l'occasion de porter des robes de bal, et celle-ci est la plus belle que j'ai jamais revêtue, avec sa simplicité trompeuse. Je peux aisément voir la qualité du travail, la délicatesse de chaque point, et espérer pouvoir un jour égaler telle merveille d'habileté.

Lacer le dos de ma robe se révèle compliqué, Ed me venant en aide de sorte à pouvoir davantage serrer les rubans que je n'en ai l'habitude avant qu'il ne me passe les délicates perles qui orneront mes oreilles, présent de ma mère lorsque je suis devenue femme. Je préfère ne pas penser aux sacrifices qu'elle a dû faire pour pouvoir me les offrir, sourire nostalgique glissant sur mes lèvres alors que je les fixe, Delenrorn me couvrant toujours de compliments. Pour quelqu'un qui était si méfiant lorsque nous avons recroisé Palareth, il est certainement devenu enthousiaste au fil des jours, s'impatientant entre les séances d'essayage et me moquant constamment pour le trouble que cause mon ami en moi. Je lui retourne le sentiment, moquant son attachement à Guinerain avec la même malice dont il fait part. C'est presque devenu un jeu entre nous, où le vainqueur est le premier à faire rougir ou trébucher l'autre. Ed gagne souvent, je dois l'admettre.

Dépêche-toi ! On va être en retard !

Je suis presque prête, calme-toi !


Il n'a pas plu ces derniers jours, Poussière merci, et mes souliers parviennent ainsi à rester immaculés tandis que nous nous dépêchons vers notre lieu de rendez-vous, Ed me précédant pour une fois. Il n'a pas à s'inquiéter de l'état de sa tenue, chanceux qu'il est, son costume fait partie de lui, et il ne manque pas de s'incliner galamment en direction de Guinerain alors que Palareth s'avance vers nous et nous entraîne avec lui, me tirant un rire lorsqu'il s'arrête qui s'éteint devant les mots de mon cavalier. Même le plastron ne me tire qu'un pâle sourire tandis que je remercie mon ami. Je sais pertinemment pourquoi je suis là, l'escortant pour lui laisser l'occasion de savourer le bal sans avoir à se soucier que les filles à marier tentent de lui mettre le grappin dessus... mais une petite part de moi est blessée à l'idée de devoir me faire passer pour ce que je ne suis pas, quoique je sache imiter les manières requises. Et j'ai beau savoir que Palareth ne s'en soucie pas, j'ai beau voir la nonchalance dans ses gestes... ce simple fait entache la superbe robe, la joie à l'idée de pouvoir passer du temps en public avec lui, au lieu de nous cacher tels des enfants pour discuter et passer du temps ensemble.

"Tu ne crains pas que je fasse quelque bêtise qui me trahisse ? Ou Delenrorn, d'ailleurs, il se soucie rarement de ses manières, en dépit de ce que son costume de plumes pourrait laisser à penser."

Merci de ta confiance... Comme si j'allais faire quelque chose qui puisse humilier Guinerain !

Sourire amusé entre nous avant que je ne vérifie que les quelques fleurs piquées autour de mon chignon tiennent. Par chance, elles sont dans les même teintes que les pierres de ce plastron qui pèse si lourd sur ma gorge, entièrement alien. J'ignorais que porter ce genre d'objets était approprié... mais je suppose que Palareth connait mieux que moi l'étiquette en ces manières. Je l'espère, du moins. Quoiqu'il serait hilarant que la farce soit éventée du fait de cet accessoire, et je sens qu'Ed partage mon amusement à cette idée. Nous y arriverons, nous parviendrons à faire illusion, et à passer une agréable soirée. Tout ira bien.

Mais le hall m'impressionne, tandis que nous pénétrons dans l'imposant bâtiment où se tient le bal, robes de tissus si fins qu'ils semblent prêts à se déchirer au moindre coup de vent attrapant la lueur des lampes, bijoux brillants de tout leur éclat, murmure des conversations et des rires en contrepoint de la musique. Je me sens perdue tandis que l'on prend ma cape, mon éventail une bouée à laquelle je me raccroche tout autant que le bras de Palareth. Delenrorn est aussi peu à sa place que moi en ces lieux, seul manchot, son costume de place et sa gorge colorée attirant des regards curieux qui se détournent aussitôt sous prétexte de ne pas vouloir sembler impolis. Il les ignore, se rengorge tandis que ma main se resserre sur le bras de mon cavalier, trahissant ma nervosité tandis que mes traits restent soigneusement arrangés dans un masque de douce affabilité. Poussière, faites que nul ne me reconnaisse...
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MessageSujet: Re: « And the days blur into one » FLASHBACK ♦ Ft Liscialle   « And the days blur into one  » FLASHBACK ♦ Ft Liscialle EmptyMar 3 Nov - 22:19

And the days blur into one

Retrouvailles moins hasardeuses



Je me permets d'admirer le résultat l'espace d'un instant, regard se promenant entre Delenrorn et Liscialle avec un sourire en coin. On dirait presque deux cavaliers qui vont valser ensemble. Cette pensée fait rire Guinerain qui escalade le Manchot et son costume impeccable. Contrairement à lui, mon Daemon a l'air d'une braqueuse de banque qui va voler des bijoux toute la soirée. Je me contente de hausser les épaules à la réflexion de la brune, plus princesse que couturière ce soir, me mettant presque mal à l'aise face à ses charmes. « Que veux-tu qu'il nous arrive ? Ça retombera sur moi et dans le pire des cas, mon père me trainera de l'Autre Côté par la peau du cou. » La plaisanterie est douteuse, Guine levant les yeux au ciel pour me faire comprendre qu'il y avait mieux comme humour. Je préfère donc me taire et escorter ma cavalière jusqu'à l'immense salle fleurie, laissant le superflus dans le vestiaire et indiquant la direction du salon des dames en cas de problème de robe à Liscialle.

Je peux sentir la nervosité de la brune qui se cramponne à mon bras, bien que son visage ne laisse rien passer. Je lui lance un regard inquiet tout de même discret. Si je suis habitué à ce genre de chose, de farce, aux regards qui se baladent et aux chuchotements, elle, en était loin. Je commence à m'en vouloir, bien que la sortie change de ce petit appartement, qu'une part de moi aimait la voir aussi élégante et dans ce milieu. Nous avions presque été élevés ensemble, avec un peu de chance elle finirait par retrouver les manières oubliées et cette partie d'éducation que nous avions partagé. Elle avait beau se cramponner à mon bras, ce soir, c'était elle mon ancre, mon prétexte. Honnêtement, je n'avais rien à faire là non plus et tout en moi voulait fuir, même Guine qui le dissimulait aussi bien que moi en tentant de rassurer Ed.

Le ton est donné, forcé d'exercer la première danse à cause de ce nom, ce statut qui m'était tombé dessus par le plus grand des hasards. « Détends-toi, tout va bien se passer. » Je tente une dernière fois de la rassurer tout en l'escortant au beau milieu de la piste, entres divers héritiers au statut qui feraient probablement rêver les demoiselles à marier. Ma pensée va d'abord à Guine, se prêtant au jeu de la danse même si j'appréhende la maladresse de son partenaire, priant pour qu'il n'arrive rien de fâcheux, le tout pendant que je salue Liscialle comme l'exige l'étiquette. Espérons qu'elle se souvienne de nos danses enfantines et joue son rôle à la perfection. Fort heureusement, ça commence par une valse, le plus simple et je n'ose même pas imaginer l'étendue des dégâts avec nos Daemons si on avait commencé par un quadrille ou une varsovienne. Cela dit le cauchemar finira bien par se réaliser à un moment où un autre.

Je m'efforce de sourire tout en restant concentré, il ne valait mieux pas me prendre les pieds dans sa robe. Une seconde de distraction et ça risquait fort de finir en chute, salle de bal y passant tel des dominos. Mais je parviens tout de même à profiter de l'instant, oubliant les regards, nous n'étions plus que deux sur la piste, la faisant tournoyer encore et encore. Je ne pouvais m'empêcher de jeter des regards à nos Daemons de temps à autre, ayant tout de même les commentaire mentaux de Guine en direct sur la maladresse d'Ed. Je ris légèrement, revenant à ma partenaire en espérant qu'elle commence à s'amuser et à se détendre.

C'était sans compter sur nos Daemons. Je sentais le mien s'éloigner, étirant notre lien alors que les dernières notes retentissaient. « Guine, pas trop loin, tu vas finir par provoquer des douleurs inutiles. » Elle ne voulait rien entendre, plan déjà bien encré dans sa petite tête de linotte. Je pouvais sentir la limite approcher, picotements commençant à apparaître. A peine le temps de m'incliner devant Liscialle en bonne et due forme que je suivis la furet qui refusait de s'arrêter, me forçant presque à courir, esquivant les danseurs et autres personnes dans mon chemin. « Reviens ici ! » Elle n'était pas la seule dans sa course, apercevant le costume de plumes d'Ed tout aussi complice. Conspiration et cette idiote se mettait à rire haut et fort alors que le jeu ne m'amusait pas du tout.
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Liscialle E. Balshilek
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MessageSujet: Re: « And the days blur into one » FLASHBACK ♦ Ft Liscialle   « And the days blur into one  » FLASHBACK ♦ Ft Liscialle EmptyMer 4 Nov - 12:26

And the days blur into one

It's been a long few days...


Les premières notes de musique retentissent, et je peux sentir l'appréhension de Cia à l'idée d'ouvrir le bal avant que la valse ne débute, petits pieds retrouvant aisément les pas autrefois familiers. Elle s'inquiète pour rien, comme toujours, parfaitement élégante sur la piste de danse, me tirant un cliquetis de bec approbateur. Nulle femme ici ne saurait égaler ma Cia dans sa robe de nuage à l'aube. Et Guinerain est tout aussi agréable à voir tandis que nous évoluons aux côtés de nos moitiés, mes pattes maladroites suivant tant bien que mal la mélodie. Je sais danser, ne vous y trompez pas. Mais je serai bien plus à l'aise si je pouvais danser à la surface d'un iceberg ou sous la surface d'un lac, plutôt que sur ce parquet lisse et brillant où mes doigts n'ont aucune prise. Il est indéniable que Cia et Palareth forment un couple infiniment plus gracieux que Guinerain et moi, pour tout ce qu'ils ne semblent pas en être conscients. A moins qu'ils ne s'aveuglent délibérément ? Si tel est le cas, il nous faudra leur ouvrir les yeux, et j'incline délibérément mon bec vers ma cavalière, profitant de son ouïe affutée pour pouvoir murmurer en dépit du bruit environnant.

"Dis-moi... suis-je seul à vouloir les enfermer ensemble et les laisser incapables de sortir aussi longtemps qu'ils n'auront pas admis qu'ils ne voient plus vraiment comme de simples amis d'enfance trop longtemps séparés ?"

J'espère ne pas me faire d'illusion, mais je me permets d'être confiant en ce que je vois. Je peux sans me vanter affirmer connaître Cia mieux qu'elle ne se connait elle-même, et je veux bien mettre mes ailes à couper si elle n'est pas à moitié amoureuse de Palareth ! Et oui, j'ai bien dit mes ailes. N'en couper qu'une serait ridicule, je suis déjà manchot. Mais en couper deux... voilà qui serait intéressant, ne serait-ce que parce que cela ferait mentir encore un peu plus mon nom. A moins que ça ne se répercute sur Cia, et dans ce cas, je crèverai les yeux de quiconque touche une seule de mes plumes, foi de Delenrorn, mes yeux se plissant tandis que je continue de valser tant bien que mal, mettant en place notre stratégie avec la cavalière que je fais valser du bout des ailes. La posture n'est pas des plus élégantes, mais nous dansons, c'est le principal, tandis que les dernières notes se rapprochent et que nous nous éloignons discrètement de nos humains, nous rapprochant d'une des nombreuses portes-fenêtres qui permettent à la brise nocturne de rafraichir la salle. La Poussière est de notre côté, nul ne nous effleure.

Soyons clairs: étirer notre lien ne m'a jamais dérangé. je suis lent, je suis malhabile, et ce dés que je suis sur terre, et il arrive que Cia soit pressée et que la distance entre nous soit au-delà de ce que nous préférons, un pincement qui gagne en intensité et nous fait grimacer jusqu'à ce que je j'accélère et qu'elle ralentisse. Et dans l'eau... dans l'eau, Cia ne peut simplement pas me suivre, peu importe l'aisance avec laquelle elle nage. Immergé, je suis l'Empereur, et je suis intouchable, et elle ne proteste pas lorsque je vais trop loin, trop vite, comme je ne proteste pas quand elle fait de même à la surface. Mais ce soir, je déteste le pincement qui gagne en intensité et la force à se dépêcher à ma suite, navigant entre les gens et veillant à ce que rien n'abime sa robe de conte de fées, flamme inquiète au fond de l'âme. Il n'y a pas d'autres choix, pourtant, il me faut l'entrainer à l'extérieur, dans les jardins, et c'est ce que je fais, suivant Guine jusque sous le gazebo.

Delenrorn ?! Qu'est-ce qui t'a pris, tout d'un coup ?

Désolé. Mais c'était nécessaire.


Doucement, je rajuste le plastron du bout du bec, mes ailes enlaçant ma moitié avant que je me recule. Je n'en dirai pas plus. Je veux lui laisser une chance de saisir la situation avant de prendre les choses entre mes ailes. Sûrement, Cia est capable de se défaire de l'aveuglement dans lequel elle s'est réfugiée ?
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Palareth L. Balshilek
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MessageSujet: Re: « And the days blur into one » FLASHBACK ♦ Ft Liscialle   « And the days blur into one  » FLASHBACK ♦ Ft Liscialle EmptyMer 4 Nov - 17:44

And the days blur into one

Retrouvailles moins hasardeuses



Je ne peux que m'incliner devant Ed au début des notes, si élégant dans son costume pourtant naturel. Dans cette salle, il me paraissait encore plus immense qu'à l'habitude et j'ai bien peur d'être trop petite pour qu'il se sente à l'aise dans la danse. Cela dit je n'abandonnerait pas ma taille pour autant, je la trouve parfaite. J'évite agilement ses pattes qui glissent légèrement sur le parquet, l'encourageant du regard alors que je me cramponne à ses plumes avec soin afin de tenir debout dans notre, partie assez compliqué face à cet empereur de grande taille puisque la position ne m'est pas naturelle. Je sais qu'il n'est guère à l'aise ici, que le sol stable et dur n'est pas son élément, mais j'admire le fait qu'il parvienne à se débrouiller.

Instinctivement, je tend l'oreille aux chuchotements de mon cavalier, me retenant de rire. Je jette un œil à Pal et Liscialle qui tournoient ensemble avec élégance. Je connais les pensée de Pal, ses vertiges lorsqu'il voit arriver la belle brune dans son sillage, il se rend compte des charmes quelle exerce, en a conscience, mais ne fait pas forcément ce qu'il devrait pour faire avancer les choses. Hélas, si ça continuait, nous savions comment ça allait finir : un contrat, un arrangement où il n'y aurait pas de place pour les sentiments. Ma moitié finit par me lancer un regard, alors que je prétexte quelque chose sur la maladresse de Delenrorn pour faire comme si de rien n'était et ne pas éveiller les soupçons sur notre sujet de conversation. « Si tu savais ! Pourquoi ne pas faire ça tout de suite ? Tous les deux tirés à quatre épingles, c'est le moment parfait ! » Ce serait digne d'un conte de fée, Liscialle et sa robe de princesse et Pal aussi beau qu'un Prince. Le plan est en marche, attendant le moment idéal pour se faire la belle, repérant une sortie et nous donnant un point de rendez-vous.

Je jette un dernier regard complice à Ed avant de disparaître. Ma taille était à mon avantage, glissant entre les pieds et pattes, courant à vive allure alors que la limite approchait. Ça n'allait pas être simple d'étirer notre distance, notre lien avec Pal et je peux entendre ses plaintes alors qu'il se met à me suivre. Je ne lui laisse pas vraiment le choix après tout, forçant, pincement s'éveillant peu à peu. Jamais nous ne restions bien longtemps éloignés après tout. Je finis par ralentir, de toute manière, il ne parviendrait pas à me rattraper avec la foule, puis je suis beaucoup plus rapide que ses jambes gigantesques. Enfin, nous sommes à l'extérieur, pauvre Pal qui se met à rougir en délaissant la soirée, désertant sans un mot, me hurlant mentalement de revenir alors que je ne peux m'empêcher de rire et de trouver ça drôle. Il est plus que temps pour ces deux là d'arrêter de se tourner autour.  

Je file jusqu'au gazebo, lieu de rendez-vous donné, me glissant dans les pattes du manchot une fois arrivé alors que Pal me lance un regard accusateur tout en me grondant. Je ne baisse pas la tête pour autant, soupirant presque face à son côté borné. « Vous pouvez me dire ce qui vous prend ? Ce n'est pas vraiment le moment de jouer. Poussière Guine, nous allons nous faire égorger ! » J'aurai bien aimé lui dire de se retourner, qu'il y avait une autre demoiselle ici et qu'il fallait s'en occuper. Il était en colère, je le sentais au plus profond de mon être. Mais pas question de dire un mot à propos de nos manigances. Il va falloir leur donner un coup de pouce et quand je dis coup de pouce, c'est réellement coup de pouce.

« Rentrons Li, ils vont bien finir par nous suivre. » Nouveau regard accusateur mérité, le tout avec un ton amer, avant qu'il ne fasse volte face tout en tendant son bras à sa cavalière. Je donne un coup de patte à Ed pour attirer son attention avant de me faufiler dans les pieds de ma moitié, faisant tout pour que sa silhouette de géant humain s'écroule sur le sol, espérant qu'Ed comprenne la tentative hasardeuse. Le bruit sourd de la chute me fait sursauter, tout comme l'impact légèrement douloureuse que je peux ressentir dans mon dos courbé. Je ne pourrait guère retenir Pal sur le sol très longtemps, à part mordre ses cheveux, je ne sais pas faire grand chose du haut de mon unique kilogramme, il fallait que Delenrorn et sa stature fasse vite. Autant déployer les grands moyens après tout.


Dernière édition par Palareth L. Balshilek le Dim 22 Nov - 12:44, édité 1 fois
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Liscialle E. Balshilek
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MessageSujet: Re: « And the days blur into one » FLASHBACK ♦ Ft Liscialle   « And the days blur into one  » FLASHBACK ♦ Ft Liscialle EmptyMer 4 Nov - 22:25

And the days blur into one

It's been a long few days...


Un instant, nous sommes en train de valser, nos daemons à nos côtés, échangeant des sourires tandis que nous évoluons au rythme de la musique, les pas me revenant presque d'instinct. Il est dangereusement aisé de me laisser aller entre les bras de Palareth, de le laisser nous guider, me guider, confiante en lui. Les regards sur nos silhouettes sont insignifiants, la lueur malicieuse au fond de l'esprit d'Ed aussi, trop aisément mise sur le compte d'une supercherie qui se passe mieux que prévu. Trop bien, sans doute, nos âmes s'éclipsant alors que les dernières notes restent suspendues dans les airs, forçant Palareth à s'incliner et me laisser précipitamment au bord de la piste de danse, suivant Guinerain, tandis que je pars en quête de mon daemon d'un pas plus posé. La tension de notre lien n'est pas encore insupportable, et me ruer à leur suite ne ferait qu'éveiller des doutes inutiles. Ces gens sont riches, privilégiés. Les sous-entendus et rumeurs sont leurs armes favorites, et je ne les laisserais pas s'en servir contre mon ami. Pas quand la moindre remarque un tant soit peu négative risque de remonter aux oreilles de son père.

Il a beau ne pas être très rapide, Ed a une avance certaine sur moi et nul besoin de s'assurer que rien n'abime sa tenue, tandis que je le suis, notant sans grande surprise que mon manchot est avec Guinerain. J'ignore ce qui les a pris de nous entrainer sous le gazebo de la sorte, me rapprochant en silence de Palareth tandis qu'il gronde Guinerain, les excuses de mon daemon résonnant dans mon esprit. Je ne suis pas certaine de vouloir comprendre en quoi nous faire quitter de la sorte était nécessaire, pas quand nous nous retrouvons dans une position aussi compromettante. Les règles sont claires; si nous sommes découverts ici, ensemble et sans chaperons, je ne donne pas cher de ma réputation, et je crains les répercussions pour mon cavalier. Mais l'idée que je puisse être pensée compromise par Palareth amuse Ed, et lui vaut un regard noir avant que je ne me détourne, souriant en réponse à la remarque de Palareth, main s'élevant pour se glisser de nouveau au creux de son coude. Trop tard. L'agile furet s'est glissée entre ses jambes, la chute s'ensuivant alors que la gravité saisit l'occasion si gentiment offerte avant de se saisir de ma silhouette vacillante, me faisant basculer à mon tour, cri de surprise m'échappant d'instinct.

Je n'ai pas besoin d'être un génie pour savoir qui est coupable de mon déséquilibre et de ma chute, le corps qui est entré en collision avec le mien impossible à confondre avec un autre combien même je n'aurais pas senti la détermination et l'hilarité de ma moitié. Il est responsable, pour une raison que je ne peux simplement pas comprendre tandis que machinalement ma main cherche une quelconque pour m'aider à me redresser. L'on se croirait dans un roman de gare, les deux amis victimes des manigances de leurs âmes, et le scénario prend la tournure familière d'un roman pour adolescentes alors que ma main se pose sur une épaule plutôt que sur le sol, mon visage se redressant aussitôt, sang affluant à mes joues si vite que la tête m'en tourne. M'inquiéter de notre intimité sous le gazebo n'était apparemment pas nécessaire. Notre position actuelle est bien plus... évocatrice, l'une de mes mains enserrant l'épaule de Palareth, mon buste et mon visage à moitié sur lui, mes jambes emmêlées dans les épaisseurs de ma jupe qui a eu la merveilleuse de partiellement couvrir les siennes. Si quelqu'un nous trouve de la sorte... Poussière, je n'ose y penser, tandis que le sang continue d'affluer, envahissant mon cou et mon buste à la suite de mon visage. Je dois être plus écarlate encore que les roses qui décoraient la salle de bal, tandis que mes lèvres s'entrouvrent et tentent en vain de laisser échapper un quelconque son, sans succès.

Je peux sentir l'anxiété d'Ed de me voir si immobile et silencieuse, son impatience de voir je ne sais quel évènement se produire, tandis que j'essaie de retrouver le contrôle de mon esprit et de mon corps. De si près, je peux sentir cette cologne que j'avais déjà remarqué, à la fois fraîche et épicée, le contraste si parfaitement Palareth que la tête m'en tourne encore un peu plus. A moins bien sûr que ce ne soit le fait de mon corset plus serré que je n'en ai l'habitude, qui me donne cette impression étrange de ne plus pouvoir respirer ? Je ne suis pas certaine, perdue dans notre proximité et dans la chaleur qui émane du corps sous le mien.
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Palareth L. Balshilek
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MessageSujet: Re: « And the days blur into one » FLASHBACK ♦ Ft Liscialle   « And the days blur into one  » FLASHBACK ♦ Ft Liscialle EmptySam 7 Nov - 16:54

And the days blur into one

Retrouvailles moins hasardeuses



Je ne comprends pas le geste de Guinerain qui reste plantée là entre les pattes de Delenrorn. Je sens l'irritation monter alors qu'elle ne semble pas vouloir retourner à l'intérieur, pensées divergentes entre nous. En cet instant même, elle semble être mon ennemie et non ma complice, partie de moi à l'extérieur de moi qui se rebelle. Poussière, je n'ose même pas imaginer ce qui nous pend au nez si on nous retrouve ici à déserter. Tenter de faire la même chose qu'elle me semble être aux premiers abords une solution, saisissant le bras de Liscialle dans l'espoir que nos âmes rebelles nous suivent, jouer sur la distance comme ils venaient de faire. Hélas c'était sans compter sur leurs plans machiavéliques. Je sens la furette s'enrouler dans mes pieds qui retiennent leurs gestes pour ne pas la blesser, nous blesser. Assez de douleurs inutiles pour ce soir. L'équilibre me manque, les jambes deviennent hors de contrôle et bardaf, c'est l'embardée. L'impact du sol est plutôt douloureuse, maudissant Guine qui pourtant ressentait le même mal. Visiblement, elle avait gagné la bataille du haut de ses quarante centimètres.

J'ai à peine le temps d'ouvrir la bouche pour la gronder à nouveau qu'un poids tout de même considérable s'écrase sur moi dans une autre chute visiblement provoqué par la manchot que Guine escalade fièrement et à vive allure. Je me retrouve nez à nez face à Liscialle, yeux grands ouverts et ne sachant trop que faire vu la position pour le moins évocatrice. Les joues me brûlent, elles doivent être en feu avec des flammes immenses. Pourquoi est-ce qu'elle reste plantée là ? Mon regard ahurit espère tout de même que la brune ne va pas rester là très longtemps, c'était beaucoup trop intime. J'entends le rire de mon Daemon, perchée sur l'oiseau en costume.

« Oh Guine je vais te tuer, même si ça me tuera aussi. » Bien entendu, elle n'était pas l'unique responsable, machinations appartenant à nos âmes respectives qui se jouaient de nous. « Mais qu'est-ce que tu attends au lieu de la regarder comme un idiot ? Embrasse-là une bonne fois pour toute ! » J'ignorais que je pouvais écarquiller les yeux d'avantage, manquant de m'étouffer à sa pensée. « Pardon ? » La question était rhétorique tandis que je devais avoir l'air ridicule, la bouche ouverte accompagnant le reste de la mimique.

Oh poussière, elle ne semblait pas plaisanter, ce qui explique ce comportement étrange de la part des deux êtres machiavéliques qui opéraient pour la même œuvre. Conflit intérieur pur et dur tandis que la furette s'impatiente encore plus sans parler du regard de Delenrorn et de Liscialle qui semblait incapable de bouger. La voix grave et sinistre de mon géniteur raisonne dans mon crâne. Oh que non, je ne suis pas comme lui, je refuse d'être prisonnier des principes et autres aberrations. Je sens l'excitation de Guinerain qui monte alors que ma main passe malgré elle dans les mèches brune de la jeune femme, repiquant une fleur alors que mon regard de hibou en alerte se referme doucement. Comment ça marche ce genre de chose ? Comment je suis censé m'y prendre ? Je dois être aussi rouge qu'une tomate bien mûre.

Étrangement, ça vint naturellement, visage s'approchant de ma cavalière, lèvres s'entre-ouvrant à peine tout en se préparant à l'impact dans un souffle saccadé et peu assuré. Je restais prudent, sur mes gardes, bien que cloué au sol, je n'avais pas une centaines de possibilités. Je faisais confiance à ce Daemon qui se rebellait, non sans une certaine appréhension, connaissant Guine, elle s'amuserait de me ridiculiser de la sorte. Puis ce fut l'effleurement, toucher délicat, à peine posé. J'appréciais le goût sucré de ma partenaire, parfum frais m'enivrant un peu plus alors que mes lèvres s'affranchirent en sentant que leurs consœurs ne se reculèrent pas pour fuir. Je casse soudainement le cocon, revenant à la réalité et à la honte de m'être emporté de la sorte. Je ne sais pas trop si je dois m'excuser ou non pour ce geste pour le moins déplacé.  

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MessageSujet: Re: « And the days blur into one » FLASHBACK ♦ Ft Liscialle   « And the days blur into one  » FLASHBACK ♦ Ft Liscialle EmptySam 7 Nov - 22:49

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It's been a long few days...


La maigre lumière qui parvient depuis la salle de bal se joint à celle qui émane des quelques lampes déposées autour du gazebo, me permettant de voir que je ne suis apparemment pas seule à avoir viré à l'écarlate tandis que je me trouve comme paralysée, trop consciente de la situation et pourtant incapable de rompre le contact pour me redresser. Mon daemon est une présence anxieuse au fond de mon esprit, qui se teinte lentement d'hilarité alors qu'il saisit la cause de mon immobilisme, tel une flamme tremblotante qui gagne en couleur et en intensité, se faisant plus chaude alors qu'il tente de me rassurer de sa place sous la délicate structure de bois, Guinerain confortablement perchée sur sa tête. Je peux la voir dans le coin de ma vision périphérique, mes yeux autrement encore perdus dans ceux de Palareth, clignant lorsque je sens sa main passer délicatement dans mes cheveux, replaçant une fleur. Qu'est-ce que ? Pourquoi est-ce son visage s'approche de la sorte, pourquoi est-ce que ses yeux sont clos de la sorte ? Je ne saisis p... Oh.

Mes yeux se closent à leur tour, mus par un instinct étrange, tandis que je me fige plus avant, mes lèvres se faisant souples sous la si légère pression du baiser, le contact étrange des lèvres de Palareth faisant tourner ma tête et stopper mes pensées. De nouveau je ne peux sentir que cette cologne qu'il porte, sa chaleur à travers le tissu léger de ma robe, la texture des lèvres contre les miennes, avant qu'elles ne disparaissent, l'absence soudaine telle un vertige. Un instant encore, mes paupières restent abaissées tandis que je tente de rassembler mes pensées, de saisir ce qu'il vient de se passer.

Qu'est-ce qu'il y a à comprendre ? Tu viens d'avoir ton premier baiser avec Palareth. C'est plutôt une bonne chose, non ?

La voix d'Ed est tendre dans mon esprit tandis qu'il tente de me rassurer, de contrer la panique que ses mots m'inspirent alors que la situation et ses implications se cristallisent sous mes yeux, sang quittant mon visage et me semblant me quitter tout entière, me laissant gelée de crainte.

Cia... respire. Redresse-toi et respire, personne n'est dehors, tout va bien.

Mécaniquement j'obéis, vacillant légèrement une fois de nouveau sur mes pieds, mains arrangeant par réflexe mes jupes, Ed me rassurant quant à l'état de ma robe et de ma coiffure, m'assurant que ma tenue n'a pas été affectée alors que mon esprit s'obstine à bouillonner en tout sens et à essayer de comprendre. Pourquoi m'avoir embrassée ? Je ne comprends pas... je sais ressentir une réelle affection pour lui, je sais éprouver une certaine attirance aussi, mais l'idée que cela puisse être mutuel ne m'a jamais effleurée autrement qu'en passant, idée trop ridicule pour être considérée en dépit des insinuations d'Ed. Me voir comme une complice, une amie, je peux l'accepter sans réelles difficultés, mais comme une... comme une femme ? L'idée est autrement plus difficile à accepter. Je ne suis qu'une couturière, même en ayant passé notre enfance ensemble, l'idée est par bien des aspects ridicules, l'on me l'a bien assez répété.

"Je... je ne comprends pas..."

Machinalement, mes bras s'enroulent autour de ma taille, rejoints un instant par les ailes d'Ed avant qu'il ne s'éloigne légèrement, me laissant un semblant de solitude, le murmure de ma question restant un instant en suspens dans la nuit avant de s'évanouir, un frisson me parcourant en sentant la brise contre ma peau. Mon regard reste obstinément fixé sur la pelouse, notant vaguement qu'un miracle quelconque a en effet permis à ma robe de rester vierge de toute tâche ou pli disgracieux, maigre consolation qui ne me tire pas même un soupir de soulagement. Ma tête est encore emplie de la sensation des lèvres de Palareth sur les miennes, de son odeur, de sa chaleur, tournant encore et encore comme dans un carrousel et me laissant trop idiote pour réagir, même lorsqu'un soupir familier me parvient, suivi de la voix lasse d'Ed.

"Il faut lui pardonner, elle a quelques difficultés à concevoir pourquoi tu l'as embrassée de la sorte. Je suggère de la rassurer ou de recommencer, ne serait-ce que pour lui remettre les idées en place avant qu'elle n'oublie de respirer pour de bon."
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Palareth L. Balshilek
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MessageSujet: Re: « And the days blur into one » FLASHBACK ♦ Ft Liscialle   « And the days blur into one  » FLASHBACK ♦ Ft Liscialle EmptyDim 8 Nov - 20:06

And the days blur into one

Retrouvailles moins hasardeuses



Long vertige, heureusement je ne peux pas vraiment tomber plus bas étant donné ma posture. Je reste totalement hébété, appréhendant la réaction alors que je peux sentir Guine qui se retient de sautiller dans tout les sens, s’agrippant un peu plus à son manchot pour ne pas tomber. Je peux encore sentir son parfum enivrant, le goût fruité de ses lèvres sur les miennes et hélas la réalité qui revient, me détachant de ce nuage vaporeux.

Quelque chose ne va pas, Liscialle devient livide, presque terrorisée, ce qui m'effraie à mon tour. Mais quelle idée saugrenue ! Qu'est-ce qui venait de me prendre et qu'est-ce que j’espérai à profiter de cette pause beaucoup trop intime ? Je passais de gentlemen à paria profiteur en moins d'une seconde. Au moins elle bouge à nouveau, enfin je ne sais pas vraiment si c'est une bonne chose, mon esprit encore à moitié dans le geste fatidique.  

« Pal ? Dis quelque chose... » Visiblement mon Daemon s'inquiète de mon état second qui me fait rester sur le sol encore quelques secondes, figé, avant de me rendre compte qu'il est peut-être temps que je retrouve moi aussi l'usage de mes membres. Je commence par cligner à nouveau des yeux, ça fonctionne, c'est un bon début. Je prends soins à ne pas poser les mains sur le sol afin de ne pas tâcher les gants immaculés, me relevant tant bien que mal dans un jeu de jambes maladroit et hasardeux.

L'alerte rouge s'enclenche dans mon esprit alors que Liscialle ouvre la bouche. Instinctivement, mon regard se pose sur Guine, en partie coupable avec ses suggestions et pensées à l'eau de rose. J'ouvre la bouche, ne sachant absolument pas quoi répondre à part une excuse. Fausse excuse, en réalité je n'étais pas désolé, j'en avait eu envie et je me surprenais à véritablement apprécier la chose, peut-être même que j'en rêvait depuis un moment.

Ce fut Delenrorn qui me devança dans les mots, s’adressant directement à moi ce qui me fit froncer les sourcils, de peur qu'il veuille me crever les yeux. Au lieu de ça, je reste encore plus idiot face à ses dires et sa suggestion d'en rajouter une couche. Se moquait-il de moi ou tentait-il réellement d'arranger le coup ? Je commence doucement à voir clair dans le jeux de nos âmes, laissant les sourcils froncés disparaître pour un visage nettement plus détendu, sourire se dessinant à peine sur le coin des lèvres. Je remercie le manchot d'un hochement de tête pour son aide rassurante, à défaut de pouvoir lui donner une petite tape sur l'épaule.

Je m'approche prudemment de la brune, cherchant mon assurance visiblement tapie dans mes chaussettes, redressant le dos pour paraître un brin plus imposant. Mon col est trop serré, j'ai envie de laisser tomber le nœud qui le noue et me serre le gorge. Guine m'encourage, me suivant de son regard protecteur à l'aise dans cette obscurité contrairement à moi. « C'était déplacé de ma part, excuses-moi. » Moins formel Pal, n'oublie pas que c'est Liscialle, détends-toi, on oublie les étiquettes pour laisser le naturel revenir, il n'y a personne d'autre ici. « Je ne voulais pas te mettre mal à l'aise, enfin je ne sais pas trop ce qui s'est passé dans mon esprit... » Tu t'enfonces. Reprends-toi, fais-lui plutôt un compliment et si possible pas sur le goût de ses lèvres. « Tu es magnifique. » Cliché, mais c'est un bon début et un bon rattrapage, respire. Un petit sourire, voilà comme ça, un peu plus grand, parfait.

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